Au lendemain du Sommet de Sherbrooke
Le REMDUS prévoit relancer les élus municipaux
ROBIN RENAUD
En marge du récent Sommet de Sherbrooke, à la fin mai, les associations
étudiantes de l'Université de Sherbrooke et de l'Université Bishop's, ainsi
que des représentants des ailes jeunesses des partis politiques, ont pris la
parole afin d'amener des propositions pour mieux intégrer les étudiantes et
étudiants dans les initiatives devant faire de la ville un pôle
d'innovation.
Essentiellement, ces groupes réclament une plus grande place pour les
jeunes au sein des comités de suivis après le Sommet. Ils proposent aussi
d'étendre davantage l'accès libre au transport en commun. Enfin, ils
souhaitent la création de bourses d'études pour des étudiants dont le projet
de recherche porte sur des problématiques municipales.
Démarche concertée
Selon Guillaume Rousseau, vice-président aux affaires externes du
Regroupement des étudiantes et étudiants de maîtrise, de diplôme et de
doctorat (REMDUS), les associations étudiantes ont fait la preuve qu'elles
pouvaient s'unir et se concerter pour faire bouger les choses. «Nous avons
été déçus d'avoir été tenus à l'écart des travaux du Sommet, dit Guillaume
Rousseau. Cependant, nous avons tenu un point de presse la veille de
l'événement et nous avons fait valoir nos points de vue, sans faire de coup
d'éclat ou jouer les trouble-fête. Je crois que nous avons pu démontrer que
nous sommes des interlocuteurs sérieux qui avons à cœur de participer au
développement de la ville. D'ailleurs, à la fin du Sommet, nous avons été
ravis d'entendre le recteur faire mention de nos démarches dans son discours
de clôture. C'est un appui implicite qui nous encourage pour la suite des
choses», ajoute-t-il.
Bourses
L'un des projets priorisés par le REMDUS est la création de bourses
d'études destinées à des étudiants chercheurs qui mènent des travaux
touchant le développement de la ville. Guillaume Rousseau fait le parallèle
avec l'existence des Prix littéraires de la Ville de Sherbrooke, remis
annuellement aux auteurs d'œuvres qui se démarquent. «De la même façon, la
Ville pourrait apporter une aide à un étudiant qui par exemple, mène une
étude sur les impacts de la concurrence chinoise sur le secteur
manufacturier à Sherbrooke.»
Le REMDUS a d'ailleurs commandé une étude pour démontrer la pertinence de
créer une telle bourse. Cette étude cherchera à évaluer quels sont les
secteurs de recherche qui peuvent être utiles pour la ville, le rôle que les
étudiants peuvent jouer dans le développement de l'économie du savoir, et
également le niveau de pauvreté des étudiantes et étudiants. «Nous
évaluerons aussi ce que font d'autres villes du Québec, d'Amérique et
d'Europe pour appuyer leur communauté étudiante», dit Guillaume Rousseau. Un
rapport découlant de cette étude devrait être déposé aux élus à l'automne.
Donnant-donnant
Guillaume Rousseau ajoute que l'approche du REMDUS se trouve à l'enseigne
de la collaboration avec la Ville. Non seulement les boursiers devront faire
œuvre utile pour la ville, mais les étudiantes et étudiants veulent prendre
part à d'autres initiatives locales majeures, comme la lutte au décrochage
scolaire : «Nous avons déjà signifié notre intérêt à participer à cette
grande démarche. Les étudiants des cycles supérieurs peuvent sûrement jouer
un rôle de mentorat auprès des jeunes du secondaire, en montrant notamment
qu'il est intéressant d'étudier, même jusqu'à 25 ou 30 ans!»
Les représentants du REMDUS se font un devoir depuis quelques mois de
suivre assidûment les activités du conseil municipal de Sherbrooke et
souhaitent se tenir au fait des projets et décisions des élus. En ce sens,
ils comptent poursuivre leurs démarches pour que la population étudiante
fasse entendre sa voix à l'hôtel de ville et aussi pour intéresser les
universitaires à s'engager davantage sur la scène municipale.
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