Depuis près de 30 ans, les recherches du professeur Pedro D'Orléans-Juste, du Département de pharmacologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, se concentrent sur les vaisseaux sanguins. Ces dernières années, le chercheur s'est intéressé à une mince couche cellulaire recouvrant tous les vaisseaux sanguins du corps, nommée couche endothéliale. Cette couche cellulaire joue un rôle important dans le contrôle de la contraction des artères et, par le fait même, dans le contrôle de la pression artérielle.

Le 10 décembre, la Fondation des maladies du cœur honorera le professeur pour son implication dans la cause des maladies cardiovasculaires et pour ses intérêts de recherche. Pedro D'Orléans-Juste se verra remettre le prestigieux prix Cœur-Québec, lors de l'assemblée générale annuelle de la Fondation. Ce prix créé en 1990 récompense ceux et celles qui aident de façon exceptionnelle la Fondation des maladies du cœur à poursuivre sa mission.

«J'étais très surpris et très honoré d'apprendre ma candidature pour le prix Cœur-Québec, a déclaré le professeur. Cela fait maintenant presque 30 ans que le domaine cardiovasculaire me passionne alors que d'énormes progrès ont été réalisés au niveau de la recherche en cardiologie depuis les dernières années.» Très impliqué pour cette cause qui lui tient à cœur, Pedro D'Orléans-Juste est président du comité scientifique de la Fondation des maladies du cœur du Québec. Il travaille, à titre de président, à la préparation d'un congrès international sur une hormone libérée de l'endothélium. Ce congrès prévu en septembre 2009 à Montréal accueillera 400 chercheuses et chercheurs du monde entier.

Les maladies cardiovasculaires représentent l'une des causes principales de décès au Canada depuis plus de 50 ans. Selon le professeur, la recherche financée par la Fondation des maladies du cœur supporte le développement des connaissances dans le traitement et la prévention tout en contribuant à la formation de la relève. Dans plusieurs types de maladies cardiovasculaires, l'âge moyen des patients diminue de manière significative depuis une quinzaine d'années. Par ailleurs, la population vieillissante propose des défis nouveaux aux spécialistes.

«Le domaine de la cardiologie évolue très rapidement, dit le professeur. Il y a 30 ans, effectuer des pontages coronariens sur des personnes âgées de 75 ans était presque impensable. De nos jours, l'amélioration des soins de santé et de la qualité de vie a grandement évolué. En contrepartie, on diagnostique des problèmes cardiovasculaires sur des patients beaucoup plus jeunes en raison, notamment, de l'obésité et du mode de vie sédentaire des préadolescents et des jeunes adultes.»

Pedro D'Orléans-Juste mentionne qu'il est reconnu qu'un régime de vie sain et équilibré fait partie intégrante de la solution gagnante pour maintenir une bonne santé cardiovasculaire. «La sédentarité est l'ennemi numéro un des maladies cardiovasculaires, dit-il. Les cardiologues de première ligne constatent que certains de leurs patients reviennent séjourner à l'hôpital pour une deuxième ou troisième fois, sans vraiment avoir changé leurs habitudes de vie, particulièrement au niveau de la sédentarité.» Certains chercheurs se penchent même sur l'élaboration d'un médicament qui pourrait, éventuellement, avoir les mêmes effets bénéfiques que l'exercice physique.

Par ailleurs, un des volets les plus captivants de la recherche actuelle dans le domaine cardiovasculaire est certainement de comprendre le lien entre les facteurs génétiques et l'hérédité et la réponse à la médication anti-hypertensive. Plusieurs chercheurs de l'Université de Sherbrooke concentrent leurs efforts dans ce domaine.

Pedro D'Orléans-Juste estime que la recherche cardiovasculaire est en bonne santé au Québec, bien qu'il faille se préoccuper d'assurer une relève scientifique dans ce domaine.