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Une recherche ethnographique critique sur le non-recours aux ressources d’hébergement et les conditions de vie et de santé des personnes qui habitent la rue

Date :
Cet événement est passé.
Type :
Soutenance de thèse
Public :
TOUS
Lieu :
Campus de Longueuil, local L1-3625

Description : Soutenance de thèse de doctorat recherche en sciences de la santé

Doctorante : Caroline Leblanc

Membres du jury : 

  • Pre Mylaine Breton, présidente de jury
  • Pre Christine Loignon, directrice 
  • Pre Karine Bertrand, codirectrice 
  • Pr Pierre Pariseau-Legault, membre externe au programme (Département des sciences infirmières, Université du Québec en Outaouais) 
  • Pre Annie Fontaine, membre externe à l’Université (Département de travail social et criminologie, Université Laval) 
  • Pre Marie Claude Ouimet, représentante du doyen (Département des sciences de la santé communautaire)

Résumé :

L’itinérance en période hivernale est une réalité qui expose les personnes qui habitent la rue à des conditions de vie qui peuvent entraîner ou aggraver des problèmes de santé allant jusqu’à causer la mort. Les longues périodes passées à l’extérieur conjuguée à des conditions humides, à des vêtements inadéquats, des enjeux de santé mentale et de dépendance vient gravement augmenter les blessures liées au froid. Toutefois, malgré les efforts mobilisés pour offrir des services en hébergement, plusieurs personnes n’y ont pas recours, et elles se retrouvent à habiter dans la rue. Pour mieux comprendre leur réalité, cette recherche avait pour but de comprendre, à partir de la perception et de l’expérience des personnes qui habitent la rue, comment les structures contribuent au non-recours aux ressources d’hébergement d’urgence et transitoire et quelles sont les conditions de vie et la capacité d’être et d’exister dans un contexte où, elles se retrouvent à habiter dans la rue en période hivernale sur le territoire montréalais. Ancrée dans une perspective anti-oppressive, cette recherche repose sur un devis ethnographique critique avec une dimension participative combinant de nombreuses méthodes de collectes de données. Les résultats ont permis de constater que les ressources d’hébergement dans leur forme actuelle ne sont pas adaptées aux besoins de l’ensemble des personnes qui vivent en contexte d’itinérance.  Puis, lorsque les personnes en viennent à habiter dans la rue, elles sont exposées à des actions répressives qui les invisibilisent et qui réduisent leurs possibilités de trouver une réponse à leurs besoins et affecte leur santé physique, émotionnelle et mentale. Cette recherche nous a donc permis de comprendre qu’habiter la rue est une forme d’itinérance qui amène les personnes qui la vivent à devoir composer avec un filet social effrité qui les confronte à une maltraitance systémique due aux nombreuses mesures d’exclusion et de répression auxquelles elles sont exposées. De plus, les connaissances soulevées dans cette recherche permettent de mieux comprendre leur réalité en identifiant également leurs forces et ainsi guider nos interventions en itinérance vers des actions bienveillantes qui respectent leurs droits à la sécurité, à la dignité et à la vie.