Plus de doctorants
Des chiffres récemment publiés démontrent une forte
augmentation du nombre d'étudiants à la FLSH. La hausse a été de 37 %
depuis 2001. La Faculté est celle qui se démarque le plus pour la croissance
d'étudiants. Elle est aussi celle qui compte actuellement le plus de
doctorants.
«Depuis l'entrée en fonction de l'actuelle équipe de direction,
nous avons beaucoup insisté sur le développement des programmes de 2e et
3e cycles. Le but est non seulement de stimuler la recherche et d'accroître
le rayonnement de nos chercheuses et chercheurs, mais aussi de créer des
conditions favorables pour ramener l'équilibre financier à la Faculté»,
indique la doyenne. Parmi les nouveaux programmes qui sont actuellement à
l'étude par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du
Québec, elle mentionne notamment le projet d'un doctorat en histoire et
celui d'une maîtrise en politique appliquée.
D'autres projets d'envergure sont aussi dans le collimateur.
«Le Département envisage la mise en place d'un nouveau cheminement
enfance-famille pour le doctorat en psychologie. Il s'agirait d'un programme
unique en son genre au Québec. Ce projet s'arrime avec les besoins exprimés
par l'Ordre des psychologues du Québec», révèle la doyenne.
Déploiement à Longueuil
Au 2e cycle, un certain nombre de nouveaux microprogrammes et
de programmes de type professionnel ont déjà été développés. «Dans une
faculté de sciences humaines et sociales traditionnellement axée sur les
programmes de type recherche, cela représente un changement de mentalité.
Force est de constater que nos activités doivent aussi se tourner vers le
marché de l'emploi et la formation continue si l'on souhaite continuer de
tirer notre épingle du jeu», dit Lynda Bellalite. Ainsi, des programmes de
2e cycle touchant au leadership public de même qu'au livre et à l'édition
ont déjà été créés, alors que d'autres comme la géomatique appliquée et la
communication professionnelle sont en développement.
La Faculté se prépare, par ailleurs, à entreprendre un virage
majeur en 2008-2009. En effet, «la Faculté entend
débarquer à
Longueuil et ça sera un événement majeur pour nous», annonce la doyenne.
Bien que le nouveau bâtiment ne doive ouvrir qu'en 2009, les responsables de
Longueuil ont depuis longtemps demandé à la FLSH d'être plus présente. «La
plupart des programmes de type professionnel en cours d'élaboration seront
vraisemblablement ouverts à Longueuil. Plusieurs programmes sont déjà sur
les planches à dessin. Si la Faculté offre actuellement peu d'activités
là-bas, sa présence deviendra notable dans quelques années», poursuit Lynda
Bellalite.
Elle table d'une part sur la présence d'effectifs étudiants
importants à Longueuil. D'autre part, les locaux de la Faculté à Sherbrooke
sont exigus et ne permettent plus un tel développement.
Alors que certains commentateurs critiquent la présence de
l'Université de Sherbrooke sur la Rive-Sud de Montréal, la doyenne ne doute
pas du bien-fondé de son plan d'action à Longueuil : «Quand on innove en
ciblant des besoins que les autres n'ont pas identifiés, ça peut déranger.
Notre force est de proposer des programmes innovateurs dans des créneaux où
il y a des besoins réels. C'est le cas avec notre diplôme en librairie,
édition et diffusion du livre, qui a profité d'un maillage avec des
libraires et des éditeurs. Le futur programme en psychologie enfance-famille
est un autre créneau qui n'est pas comblé actuellement.»
Accroissement de la recherche
La recherche à la FLSH se porte très bien, selon la doyenne. Ce
secteur a connu un accroissement important ces dernières années, notamment
grâce à un programme de subventions de démarrage qui fait boule de neige.
«On a beaucoup appuyé les nouvelles équipes de chercheuses et chercheurs en
émergence. Malgré des budgets modestes – par exemple, une enveloppe de
5000 $ par année – ces projets ont bien progressé, dit la doyenne. Cela a
permis aux chercheurs d'enrichir leurs dossiers et d'obtenir par la suite
des subventions substantielles auprès d'organismes reconnus. Bref, ça a
donné le coup d'envoi à des projets intéressants.»
En plus de la recherche fondamentale, présente depuis très
longtemps, la direction de la Faculté a toujours encouragé les autres formes
de financement, notamment la recherche appliquée, un secteur qui a
d'ailleurs connu une croissance considérable. «Si on cumule les contrats de
recherche et les activités subventionnées, nous devançons actuellement les
autres facultés en sciences humaines et sociales», estime Lynda Bellalite.
Milieu de vie
Le personnel de la FLSH a été confronté à des situations
tendues ces dernières années. «Nous devons composer avec une nouvelle
génération d'étudiants qui semble avoir une attitude plus militante. Et
certains étudiants semblent avoir moins de repères dans leur façon
d'interagir avec les autres», dit Lynda Bellalite.
La Faculté a donc entrepris
une démarche sérieuse pour cerner le phénomène et établir un code de
conduite en vue de prévenir les conflits qui pourraient survenir. Cette
démarche ne fait pas partie d'une politique universitaire, mais la doyenne
espère qu'elle sera entérinée par le conseil de la Faculté d'ici la fin de
l'année universitaire. «Nous croyons qu'il est important de mieux outiller
nos étudiants à ce propos afin qu'ils puissent mieux interagir en société. À
notre avis, cela fait aussi partie de notre rôle.»
La direction de la FLSH doit aussi faire le pont entre des gens
de secteurs d'activité très variés, allant de la littérature à la géomatique,
en passant par la musique et la psychologie. Pour assurer une cohésion entre
des départements aux préoccupations très disparates, la doyenne a mis sur
pied la «table des 10», qui tient des rencontres mensuelles : «C'est un
outil favorable pour orienter nos décisions face à des problèmes communs. La
table des 10 permet aux départements de s'aider et de s'enrichir
mutuellement.»
Bref, la Faculté des lettres et sciences humaines se veut un
milieu de vie où les idées, l'innovation et les succès de chacun peuvent
nourrir et inspirer l'ensemble de ses membres.
Enjeux d'actualité
En complément du texte ci-dessus, nous avons profité de
l'entrevue avec la doyenne Lynda Bellalite pour aborder quelques sujets
d'actualité qui concernent certaines des spécialités présentes à la
Faculté des lettres et sciences humaines.
Liaison :
La qualité du français semble se dégrader au Québec. Quel rôle une
faculté comme la FLSH peut-elle jouer dans la valorisation de la langue
française?
Lynda
Bellalite : La Faculté contribue à la promotion d'un français
de qualité. Au Département des lettres et communications, on y trouve de
nombreux experts très engagés publiquement dans la question de la
qualité de la langue. Nous avons un rôle à jouer, mais à la mesure de
nos capacités. Cette volonté doit aussi s'exprimer dans toutes les
facultés pour rehausser le niveau de la langue à l'Université même. Le
défi est de taille mais pas insurmontable.
Liaison : Comment
la FLSH compte-elle prendre le virage de la mondialisation?
L. Bellalite :
La mondialisation est une tendance lourde et est là pour y rester. Il
nous faut prendre le pas et encourager les projets internationaux, les
recherches impliquant des partenaires de divers pays et les échanges
culturels. À ce propos, nous travaillons à mettre en place des maillages
avec des universités européennes. On a aussi participé – avec d'autres
facultés – à la création d'une maîtrise sur les pratiques
interculturelles, pour comprendre les cultures différentes et travailler
ensemble. L'ouverture aux étudiants internationaux entraîne toutefois le
défi de préserver la qualité de notre langue.
Liaison : Le
discours environnemental est de plus en plus présent; comment
influence-t-il la recherche et l'enseignement de la géomatique
appliquée?
L.
Bellalite : Le virage
environnemental a été amorcé il y a déjà plusieurs années chez nous. Il
est vrai que nous en entendons davantage parler par le public de nos
jours. Mais nos chercheuses et chercheurs n'ont pas attendu tout ce
temps pour se mettre au travail. Ils y travaillent depuis près de deux
décennies et sont très en avance sur les tendances sociales. D'ailleurs,
l'origine de la maîtrise en environnement est issue d'un maillage entre
notre département de géographie et celui de biologie. Le baccalauréat en
géomatique appliquée en environnement est une autre belle initiative où
les questions environnementales constituent la pierre angulaire de cette
formation. Par ailleurs, les champs d'études de nos spécialistes sont
très arrimés aux questions environnementales. Il suffit de penser à la
pollution arctique, à la désertification en Afrique du Nord, aux
problèmes liés à la baisse du niveau d'eau de la baie de Hanoï au
Vietnam, à la pollution atmosphérique. Nous sommes aussi de plus en plus
conscients que les changements de climat local peuvent générer des
problèmes à l'échelle mondiale, mais il y a longtemps que les chercheurs
de notre faculté travaillent sur de telles problématiques.
Liaison : Les
sciences humaines sont-elles sur le déclin? Conduisent-elles à de bons
débouchés sur le marché de l'emploi?
L. Bellalite :
Les sciences humaines sont loin d'être sur le déclin! Elles sont parmi
les secteurs qui attirent le plus grand nombre de personnes puisqu'elles
y trouvent un grand intérêt. En sciences humaines et sociales, il faut
toutefois distinguer formation et profession. Dans la plupart de nos
programmes, nous formons les étudiantes et étudiants et modelons leur
façon de penser. Et cette manière d'aborder les questions ou les
problèmes les marquera toute leur vie. Ils apprennent à penser, à
écrire, à s'exprimer, à juger et critiquer les situations. Nous en
faisons des candidats très recherchés sur le marché du travail. |
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