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Liaison, 12 avril 2007
Création de la Chaire de recherche sur les maladies
chroniques en soins de première ligne à Saguenay
Pour mieux intervenir auprès
des malades chroniques
AUDREY TOUPIN
Le Centre de santé et de services sociaux de Chicoutimi et la Faculté de
médecine et des sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke
s'associent pour mieux intervenir auprès des personnes souffrant de maladies
chroniques. Ce nouveau partenariat a été confirmé le 30 mars, lors de
l'annonce de la création de la Chaire de recherche sur les maladies
chroniques en soins de première ligne de l'Université, à Saguenay.
Le titulaire de la chaire, le professeur Martin Fortin, du Département de
médecine de famille, veut changer la façon d'organiser les soins en
développant des modèles d'interventions partagées entre les intervenants de
première ligne, principalement les médecins de famille et les infirmières.
«Nos recherches visent à améliorer la qualité des soins des personnes aux
prises avec plusieurs maladies chroniques en même temps. En bénéficiant d'un
meilleur suivi et d'une approche personnalisée, les patients auront plus de
contrôle et d'autonomie dans la prise en charge de leur santé. Nous croyons
ainsi diminuer les risques de complications et le recours aux services
d'urgence tout en améliorant leur qualité de vie.»
Au Saguenay, près de 50 % des personnes de 45 à 64 ans suivies par un
médecin de famille présentent cinq problèmes de santé chroniques ou plus.
Chez les aînés, cette proportion atteint 70 %. Il n'est pas rare de
rencontrer des patients qui souffrent à la fois d'hypertension, de diabète,
d'arthrite, d'asthme, de migraines et de dépression. La nouvelle Chaire de
recherche sur les maladies chroniques en soins de première ligne se
consacrera à ce type de clientèle.
«Cette chaire démontre la nécessité d'intervenir différemment pour aider
les personnes atteintes de maladies chroniques multiples, une clientèle
particulièrement vulnérable. Le financement accordé par le Centre de santé
et de services sociaux de Chicoutimi (CSSSC), affilié à l'Université de
Sherbrooke, répond de façon concrète aux besoins de notre population
régionale», précise le directeur général du centre, Richard Lemieux.
Grâce au travail de la Fondation de ma vie et au soutien de la direction
de la recherche universitaire, le CSSSC consacre un montant de 500 000 $ sur
cinq ans pour la création de cette chaire, qui sera située dans l'espace
universitaire de l'UdeS. Soulignons que la chaire de recherche fonctionne en
étroite interrelation avec l'Unité de médecine de famille du CSSSC.
La réforme des soins de première ligne en cours au Québec interpelle
particulièrement les chercheuses et chercheurs de ce secteur. Le
vice-recteur à la recherche de l'Université de Sherbrooke, Edwin Bourget,
affirme que cette chaire s'inscrit de manière cohérente avec la mission
d'enseignement et de recherche universitaire tournée vers les régions
périphériques, principalement en médecine. «C'est une démonstration concrète
du leadership de notre corps professoral et de l'avant-gardisme de nos
méthodes de recherches novatrices pour une société en santé», explique le
vice-recteur.
Le professeur Martin Fortin est enthousiaste : «Les travaux proposés
permettront de développer une expertise unique au Canada dans l'avancement
des connaissances sur le traitement des maladies chroniques en soins de
première ligne et la prise en charge des patientes et patients», dit-il. La
chaire, tout en consolidant les liens entre la recherche, l'enseignement et
la clinique, permettra d'établir des collaborations avec des équipes
internationales œuvrant dans ce domaine émergent.
La majorité des recherches s'effectuera en région afin de développer et
d'évaluer des interventions novatrices pour les professionnelles et
professionnels de toutes les disciplines. Profitant de sa localisation au
Saguenay, la chaire portera également une attention particulière à la
clientèle en régions rurales et semi-urbaines et à l'évaluation des
pratiques cliniques à l'égard des maladies chroniques.
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Le titulaire de la chaire, Martin Fortin.
Photo : Jeannot Lévesque |