Le respect des autres

Petra Funk joue au soccer depuis toujours. C'est son père, qui faisait du bénévolat dans les ligues de soccer pour les jeunes de Rock Forest, qui l'a amenée sur un terrain de football à l'âge de 5 ans. Quelque 20 ans plus tard, la jeune femme ne peut s'imaginer une vie sans sport, sans compétition, sans entraînement. <<Ne pas faire de sport, ça ne se peut pas!>>, lance-t-elle. Porte-couleurs du Mistral de l'Estrie, catégorie senior, elle fait maintenant partie des vétérans de son équipe. Pourtant, elle refuse d'envisager la fin de sa carrière. <<Je vais continuer tant que le physique va suivre>>, assure Petra Funk.

Selon la joueuse de soccer, la vie est remplie de situations où ce qu'elle a appris grâce au sport lui vient en aide. Elle donne l'exemple du stress relié à une entrevue d'emploi ou de celui relié à l'événement heureux qui l'attend dans quelques mois : la naissance de son premier enfant. Côtoyer le stress et finir par en tirer parti, ne pas abandonner dans les situations difficiles, jouer malgré la crainte de faire l'erreur qui coûte la victoire, réussir à se concentrer dans toutes sortes de situations sont tous des apprentissages que Petra Funk dit devoir à la pratique de son sport. De plus, c'est en faisant du sport qu'elle a acquis les techniques de la visualisation, ainsi qu'une certaine habileté à gérer efficacement son temps, de façon à réussir ses études tout en s'améliorant au soccer.

Mais le sport, selon Petra Funk, lui a surtout appris qu'il était possible de se battre de toutes ses forces contre un adversaire et de le respecter tout à la fois. La plus grande rivalité qu'elle a connue, mentionne-t-elle, était celle qui existait entre le Vert & Or et les Martlets de l'Université McGill. L'équipe de McGill était très forte et il fallait vraiment tout donner pour espérer la battre, mais le comportement des joueuses était toujours correct, ce qui fait que Petra Funk les respectait. <<J'aimais jouer contre les filles de McGill parce qu'elles étaient bonnes, se souvient la diplômée en éducation physique. Mais battre une équipe qu'on respecte est très gratifiant.>>

Le sport se prête aussi parfois à de grandes émotions et à de troublants hasards. Ainsi, Petra Funk raconte que le jour du décès de Chantal Navert, une jeune arbitre de soccer bien connue et estimée de tous les sportifs de la région, le Vert & Or disputait une partie de soccer. <<Pour honorer la mémoire de Chantal, nous avions décidé de porter un brassard noir pendant la partie.>> Voyant cela, les joueuses de l'autre équipe se sont informées de ce qui motivait la présence du brassard. <<Quand nous le leur avons expliqué, elles nous ont aussitôt demandé si nous avions une objection à ce qu'elles en portent aussi en l'honneur de Chantal.>> Déjà élevé, le respect entre les deux équipes a sans doute encore grimpé d'un cran ce jour-là.