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Liaison, 12 avril 2007

Entrevue avec la doyenne Lynda Bellalite

Le développement de la FLSH
passera par Longueuil

Propos recueillis par ROBIN RENAUD

Au cours des prochaines années, la Faculté des lettres et sciences humaines entend poursuivre le virage entrepris il y a quelques années en déployant de nouveaux programmes de 2e et 3e cycles. La doyenne Lynda Bellalite souhaite que la Faculté réponde davantage aux besoins de la société en proposant notamment des programmes de type professionnel aux cycles supérieurs. De plus, elle compte profiter de l'ouverture du nouvel édifice de Longueuil pour mieux desservir le bassin étudiant de la Montérégie, avec des programmes novateurs.

 

Lynda Bellalite
Lynda Bellalite

Plus de doctorants

Des chiffres récemment publiés démontrent une forte augmentation du nombre d'étudiants à la FLSH. La hausse a été de 37 % depuis 2001. La Faculté est celle qui se démarque le plus pour la croissance d'étudiants. Elle est aussi celle qui compte actuellement le plus de doctorants.

«Depuis l'entrée en fonction de l'actuelle équipe de direction, nous avons beaucoup insisté sur le développement des programmes de 2e et 3e cycles. Le but est non seulement de stimuler la recherche et d'accroître le rayonnement de nos chercheuses et chercheurs, mais aussi de créer des conditions favorables pour ramener l'équilibre financier à la Faculté», indique la doyenne. Parmi les nouveaux programmes qui sont actuellement à l'étude par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, elle mentionne notamment le projet d'un doctorat en histoire et celui d'une maîtrise en politique appliquée.

D'autres projets d'envergure sont aussi dans le collimateur. «Le Département envisage la mise en place d'un nouveau cheminement enfance-famille pour le doctorat en psychologie. Il s'agirait d'un programme unique en son genre au Québec. Ce projet s'arrime avec les besoins exprimés par l'Ordre des psychologues du Québec», révèle la doyenne.

Déploiement à Longueuil

Au 2e cycle, un certain nombre de nouveaux microprogrammes et de programmes de type professionnel ont déjà été développés. «Dans une faculté de sciences humaines et sociales traditionnellement axée sur les programmes de type recherche, cela représente un changement de mentalité. Force est de constater que nos activités doivent aussi se tourner vers le marché de l'emploi et la formation continue si l'on souhaite continuer de tirer notre épingle du jeu», dit Lynda Bellalite. Ainsi, des programmes de 2e cycle touchant au leadership public de même qu'au livre et à l'édition ont déjà été créés, alors que d'autres comme la géomatique appliquée et la communication professionnelle sont en développement.

La Faculté se prépare, par ailleurs, à entreprendre un virage majeur en 2008-2009. En effet, «la Faculté entend débarquer à Longueuil et ça sera un événement majeur pour nous», annonce la doyenne. Bien que le nouveau bâtiment ne doive ouvrir qu'en 2009, les responsables de Longueuil ont depuis longtemps demandé à la FLSH d'être plus présente. «La plupart des programmes de type professionnel en cours d'élaboration seront vraisemblablement ouverts à Longueuil. Plusieurs programmes sont déjà sur les planches à dessin. Si la Faculté offre actuellement peu d'activités là-bas, sa présence deviendra notable dans quelques années», poursuit Lynda Bellalite.

Elle table d'une part sur la présence d'effectifs étudiants importants à Longueuil. D'autre part, les locaux de la Faculté à Sherbrooke sont exigus et ne permettent plus un tel développement.

Alors que certains commentateurs critiquent la présence de l'Université de Sherbrooke sur la Rive-Sud de Montréal, la doyenne ne doute pas du bien-fondé de son plan d'action à Longueuil : «Quand on innove en ciblant des besoins que les autres n'ont pas identifiés, ça peut déranger. Notre force est de proposer des programmes innovateurs dans des créneaux où il y a des besoins réels. C'est le cas avec notre diplôme en librairie, édition et diffusion du livre, qui a profité d'un maillage avec des libraires et des éditeurs. Le futur programme en psychologie enfance-famille est un autre créneau qui n'est pas comblé actuellement.»

Accroissement de la recherche

La recherche à la FLSH se porte très bien, selon la doyenne. Ce secteur a connu un accroissement important ces dernières années, notamment grâce à un programme de subventions de démarrage qui fait boule de neige. «On a beaucoup appuyé les nouvelles équipes de chercheuses et chercheurs en émergence. Malgré des budgets modestes – par exemple, une enveloppe de 5000 $ par année – ces projets ont bien progressé, dit la doyenne. Cela a permis aux chercheurs d'enrichir leurs dossiers et d'obtenir par la suite des subventions substantielles auprès d'organismes reconnus. Bref, ça a donné le coup d'envoi à des projets intéressants.»

En plus de la recherche fondamentale, présente depuis très longtemps, la direction de la Faculté a toujours encouragé les autres formes de financement, notamment la recherche appliquée, un secteur qui a d'ailleurs connu une croissance considérable. «Si on cumule les contrats de recherche et les activités subventionnées, nous devançons actuellement les autres facultés en sciences humaines et sociales», estime Lynda Bellalite.

Milieu de vie

Le personnel de la FLSH a été confronté à des situations tendues ces dernières années. «Nous devons composer avec une nouvelle génération d'étudiants qui semble avoir une attitude plus militante. Et certains étudiants semblent avoir moins de repères dans leur façon d'interagir avec les autres», dit Lynda Bellalite.

La Faculté a donc entrepris une démarche sérieuse pour cerner le phénomène et établir un code de conduite en vue de prévenir les conflits qui pourraient survenir. Cette démarche ne fait pas partie d'une politique universitaire, mais la doyenne espère qu'elle sera entérinée par le conseil de la Faculté d'ici la fin de l'année universitaire. «Nous croyons qu'il est important de mieux outiller nos étudiants à ce propos afin qu'ils puissent mieux interagir en société. À notre avis, cela fait aussi partie de notre rôle.»

La direction de la FLSH doit aussi faire le pont entre des gens de secteurs d'activité très variés, allant de la littérature à la géomatique, en passant par la musique et la psychologie. Pour assurer une cohésion entre des départements aux préoccupations très disparates, la doyenne a mis sur pied la «table des 10», qui tient des rencontres mensuelles : «C'est un outil favorable pour orienter nos décisions face à des problèmes communs. La table des 10 permet aux départements de s'aider et de s'enrichir mutuellement.»

Bref, la Faculté des lettres et sciences humaines se veut un milieu de vie où les idées, l'innovation et les succès de chacun peuvent nourrir et inspirer l'ensemble de ses membres.

 

Enjeux d'actualité

En complément du texte ci-dessus, nous avons profité de l'entrevue avec la doyenne Lynda Bellalite pour aborder quelques sujets d'actualité qui concernent certaines des spécialités présentes à la Faculté des lettres et sciences humaines.

Liaison : La qualité du français semble se dégrader au Québec. Quel rôle une faculté comme la FLSH peut-elle jouer dans la valorisation de la langue française?

Lynda Bellalite : La Faculté contribue à la promotion d'un français de qualité. Au Département des lettres et communications, on y trouve de nombreux experts très engagés publiquement dans la question de la qualité de la langue. Nous avons un rôle à jouer, mais à la mesure de nos capacités. Cette volonté doit aussi s'exprimer dans toutes les facultés pour rehausser le niveau de la langue à l'Université même. Le défi est de taille mais pas insurmontable.

Liaison : Comment la FLSH compte-elle prendre le virage de la mondialisation?

L. Bellalite : La mondialisation est une tendance lourde et est là pour y rester. Il nous faut prendre le pas et encourager les projets internationaux, les recherches impliquant des partenaires de divers pays et les échanges culturels. À ce propos, nous travaillons à mettre en place des maillages avec des universités européennes. On a aussi participé – avec d'autres facultés – à la création d'une maîtrise sur les pratiques interculturelles, pour comprendre les cultures différentes et travailler ensemble. L'ouverture aux étudiants internationaux entraîne toutefois le défi de préserver la qualité de notre langue.

Liaison : Le discours environnemental est de plus en plus présent; comment influence-t-il la recherche et l'enseignement de la géomatique appliquée?

L. Bellalite : Le virage environnemental a été amorcé il y a déjà plusieurs années chez nous. Il est vrai que nous en entendons davantage parler par le public de nos jours. Mais nos chercheuses et chercheurs n'ont pas attendu tout ce temps pour se mettre au travail. Ils y travaillent depuis près de deux décennies et sont très en avance sur les tendances sociales. D'ailleurs, l'origine de la maîtrise en environnement est issue d'un maillage entre notre département de géographie et celui de biologie. Le baccalauréat en géomatique appliquée en environnement est une autre belle initiative où les questions environnementales constituent la pierre angulaire de cette formation. Par ailleurs, les champs d'études de nos spécialistes sont très arrimés aux questions environnementales. Il suffit de penser à la pollution arctique, à la désertification en Afrique du Nord, aux problèmes liés à la baisse du niveau d'eau de la baie de Hanoï au Vietnam, à la pollution atmosphérique. Nous sommes aussi de plus en plus conscients que les changements de climat local peuvent générer des problèmes à l'échelle mondiale, mais il y a longtemps que les chercheurs de notre faculté travaillent sur de telles problématiques.

Liaison : Les sciences humaines sont-elles sur le déclin? Conduisent-elles à de bons débouchés sur le marché de l'emploi?

L. Bellalite : Les sciences humaines sont loin d'être sur le déclin! Elles sont parmi les secteurs qui attirent le plus grand nombre de personnes puisqu'elles y trouvent un grand intérêt. En sciences humaines et sociales, il faut toutefois distinguer formation et profession. Dans la plupart de nos programmes, nous formons les étudiantes et étudiants et modelons leur façon de penser. Et cette manière d'aborder les questions ou les problèmes les marquera toute leur vie. Ils apprennent à penser, à écrire, à s'exprimer, à juger et critiquer les situations. Nous en faisons des candidats très recherchés sur le marché du travail.

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