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Pour innover avec génie
24,7 M$ pour implanter le Centre
d'excellence en génie de l'information
CAROLINE DUBOIS
L'Université de Sherbrooke a annoncé le 11 juin
l'implantation du deuxième édifice de son Parc Innovation :
le Centre d'excellence en génie de l'information. Le bâtiment de 24,7 M$
offrira un environnement interdisciplinaire de recherche unique au Canada
qui se spécialisera notamment en télésanté et en technologies d'assistance
et de support en santé.
La construction sera réalisée grâce à une subvention de 10 M$
du ministère du Développement économique, de l'Innovation et de
l'Exportation du Québec, à une subvention de 6,6 M$
de Développement économique Canada ainsi qu'à une contribution de 8,1 M$
de l'Université de Sherbrooke. Les travaux de construction débuteront à
l'automne 2008 et l'ouverture est prévue pour
l'automne 2010.
L'Université dynamise ainsi la région de l'Estrie en exerçant son
leadership dans l'industrie du savoir, comme l'explique le recteur
Bruno-Marie Béchard : «Le Centre d'excellence en
génie de l'information pose un autre jalon du nouveau Parc Innovation de
l'Université de Sherbrooke, qui renforcera encore notre force d'attraction
et notre tissu universitaire et industriel déjà reconnu parmi les plus
innovants au Canada. Ainsi, plus que jamais, Sherbrooke s'affirme comme
l'une des capitales mondiales en matière d'innovation.»
Le haut calibre de la recherche qui s'effectuera au Centre d'excellence
en génie de l'information en fera la pierre angulaire de très nombreuses
collaborations académiques et industrielles, témoigne le vice-recteur à la
recherche, Edwin Bourget : «L'industrie réclame
actuellement un élargissement de connaissances scientifiques et techniques
liées au génie de l'information. En centralisant ses activités dans un pôle
physique, le Centre rassemblera dans des projets concrets des chercheurs
chevronnés de multiples disciplines dans les facultés de Génie, des
Sciences, d'Éducation physique et sportive ainsi que de Médecine et des
sciences de la santé.» Au cours des cinq premières années, le Centre
d'excellence compte générer plus de 90 licences de
même que 28,5 M$ en subventions et contrats de
recherche.
Les deux tiers de l'édifice de 5735 m2 seront
affectés à la recherche universitaire et un tiers sera réservé aux projets
conjoints entre l'industrie et les universitaires. Le Centre répondra aux
besoins de l'industrie par une approche de recherche qui aborde
simultanément les technologies de capteurs novateurs et des
télécommunications, de même que le traitement et l'utilisation de
l'information dans une application concrète. Déjà, trois projets ont dépassé
la phase de conception : la télésupervision
d'interventions chirurgicales en traumatologie, un robot de téléprésence à
domicile et un émetteur optique intégré applicable à la radio logicielle.
Le Centre d'excellence en génie de l'information regroupera sous un même
toit 156 personnes impliquées dans six chaires,
trois centres, quatre laboratoires et une équipe de recherche. Robotique
mobile, systèmes intelligents, nanotechnologies, imagerie médicale,
kinésiologie, outils de communication et réseautique font partie des
expertises mises à contribution. Ce lieu de foisonnement des idées offrira
un cadre exceptionnel aux étudiantes et étudiants des cycles supérieurs pour
des recherches fondamentales et appliquées. On compte y former quelque 230 nouveaux
étudiants et étudiantes de 2e et 3e cycles.
Un continuum d'activités de recherche
Le Centre d'excellence en génie de l'information rassemblera deux
infrastructures centrales majeures : une
installation de conception et de prototypage du 21e siècle
(ICP21) et un hall d'expérimentation. Ce dernier permettra de développer et
de valider des systèmes complets dans un environnement de test capable
d'émuler des environnements réels, révèle le directeur du Centre, le
professeur Jacques Beauvais : «Il s'agit d'un banc
d'essai polyvalent de premier ordre, qui reproduira toutes les conditions
spécifiques d'un réseau métropolitain relié à un studio d'enregistrement
scientifique. On pourra par exemple y simuler des échanges d'informations
entre centres hospitaliers.»
Quant à l'ICP21, il comprendra des équipements pour le traitement des
matériaux et pour la fabrication de circuits et de dispositifs. Ainsi, 1436 m2
de salles blanches sont prévus au sein de l'édifice du Centre d'excellence
en génie de l'information. Ces installations de microfabrication et de
nanofabrication constitueront une infrastructure à la fine pointe mondiale
pour concevoir des prototypes de capteurs et de composants photoniques et
électroniques. «Comme le disait Pasteur, le rôle de l'infiniment petit est
infiniment grand, indique le professeur Beauvais. Les nanotechnologies et la
microélectronique nous ouvrent la voie vers des découvertes surprenantes
pour des industries aussi variées que la pharmaceutique, l'électronique, le
transport, l'énergie et le textile.»
Le Parc Innovation de l'Université de Sherbrooke
Lancé en décembre 2006 avec le projet Centre de
technologies avancées BRP-UdeS, le Parc Innovation de l'Université de
Sherbrooke est voué à accélérer l'initiative scientifique de recherche et de
développement d'origine régionale, nationale et internationale. Des
entreprises privées et des organismes gouvernementaux y établissent des
partenariats de recherche intenses avec les professeurs dans les domaines
d'expertise de l'Université. Déployé dans une perspective de développement
durable, le Parc facilite l'accès des étudiantes et étudiants aux
équipements spécialisés de haut calibre pour la réalisation de projets de
recherche conjoints. Ces partenariats favorisent l'interaction et la
synergie des spécialistes de la recherche et ceux du développement
industriel de pointe.
Le grand artisan du Parc Innovation de
l'UdeS, le
vice-recteur Edwin Bourget
Lors de l'annonce de la création du Centre d'excellence en génie de
l'information, le recteur Bruno-Marie Béchard a tenu à rendre un
vibrant hommage à son vice-recteur à la recherche, Edwin Bourget : «Je
désire aujourd'hui saluer mon ami Edwin, ce grand homme qui a été le
principal artisan et le chef d'orchestre du formidable dispositif de
développement qu'est le Parc Innovation de l'Université de
Sherbrooke.» Le recteur a évoqué les défis colossaux qu'a su relever
son collègue : «Je sais, parce que nous avons été de très proches
collaborateurs, à combien d'organismes de développement et
d'innovation tu t'es dévoué compte tenu de la dispersion des forces en
région, à combien de guerres de clochers tu t'es heurté avec courage
et détermination, combien de résistances au changement tu as su
surmonter, et à combien de fantômes sortis des placards tu t'es
frotté. Jamais tu n'as baissé les bras ni le regard, braqué sur de
nouveaux sommets! C'est ainsi que tu as piloté le plus formidable
essor de la recherche de toute l'histoire de l'UdeS, ainsi que des
rapprochements structurants sans précédent entre l'Université et sa
communauté. Tu laisses une marque profonde dans l'histoire de
l'Estrie, de Sherbrooke et de son université, qui te doivent beaucoup.
Je t'en suis infiniment reconnaissant», a-t-il déclaré à l'endroit de
celui qui quittera bientôt l'UdeS pour relever un nouveau défi
professionnel.
Photo : Martin Blache |
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