André Désilets

Trois facettes de la fonction de professeure

par Louise Brunelle-Lavoie

Enseignement, recherche et engagement dans le milieu sont trois tâches qui n'en font qu'une : celle de professeur d'université. Andrée Désilets, professeure au Département d'histoire de l'Université de Sherbrooke de 1970 à 1990, a rempli ce triple mandat d'une façon telle que l'Université lui a accordé, en 1991, le titre de professeure émérite, l'année même où la ville de Sherbrooke lui a décerné un prix Carrière.

J'ai eu le privilège d'être associée à chacun des trois aspects de cette carrière. Étudiante au baccalauréat en histoire, j'ai pu apprécier l'érudition et l'esprit d'analyse de l'enseignante Andrée Désilets. Pendant mes études de maîtrise, j'ai profité de l'orientation du Département d'histoire vers l'histoire régionale et de la maîtrise en sessions intensives qu'elle avait mises de l'avant en tant que directrice du Département. Spécialiste de la biographie, Andrée Désilets savait rendre humain un enchaînement de causes et d'effets qui aurait pu être des plus aride.

Ma maîtrise obtenue, c'est comme assistante de recherche que j'ai continué à faire mes classes, cette fois avec la chercheuse Andrée Désilets. Critiquer les sources, analyser les faits, construire un plan, assurer l'enchaînement des idées, nuancer le vocabulaire, réaliser une synthèse qui soit la plus juste interprétation possible des personnages et des événements : je ne pouvais souhaiter meilleure école, exigeante et stimulante.

Andrée Désilets et moi nous sommes par la suite retrouvées dans l'organisme qui est sans aucun doute le symbole même de l'engagement de cette femme dans le milieu : la Société d'histoire de Sherbrooke. Nous y avons vécu les hauts et les bas de la transformation de cet organisme en centre d'archives agréé et en un centre d'interprétation de l'histoire. Ce projet commun a permis à l'amitié de se développer entre nous, lien que la distance physique qui nous sépare actuellement ne saurait atténuer.

Louise Brunelle-Lavoie détient trois diplômes de l'Université de Sherbrooke : un baccalauréat en pédagogie (1965), une licence en histoire (1972) et une maîtrise en histoire (1978). Intéressée par l'histoire de la région, elle a rédigé un mémoire de maîtrise portant sur Le mouvement ouvrier à Sherbrooke jusqu'en 1919 et a, pendant de nombreuses années, oeuvré à la Société d'histoire de Sherbrooke. Elle est aujourd'hui vice-présidente de la Commission des biens culturels du Québec.