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Dispositif didactique

Le dispositif didactique que Litt.et.Maths propose est basé sur un processus de création littéraire et de résolution de problèmes.

Selon Poirier, le processus de résolution de problèmes comporterait trois étapes : l'Appropriation, la Réalisation et la Communication (2001, p. 8). Ces étapes, que nous appellerons ARC, nous ont inspirés pour notre dispositif didactique interdisciplinaire liant littérature et mathématiques.

Voici le détail de chacune de ces trois étapes, suivi d'un résumé sous forme de liste. Il est à noter que les différentes actions à réaliser dans les étapes de l'Appropriation et de la Communication peuvent être effectuées dans un ordre ou un autre, c'est-à-dire davantage dans un processus itératif que linéaire. 

A : APPROPRIATION

Dans notre approche interdisciplinaire, la première étape, l'appropriation, serait constituée de la lecture (à haute voix par l'enseignante ou l'enseignant, par la technique de dévoilement progressif ou lecture personnelle) et d'un travail d'analyse de l'œuvre littéraire. Cette analyse consisterait à en tirer les éléments littéraires et mathématiques présents (à la manière de l'auteur et de l'illustrateur), à en repérer le problème mathématique (nœud) et à en réaliser une appréciation. C'est dans cette première étape également que l'élève sélectionnera (ou que l'enseignante ou l'enseignant déterminera) les éléments littéraires et mathématiques (contraintes) à intégrer à son récit, qu'il choisira la place qu'occupera son récit (épisode inédit, prologue, suite ou variante au récit analysé) et qu'il planifiera les principaux constituants de son récit, (l'intrigue, les personnages, les lieux, les temps, le problème mathématique (nœud), etc.).Enfin, il restera à l'élève à effectuer un travail d'apprivoisement initial prenant la forme d'une anticipation des notions et stratégies nécessaires à l'exploitation des contraintes littéraires et mathématiques inspirées de l'œuvre ou fournies par l'enseignante ou l'enseignant.

R : RÉALISATION

La seconde étape, la réalisation, se ferait en trois temps : 1) élaboration d'une production initiale, où l'élève crée et rédige un récit dans lequel un problème survient, ce dernier devant être résolu à l'aide de notions et stratégies mathématiques, 2) approfondissement de certains éléments littéraires et mathématiques (moins bien maitrisés dans la production initiale) au sein d'ateliers formatifs collectifs ou individuels préparés par l'enseignante ou l'enseignant et 3) mise en forme d'une production finale, qui se veut une version améliorée de la production initiale, suite aux nouveaux apprentissages réalisés dans les ateliers.

L'équipe de Litt.et.Maths s'est inspirée du modèle de séquence didactique de Dolz et Schnewly (2009), où une production initiale par l'élève révèle ses besoins de formation (connaissances initiales insuffisantes), lesquels sont par la suite comblés par un travail d'acquisition ou de consolidation de connaissances au sein d'ateliers formatifs, ces nouvelles connaissances étant finalement réinvesties dans un travail d'amélioration de la production initiale menant à la production finale.

De plus, d'après Poirier, « s'il n'y a pas de problème à résoudre, il n'y aura aucune motivation à construire de nouvelles connaissances » (2001, p. 5). Elle affirme que « pour construire de nouvelles connaissances, l'élève doit être amené à se rendre compte que ses connaissances initiales sont insuffisantes » (Ibid.). Selon elle, « la meilleure façon d'y arriver est la résolution de problèmes » (Ibid.), qui est appelée à jouer un rôle central notamment dans l'apprentissage de la mathématique.

C : COMMUNICATION

La dernière étape de notre dispositif didactique, la communication, pourrait consister, pour l'élève, d'abord en un réinvestissement, à l'écrit, d'éléments littéraires inspirés de l'œuvre, et de l'utilisation du vocabulaire littéraire et mathématique approprié à la résolution du problème (dénouement du nœud) présent dans son récit. Ensuite, la communication à l'oral consisterait par exemple en la lecture du récit par l'élève à ses pairs et/ou en des échanges entre élèves sur leur appréciation, leur compréhension et leur interprétation du récit ainsi que leur réaction au récit.  Également, des échanges entre élèves permettraient de mettre au jour d'autres résolutions possibles du problème présent dans le récit. La communication (à l'écrit ou à l'oral) permet également à l'élève-auteur de justifier sa solution au problème survenant dans le récit, de manière claire et convaincante. C'est dans cette étape qu'un processus de révision de l'écrit pourrait être prévu (application d'un code de correction).

Voici un résumé des étapes de notre dispositif didactique :

A. APPROPRIATION

  1. Lecture d'une œuvre littéraire modèle (Technique du dévoilement progressif de Dufays, lecture à haute voix par l'enseignant(e) ou lecture personnelle);
  2. Analyse de l'œuvre littéraire (apprécier l'œuvre, en repérer les éléments littéraires et mathématiques, en repérer le problème mathématique (nœud));
  3. Sélection par l'élève (ou détermination par le personnel enseignant) d'un certain nombre d'éléments littéraires et mathématiques présents dans l'œuvre analysée (à la manière de l'auteur-illustrateur), à intégrer éventuellement dans la rédaction du récit;
  4. Anticipation des notions et stratégies liées aux contraintes littéraires (à la manière de l'auteur-illustrateur) et mathématiques (inspirées de l'œuvre ou imposées par l'enseignante ou l'enseignant);
  5. Planification de l'écriture du récit (trame, personnages, problème (nœud) à résoudre à l'aide de notions mathématiques, etc.).

R. RÉALISATION

  1. Production initiale : rédaction du récit dans lequel un problème (nœud) survient (ce problème doit être résolu à l'aide des mathématiques, lesquelles éclairent la compréhension même du récit);
  2. Ateliers formatifs : l'enseignante ou l'enseignant, suite à sa lecture des productions initiales des élèves et d'un certain listing des besoins, offre des ateliers formatifs collectifs ou individuels visant à aider les élèves à améliorer leur compréhension de certains éléments littéraires ou mathématiques qu'ils maitrisent moins bien (exemples : l'écriture d'un dialogue, l'emploi de verbes à l'indicatif passé simple, le vocabulaire mathématique, la notion d'exponentiation, la résolution d'une chaine d'opérations selon les priorités, etc.) et à les intégrer dans leur récit;
  3. Production finale : forts des nouveaux apprentissages réalisés au sein des ateliers formatifs, les élèves peaufinent leur production initiale.

C. COMMUNICATION

  • Communication écrite : En fait, cette partie de l'étape Communication est déjà réalisée lorsque la production finale est complétée, en ce sens que l'élève, dans sa production écrite, a déjà utilisé le vocabulaire littéraire et mathématique approprié, dans un souci de rendre son récit et sa résolution du problème clairs et logiques pour les éventuels lecteurs.
  • L'élève a également appliqué un code de correction pour amener son écrit vers le meilleur niveau possible de qualité de la langue écrite.
  • Communication orale : Des échanges à l'oral, suite à la lecture des récits des élèves, peuvent permettre à un élève de 1) prendre connaissance de l'appréciation/compréhension/interprétation/réaction de son récit par les autres élèves, 2) prendre connaissance des autres solutions possibles que les autres élèves pourraient proposer pour résoudre le même problème et 3) justifier oralement sa solution au problème survenant dans son récit, etc.