par Sandra Duchesne
À 40 ans, Gilles Pelloille, responsa ble des communications à l'Université de Sherbrooke, a senti qu'il était le temps de s'adonner à sa passion : le sport automobile. C'était maintenant ou jamais. Aujourd'hui, en 1995, il en est déjà à sa cinquième année de participation aux rallyes automobiles québécois. Pour lui, la compétition est une façon d'aller chercher le maximum de lui-même, de sa mécanique et de son équipe.
Suffisamment téméraire pour conduire une voiture lancée sur des chemins de campagne à plus de 180 km/h, Gilles Pelloille est aussi capable de faire preuve d'une certaine prudence. Il préfère main tenir un rythme régulier en course plutôt que de se lancer à fond et de risquer de tout perdre. <<Après tout, l'important est d'avoir du plaisir>>, souligne le coureur. Que ceux qui croient que cette technique l'&eac ute;loigne du peloton de tête se détrompent! Gilles Pelloille et son copilote ont gagné le Championnat de rallye-sprint dès leur première année de participation. L'année suivante, le tandem s'est inscrit en rallye performance et a terminé meilleur novice au Québec, soit cinquième sur les 28 équipes.
Mais en quoi le rallye satisfait-il un passionné du sport automobile? Ne vaudrait-il pas mieux faire de la course? <<Le rallye est la discipline motorisée la plus complète, répond Gilles Pelloille. Elle demande de la régularité et il faut connaître toutes les techniques automobiles, sur chaque condition poss ible de la route : asphalte, neige, terre... Le rallye oblige à savoir se débrouiller face à n'importe quel imprévu routier. En plus, il s'agit d'un sport automobile qu'on peut pratiquer avec un budget assez restreint, car la v oiture de rallye peut être utilisée comme véhicule pour les déplacements quotidiens, ce qui est bon pour les commanditaires. De cette façon, leur nom est vu tous les jours un peu partout en région.>>
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Depuis 1994, Gilles Pelloille roule en Plymouth Laser, en rallye comme à la ville. Cela n'en fait pas pour autant un danger sur les voies publiques. En fait, il adopte deux niveaux de conduite : un pour le rallye, l'autre pour ses d éplacements habituels. Il croit être un bon conducteur : <<La plupart des gens n'aiment pas conduire. Ils ne font donc aucun effort pour apprendre à bien conduire et ils exécutent des manoeuvres dangereuses, explique le pi lote automobile. Moi, quand je conduis, je suis tout à fait attentif à la route, à ses moindres détails. Je suis par conséquent plus respectueux du Code de la route que bien d'autres. C'est sûr qu'un pilote de rall ye fait attention, car s'il perd son permis, il est du même coup privé de course.>>
Mésaventure
En cinq ans de course automobile, Gilles Pelloille n'a eu qu'un seula ccident en course. À la suite d'une erreur, le véhicule a heurté une roche, puis a capoté. Le pilote et le copilote s'en sont tirés indemnes. Évidemment, les voitures de rallye sont très sécuritaires . Non seulement les occupants sont-ils munis de casques et de harnais, mais l'intérieur de la carrosserie est renforcé par une cage protectrice faite d'épais tuyaux, très résistants. Seule conséquence de l'acciden t, survenu à la fin de la saison de course : <<J'étais par la suite trop tranquille au volant; mon copilote me criait d'aller plus vite. Cette année-là, nous avons quand même fini le championnat en troisième position sur une trentaine d'équipes. Par contre, cette année, nous sommes classés huitièmes sur 27 à la mi-saison. J'ai gardé beaucoup de stress, par peur de casser à nouveau la voiture >>, relate-t- il.
Six mois se sont écoulés depuis cet accident. Gilles Pelloille roule de nouveau en pleine confiance, heureux de pouvoir vivre sa passion. Peu importe l'âge ou la discipline : à chacun ses rêves .