Liaison, 24 mai 2007
Département d'histoire et de sciences politiques :
séparation à l'amiable!
Chaque secteur aura bientôt son propre département
SANDRA BOISSÉ
À compter du 1er juin, l'union qui durait depuis 1996 entre les secteurs
d'histoire et de sciences politiques prendra fin. La Faculté des lettres et
sciences humaines abritera désormais deux nouveaux départements : le
Département d'histoire et l'École de politique appliquée. Bien que cette
création comporte sa part d'aventure, les membres du corps professoral y
voient une occasion d'achever un chapitre pour en commencer un autre.
Deux professeurs ont accepté l'intérim des postes de direction des
nouveaux départements. Christine Hudon sera chargée du Département
d'histoire alors que Jean-Herman Guay prendra la barre de l'École de
politique appliquée. Les deux nouveaux départements devraient procéder à une
élection formelle à l'hiver prochain et ce, en constituant le collège
électoral au plus tard en mars 2008.
L'idée de créer deux départements distincts pour favoriser l'essor des
secteurs de l'histoire et des sciences politiques a germé il y a un an.
«Parce qu'une équipe orientée vers un but défini et unique, auquel tous
participent, crée une cohésion plus grande et permet une meilleure
convergence des efforts», explique Christine Hudon.
Dans les faits, les deux secteurs
étaient déjà séparés depuis bien longtemps : population étudiante,
programmes, secrétariat, téléphone, site Internet, mais aussi objectifs et
pratiques pédagogiques. «Si la combinaison des deux disciplines a eu son
utilité, il est devenu évident que les bénéfices directs étaient de moins en
moins palpables, précise pour sa part Jean-Herman Guay. La multiplication
des programmes et des cheminements a provoqué une dissociation progressive
des deux secteurs. La division administrative permettra maintenant un
travail plus cohérent, mieux centré et plus conforme aux pratiques
administratives de l'Université.» Avec la création de deux départements,
chaque équipe aura donc un cadre administratif qui lui est propre et une
enseigne qui nomme mieux ce qu'elle fait, autant à l'interne qu'à l'externe.
«L'enseigne du Département d'histoire et de sciences politiques définit
de moins en moins bien ce que nous sommes et ce qui est fait chez nous,
poursuit le professeur. Le fait d'être administrativement et nominalement
regroupé alors que les pratiques pédagogiques et la recherche ne sont pas
structurellement liées provoque une confusion de genre.»
Pas de chicane donc, plutôt de beaux défis, d'un côté comme de l'autre,
pour favoriser le développement des nouveaux départements.
Un nouveau doctorat en histoire
Après avoir modifié en profondeur son programme de maîtrise, réajustant
les cheminements afin de répondre encore mieux aux besoins des étudiantes et
étudiants, l'équipe du Département d'histoire travaille depuis déjà quelque
temps à la création d'un nouveau doctorat en histoire. Le projet est en
attente d'approbation au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport
pour obtenir le financement. Au Département, on espère lancer le programme à
l'automne 2008.
Le doctorat en histoire serait décerné par l'Université de Sherbrooke,
mais fondé sur une collaboration étroite entre les historiens de l'UdeS et
ceux de l'Université Bishop's. Déjà, l'embauche au cours de la dernière
année du professeur Patrick Dramé, titulaire de la Chaire de recherche
Lucienne-Cnockaert, a permis d'amorcer concrètement cette belle
collaboration entre les deux institutions estriennes.
Sixième doctorat en histoire offert parmi les universités québécoises,
celui de Sherbrooke trouvera sa spécificité dans la priorité accordée aux
recherches portant sur les questions identitaires, comme l'affirmation de
l'individu et le recul des grands schémas d'explication du monde. À
l'intérieur de ce cadre général, trois axes de recherche seront
privilégiés : pouvoirs et représentations; institutions et régulation;
espaces et sociabilité. Une excellente nouvelle pour les étudiantes et
étudiants qui souhaitent, pour entreprendre un programme de 3e cycle en
histoire hors des grands centres, bénéficier des deux riches traditions
culturelles offertes grâce au Pôle universitaire de Sherbrooke.
École de politique appliquée
Du côté de l'École de politique appliquée, un tout nouveau programme de
leadership public accueillera ses premiers étudiants en septembre. Grâce à
un partenariat avec Bell Canada, l'équipe sherbrookoise se rapproche de sa
clientèle en offrant, au centre-ville de Montréal, les deux premiers cours
de son programme :
Réflexions sur le leadership public et
Savoir traiter :
pratique de la négociation.
Le programme de leadership public se distingue des autres tant par son
approche que par la clientèle à qui il s'adresse. «Le microprogramme de
leadership public s'offre dans un cadre de formation continue. Destiné à
ceux qui exercent une fonction de leader, qui participent à un leadership
organisationnel ou qui accompagnent des leaders au sein d'une organisation,
la formation est composée d'ateliers, de simulations, d'études de cas et de
conférences prononcées par des ressources professorales et par des experts
externes très réputés», précise Pierre Binette, professeur responsable du
programme.
À plus long terme, un projet de maîtrise en études politiques appliquées
est également envisagé. La demande est actuellement en évaluation à la
commission des programmes de la Conférence des recteurs et des principaux
des universités du Québec. Si tout va bon train, la direction espère offrir
ce nouveau cheminement dès 2009.
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