En avant la musique!

Pas besoin d'attendre les premiers diplômes émis par l'École pour avoir des diplômées et diplômés qui font ou qui s'intéressent à la musique! Déjà SOMMETS, dans son édition de l'été 1993 a illustré cet intérêt des diplômées et diplômés de Sherbrooke pour la musique, sous toutes ses formes. Les lectrices et lecteurs se souviendront des noms de René Béchard, Michel Côté, Isabel Dunnigan, Julie-Anne Leclerc, Étienne de Médicis, Hélène et François Panneton... Ils n'étaient pas les seuls à s'intéresser à cet art, comme en fait foi l'arrivage récent de disques et de livres.

Paroles en chansons

Diplômé de la Faculté des lettres et communications en 1995, Pierre Garon vient de lancer son premier disque compact sur le marché. Intitulé Clarté nocturne, le disque de Pierre Garon contient 12 chansons en français allant du blues tranquille au rock énergique, de la chanson à texte à la ballade plus légère.

Comme Pierre Garon est guitariste, la guitare est très présente sur le disque. D'autres instruments soutiennent la voix du chanteur : orgue, saxophone, piano, basse et batterie. Jean-Pierre Arsenault, Daniel Couture, Néron et François Carrier accompagnent le chanteur.

Clarté nocturne a nécessité trois ans de préparation. Pierre Garon a produit lui-même son premier album. En fait, l'auteur-compositeur-interprète joue tous les rôles sur son disque : de producteur jusqu'à responsable de la mise en marché, en passant par concepteur, arrangeur, mixeur, guitariste et chanteur. L'auteur y a sélectionné 12 chansons parmi une cinquantaine de compositions. Les personnes intéressées à obtenir un exemplaire de Clarté nocturne peuvent écrire à : Strato-Sphère, C. P. 45016, Charny (Québec) G6X 1X0.

Clarté nocturne. Pierre Garon, Les productions Strato-Sphère, 1995, 57minutes.

Paroles et musiques

Photos, collages, poésie, critique sociale, musique nouvelle, alternative, voilà ce que François Landry, diplômé du Département des lettres et communications en 1985, propose dans un livre-cassette intitulé Planète rouge.

Ne vous méprenez surtout pas! L'objectif de l'auteur n'est pas d'instruire les jeunes enfants à propos de la planète Mars. Planète rouge s'adresse à un public adulte, amateur d'images choc et de textes grinçants sur fond de musique déconcertante.

Dans son livre (ou est-ce plutôt un carnet?), François Landry offre quatre récits, dont les deux premiers seulement ont un titre : Parthénogenèse, une description de la société aux accents sexuels, et Poste restante, un court texte qui nous mène des plaines de Mars à la rue Ontario. Suivent alors un poème, sorte d'hymne à la liberté de choix, qui lui-même sert d'introduction à la pièce à la fois la plus dense et la plus imposante du carnet. Il s'agit d'une dizaine de pages où l'auteur laisse place autant à sa colère face à l'insipidité de ce qu'il voit qu'à son désir de vivre différemment. Grâce à l'analyse transactionnelle, j'ai appris que tout serait karrek (sic) si je mâtais (resic) mon "enfant révolté", cette tare qui m'empêche de m'intégrer harmonieusement à ma société, ma belle société, ma belle province, mon québérack, mon québé-sick.

Sur la cassette, François Landry propose des anagrammes. Vous savez, ces mots ou phrases constitués des mêmes lettres placées dans un autre ordre! La cassette en compte plusieurs, en orbite autour de la Planète rouge. De Argo pue le net à Loupe étrange, l'auteur présente 16 compositions de son cru, dans lesquelles son synthétiseur analogique se mêle au violon, à la basse et aux percussions, tant électroniques qu'acoustiques. Véritable touche-à-tout, le musicien joue de chacun de ses instruments, enregistrant le tout sur support quatre pistes.

Le livre-cassette a été entièrement pensé, écrit, composé, enregistré et publié par l'auteur. Les personnes intéressées à en obtenir un exemplaire doivent écrire à : C. P. 494, Lac Carré, (Québec) J0T 1J0.

Planète rouge. François Landry, La charrue par les cornes éditeur, 1995, 22 pages et 80 minutes.

Paroles sur chansons

Jacques Julien a reçu un doctorat en études françaises en 1983 pour une thèse qu'il avait rédigée à propos de Robert Charlebois et de ses chansons. Plus de dix ans plus tard, la musique, la chanson et les biens culturels de masse continue de l'intéresser. Dans son plus récent ouvrage, il s'attaque à un sujet peu traité : la parodie dans la chanson populaire de langue française. Selon l'auteur, la parodie n'a pas vieillit. L'objectif de Jacques Julien est d'étudier la parodie comme moyen de produire de nouvelles créations culturelles et de provoquer ou traduire des changements sociaux.

Dans Parodie-chanson, l'auteur décrit les sujets dont parle la chanson et surtout la façon dont elle en parle. Ici, c'est l'humour, le pastiche et la parodie qui sont étudiés. L'érotisme et la dissimulation avaien t fait l'objet d'un livre précédent, La turlute amoureuse, alors que La fonction conative dans la chanson populaire et Quand la chanson parle d'elle-même traitaient des fonctions conative et métalinguistique du langage dans la chanson.

Parodie-chanson traite de tous les types de chansons pastiches. Il y est question de l'interprétation jugée choquante par certains qu'avait fait Serge Gainsbourg de La Marseillaise, de la chanson de Clémence Desrochers < i>Le monde aime mieux Mireille Mathieu et, bien sûr, des chansons de RBO et de François Pérusse.

Maintenant professeur au Département de français de l'Université de la Saskatchewan, Jacques Julien publie, avec Parodie-chanson, son quatrième essai consacré à la chanson. Il a aussi publié un recue il de récits, Le divan, et un roman, Le cerf forcé.

Parodie-chanson, L'air du singe. Jacques Julien, Éditions Triptyque, 1995, 182 pages.