Au service de l'éducation, jusqu'au Ghana
Batotele Dovat Mutimbutimbu se rendra dans ce pays pour
en apprendre davantage sur les obstacles à l'éducation de base
Les enfants du Ghana sont confrontés à plusieurs embûches qui les font
souvent quitter l'école très jeunes. Batotele Dovat Mutimbutimbu, étudiant à
la maîtrise en éducation, compte parmi une vingtaine d'étudiants qui ont été
choisis au Canada pour participer en juillet à un voyage d'études intensif
de six semaines dans un pays en développement.
Il se rendra au Ghana pour en apprendre davantage sur les obstacles à
l'éducation de base pour les personnes et les communautés de ce pays
d'Afrique de l'Ouest.
Ce voyage s'effectuera dans le cadre d'un Séminaire international
organisé tous les ans par l'entremise d'Uniterra, un programme conjoint de
l'Entraide universitaire mondiale du Canada et du Centre canadien d'étude et
de coopération internationale.
Seul représentant de l'UdeS, l'étudiant compte d'abord profiter de ce
voyage pour se familiariser avec la réalité ghanéenne : «Je vais m'imprégner
de la situation, voir de près ce qui se passe sur le terrain et chercher
quel est le vrai blocage que ces enfants ont par rapport à l'accès à
l'éducation.»
Une fois sur le terrain, il espère être en mesure d'identifier des moyens
de pallier cette problématique. «Sur place, je serai sans doute en mesure de
voir quelle peut être ma contribution, dit l'étudiant. Quand j'aurai un
certain nombre d'expériences, je m'efforcerai de sensibiliser la communauté
canadienne – et en particulier celle de l'UdeS – à cette réalité.»
Réalité du Ghana
Avant le départ, Batotele Dovat Mutimbutimbu a pris part à quelques
rencontres pour en apprendre sur la réalité qui l'attend : «Au Ghana,
beaucoup d'enfants n'ont pas accès à l'école primaire. Certains se rendent
au secondaire, mais plusieurs ne savent pas comment faire face aux
difficultés qui se posent, comme le paiement du minerval (frais de
scolarité) ou l'achat de fournitures scolaires. Parmi ces enfants, certains
sont orphelins parce que leurs parents sont morts du sida. D'autres sont
obligés de travailler pour aider leur famille. L'accès à l'éducation de base
est également plus limité pour les filles. On donne plus de chance aux
garçons de poursuivre les études dès le bas âge», dit-il.
L'étudiant ajoute que la réalité du Ghana correspond souvent à celle
d'autres pays africains. «Cependant, le Ghana est un pays politiquement,
socialement et économiquement stable. Il n'est pas déchiré comme d'autres
pays du continent», précise-t-il.
Réduire la pauvreté
Avec l'expérience qu'il prévoit acquérir dans le domaine du développement
international, Batotele Dovat Mutimbutimbu espère revenir suffisamment
outillé pour comprendre les enjeux de la réduction de la pauvreté en
Afrique, d'où il est originaire. «Le continent dépend des pays occidentaux.
On doit trouver des moyens pour réduire cette dépendance et cette pauvreté»,
dit-il.
«Pour atteindre les objectifs du millénaire d'ici 2015, il faut mettre en
place des projets pour rendre la population autonome, explique l'étudiant.
Dans le cadre du séminaire, nous n'allons pas donner des leçons, mais plutôt
échanger des expériences. À mon retour à Sherbrooke, j'espère initier un
projet durable en mesure de fonctionner directement au Ghana.»
L'étudiant compte donc que son projet trouve écho et reçoive un appui de
l'Université. «Je déposerai un rapport en espérant que ça se répercute dans
les oreilles des Québécoises et des Québécois, à commencer par ceux de l'UdeS»,
dit celui qui a fondé le comité local de l'Entraide universitaire mondiale
du Canada l'an dernier.
Titulaire d'un brevet d'enseignement, Batotele Dovat Mutimbutimbu est
suppléant à la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke. Quant à son
projet de maîtrise, il porte sur l'interdisciplinarité dans l'enseignement
des sciences et des mathématiques. Son séjour au Ghana se trouve donc à la
rencontre de deux grandes passions : l'éducation et l'aide humanitaire.
«L'éducation, pour moi, c'est l'élément de base. Que ce soit pour enseigner
ou dans un projet comme celui de ce voyage, mon objectif est d'être
obligatoirement au service de l'éducation», conclut-il.
R. R.
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