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Liaison, 14 juin 2007

 

 
Jeunes enfants de la ville d'Iquitos au Pérou. Dix étudiants en médecine préparent une mission humanitaire là-bas, cet été.

Jeunes enfants de la ville d'Iquitos au Pérou. Dix étudiants en médecine préparent une mission humanitaire là-bas, cet été.

Photo fournie par Émilie Haman

 


La médecine du bout du monde

ROBIN RENAUD

Imaginez une ville de 400 000 habitants inaccessible par la route, en pleine forêt amazonienne. Ajoutez que dans cette ville isolée, les ressources de santé publique sont anémiques et qu'une bonne part de la population a des revenus si faibles qu'il lui est impossible de se payer une visite chez le médecin. Cette ville, c'est Iquitos, au Pérou. Une dizaine d'étudiantes et d'étudiants en médecine vont s'y rendre cet été pour un projet d'aide humanitaire. Bien que cette région soit prisée des touristes, le séjour de ces futurs médecins n'aura pas des airs de vacances.

Émilie Haman en sait quelque chose. Elle se rendra à Iquitos pour une seconde fois, en juillet. «Notre mission a plusieurs buts, explique-t-elle. Il y a bien sûr la portion d'apprentissage médical et l'aide aux soins qu'on peut apporter. Nous contribuerons aux activités d'une maison de jeunes défavorisés ainsi qu'aux soins prodigués à l'hôpital général et dans une clinique pour sidéens. Notre projet vise aussi à apporter des fournitures médicales qui font cruellement défaut là-bas.» Ces fournitures sont des médicaments, mais aussi des gants chirurgicaux. «Il n'est pas rare de voir des médecins ou des infirmières pratiquer des manœuvres à haut risque à mains nues, ou avec un seul gant, parce qu'il n'y en a plus, ajoute-t-elle. Ça donne une idée de l'importance des besoins.»

Deux groupes

Pendant l'été, deux cohortes de six étudiants se relaieront sur une période de huit semaines afin d'assurer un maximum de suivi auprès de la population d'Iquitos. Ces deux mois de stage devraient avoir un impact important dans la vie des gens du pays d'accueil. La première cohorte se composera uniquement d'étudiantes et d'étudiants de l'UdeS, tandis que la seconde comptera quatre étudiants de Sherbrooke, un de l'Université McGill et un de l'Université de Montréal.

Les deux groupes ont financé leur mission par diverses activités. Notamment, ils ont sollicité des dons de matériel médical et de fournitures scolaires auprès d'entreprises, de laboratoires universitaires et de particuliers. Le projet existe depuis quatre ans et il est soutenu par l'antenne québécoise de l'association mondiale des fédérations d'étudiants en médecine (IFMSA).

Tout un choc

Pour Émilie Haman, le contact avec la dure réalité d'Iquitos permet de relativiser ce qu'on entend sur les lacunes de notre système de santé. «Nous croisons dans les rues des jeunes filles de 17 ou 18 ans qui ont déjà trois enfants, et qui n'ont pas les moyens de les élever, dit-elle. Des familles de 10 s'entassent dans de petits logements d'une seule pièce. Sur le plan médical, les gens qui se rendent chez le médecin sont souvent des personnes dont la santé est extrêmement détériorée, parce qu'elles consultent en dernier recours, faute d'argent ou de cliniques gratuites.»

Elle raconte aussi que les équipes médicales sur place peuvent difficilement administrer les traitements requis, une fois le diagnostic posé. «Même si on connaît l'intervention à faire, les ressources disponibles dans la ville ne sont pas toujours au rendez-vous. Les patients devraient être transférés à Lima pour des interventions, mais ce n'est pas toujours possible faute de ressources ou de moyens. Chez nous, on entend beaucoup de critiques sur le système de santé québécois. Tout n'est peut-être pas parfait, mais ça n'a rien à voir avec cette réalité. Nous sommes très choyés», explique-t-elle.

L'aide humanitaire

Grâce à sa première expérience, l'étudiante jette donc un regard très lucide quant au séjour qui l'attend au Pérou. «Ce sera fatigant et parfois démoralisant», confie-t-elle. Pourquoi alors avoir le désir d'y retourner? «Les besoins sont tellement grands là-bas que notre action est certainement utile. En plus des tâches médicales, nous offrons des cours d'anglais aux jeunes Péruviens, en plus de mener des actions pour prévenir la propagation du sida, qui est un autre problème important là-bas.»

Emilie Haman dit que cette expérience l'encourage à continuer d'offrir du temps pour des projets d'aide internationale dans sa future carrière de médecin. «Mais dans des conditions aussi difficiles, je ne me verrais pas m'installer à long terme. Par contre, j'espère pouvoir continuer d'apporter une aide quelques semaines par année.»

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