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Liaison, 3 mai 2007

 

 

Le professeur Laurier Fortin.
Le professeur Laurier Fortin mettra à profit son expertise sur les décrocheurs en devenant titulaire de la nouvelle Chaire de recherche de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke sur la réussite et la persévérance des élèves. Le professeur Fortin est également l'un des auteurs d'un logiciel aidant à détecter le risque de décrochage.

Photos : Roger Lafontaine

 


2,1 M$ pour une chaire sur la persévérance scolaire

ISABELLE HUARD et CAROLINE DUBOIS

Dans les écoles de l'Estrie, un élève sur trois décroche avant la fin de ses études secondaires. Le taux de décrochage dépasse la moyenne provinciale, qui est de 28 %, et place la région au 14e rang parmi les 17 régions administratives du Québec. Pour les décrocheurs, les conséquences sont nombreuses : taux de chômage élevé, pauvreté chronique, difficultés d'adaptation, délinquance. Chercheurs et intervenants s'entendent pour dire que les causes du décrochage sont multiples, personnelles, familiales, scolaires et sociales, et qu'elles nécessitent des interventions différenciées.

C'est dans ce contexte que la Faculté d'éducation et la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke ont annoncé le 18 avril la création d'une chaire de recherche visant à mieux comprendre et à prévenir le phénomène du décrochage scolaire à Sherbrooke. En unissant leurs forces, les deux partenaires investissent plus de 2,1 M$ sur cinq ans, dont 1,4 M$ en espèces.

Une connaissance fine des décrocheurs

La Chaire de recherche de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke sur la réussite et la persévérance des élèves visera à développer une connaissance fine des décrocheurs, de façon à élaborer des politiques scolaires et des programmes d'intervention plus efficaces auprès des jeunes, de leur famille et des écoles. La Chaire aura également pour objectif de développer et d'implanter quatre programmes de prévention spécifiques aux types d'élèves à risque. Le tout en veillant au transfert des connaissances scientifiques vers le milieu scolaire.

Le titulaire de la Chaire, le professeur Laurier Fortin, travaillera en étroite collaboration avec les équipes des écoles secondaires de Sherbrooke ainsi qu'avec certaines écoles primaires. «Il s'agit d'un investissement innovateur et proactif en lien avec la mission de la commission scolaire et de l'Université de Sherbrooke qui nous permettra de faire face au problème du décrochage scolaire de façon globale, explique le directeur général de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, Claude St-Cyr. Notre commission scolaire se démarque dans la province en créant cette chaire de recherche avec l'Université.»

Un rôle important à jouer en éducation

Selon le professeur Fortin, les programmes d'intervention les plus efficaces sont multidimensionnels, c'est-à-dire qu'ils tiennent compte simultanément des divers contextes dans lesquels évolue jeune, tant personnel, familial et scolaire que social. «Dans cette optique, toutes les personnes encadrant l'élève à risque de décrochage ont un rôle à jouer, souligne le chercheur de renommée internationale. L'enseignant a un rôle d'adaptation et de motivation sur la classe. La direction d'école amène et soutient le programme d'intervention pendant toute la période d'application. Les parents ont un rôle de soutien dans la réussite de leur enfant.»

Pour le vice-recteur à la recherche, Edwin Bourget : «La création de cette chaire vise non seulement à travailler sur la problématique du décrochage, mais également à soutenir la formation de personnel hautement qualifié pour y travailler à l'avenir, autant chez les enseignants déjà en poste que ceux qui sont en formation. Une dizaine d'étudiantes et d'étudiants inscrits effectueront leurs travaux de maîtrise sous la direction du professeur Fortin et bénéficieront des infrastructures de recherche de la Faculté d'éducation.»

La recherche au service du décrochage

Le professeur Fortin a mené l'une des rares études longitudinales au monde sur le décrochage scolaire en suivant une cohorte de 808 élèves de Sherbrooke, Trois-Rivières et Québec sur une période de 11 ans, soit de 1996 à 2007. Les résultats ont permis d'identifier les principaux facteurs qui permettent de mieux dépister l'élève à risque de décrochage scolaire. Au niveau personnel, il y a la présence de sentiments dépressifs, de problèmes de comportement et de la faible performance en français et en mathématiques. Au niveau familial, il y a le manque d'organisation familiale et le manque de supervision parentale. Au niveau scolaire, il y a les facteurs reliés aux attitudes négatives de l'enseignant envers les élèves et au manque d'engagement de l'élève dans ses activités scolaires.

En regard de ces facteurs, les résultats démontrent qu'il est possible de regrouper les élèves à risque de décrochage en première secondaire en quatre sous-groupes : ceux démontrant des comportements antisociaux cachés; ceux qui sont peu intéressés par l'école; ceux présentant des difficultés du comportement et d'apprentissage; et ceux qui présentent un type dépressif. «Les interventions les plus prometteuses doivent s'adapter aux besoins des élèves selon leurs divers contextes personnels, familiaux et scolaires et reposer sur des programmes différenciés selon les types, souligne Laurier Fortin. De plus, il faut garder une flexibilité d'implantation des programmes pour répondre aux différents besoins des élèves, tout en tenant compte des contraintes organisationnelles.»

«Cette étude nous a également indiqué que certains élèves identifiés à risque ne décrocheront pas, ajoute le professeur. Quelles caractéristiques personnelles, familiales, scolaires et sociales protègent ces élèves du décrochage? La découverte de ces facteurs de protection contribuera à la réduction de l'abandon scolaire.»

Autre texte

Michel Bernard, directeur général adjoint aux affaires éducatives, Gilles Boudrias, président, et Claude St-Cyr, directeur général, tous trois de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke.
Michel Bernard, directeur général adjoint aux affaires éducatives, Gilles Boudrias, président, et Claude St-Cyr, directeur général, tous trois de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke.

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