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Liaison, 12 avril 2007
Purement pétillante
JOSÉE BEAUDOIN
Depuis septembre, Corine Di Maria étudie à Kingston, en Ontario, où elle
poursuit le programme conjoint de l'Université de Sherbrooke et de
l'Université Queen's en droit civil et common law. Lors de notre rencontre,
elle était de passage à Sherbrooke pour 24 heures à peine. Au départ,
j'avais pensé qu'on pourrait s'attabler à la cafétéria de la Faculté pour
l'entrevue, mais c'était avant que je ne réalise l'ampleur de sa popularité.
Pour l'avoir une heure juste pour moi, j'ai dû l'entraîner à l'abri des
bonjours qui fusaient de toutes parts, dans un petit local du sous-sol de la
bibliothèque de droit. Après un bon moment passé en sa compagnie, ma
conclusion était fidèle à ma première impression : cette fille pétille.
Elle se voyait déjà…
À l'âge de sept ans, Corine Di Maria était fascinée par l'émission
Les grands procès.
Même sans avocat dans sa famille ou dans son entourage, elle savait déjà…
«D'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours su que je voulais aller en
droit. Je voulais être avocate internationale et pilote d'avion. Je voulais
embarquer dans mon avion et aller partout dans le monde pour défendre les
gens.» Celle qui voulait sauver la veuve et l'orphelin a finalement choisi
de se spécialiser en droit corporatif. Pour cette grande sensible, les
chiffres et les valeurs mobilières impliquent moins d'émotivité. Pour cette
grande curieuse et passionnée, ils représentent un défi insoupçonné et
extrêmement stimulant.
Prolonger le plaisir
Au terme d'un processus appelé «la course aux stages», Corine Di Maria a
été recrutée par la firme Stikeman Elliott. Même si son stage officiel
débutera seulement en 2008, elle a déjà son boulot pour l'été, sa carte
d'affaires et le respect de ses collègues au sein du cabinet montréalais.
L'automne prochain, l'étudiante sera de retour en sol sherbrookois pour
faire son barreau. Par la suite, elle entend prolonger le plaisir avec un
MBA ou une maîtrise en fiscalité. «Si je gagnais le million, j'irais à
l'école toute ma vie. J'adore apprendre. Quand je serai vieille, à 80 ans
disons, je me vois très bien faire un baccalauréat en littérature. Je dévore
des livres à la tonne.»
Une boursière fière et entière
L'équilibre et l'excellence qu'elle incarne ont été reconnus l'an dernier
par la bourse McCarthy, Tétrault, une bourse de 1500 $ décernée à un
étudiant en fonction de son dossier académique, de sa personnalité et de son
implication dans le milieu. Ce sont les multiples facettes saluées qui ont
rempli la récipiendaire de fierté. Et pour cause.
Au cours de ses trois années à Sherbrooke, Corine Di Maria a toujours
affiché présente lorsqu'il était question d'accueillir les nouveaux, d'aider
son prochain et de pimenter la vie étudiante. Membre du comité d'intégration
et d'accueil, représentante de niveau au sein du conseil d'administration de
l'Association générale des étudiants en droit, auxiliaire d'enseignement,
membre de l'équipe de rugby du Vert & Or… La boursière s'est démarquée à
plus d'un titre au fil des années! Son secret : «Plus je suis occupée, mieux
je gère mon temps.»
Aussi, même si elle sait que l'étape du barreau est très exigeante en
termes d'énergie et de temps, elle a tout de même soumis sa candidature pour
redonner des cours d'anglais juridique et de méthodologie juridique en
septembre. Et pourquoi choisit-elle de se compliquer volontairement
l'horaire et la vie? «Parce que j'aime ça. J'aime vraiment ça», répond-elle
en riant.
Voyages et plaidoyers
À l'aube de sa vingtaine, Corine Di Maria a déjà visité l'Angleterre,
l'Écosse, la France, l'Italie et le Costa Rica. Au printemps 2006, elle
s'est aussi rendue en Tunisie pour participer au prestigieux concours de
plaidoirie Charles-Rousseau en compagnie de trois autres étudiants de
l'Université de Sherbrooke. Là-bas, elle a eu l'occasion de plaider devant
d'éminents juristes et de se mesurer à des étudiants provenant de 18 pays et
de 4 continents. Même si les autres compétiteurs étaient principalement à la
maîtrise, notre brillante bachelière a très bien tiré son épingle du jeu et
s'est classée 16e au niveau international.
Passions plurielles
Corine Di Maria s'active autant sur le
plan athlétique qu'académique. En effet, elle passe de son tailleur
d'avocate au survêtement de sport avec une rare aisance. Elle a pratiqué
l'aviron, elle prend des cours de golf, fait de la planche à neige l'hiver
et du ski nautique l'été. Elle monte à cheval depuis 15 ans, même qu'elle en
a déjà eu un et qu'elle a agi comme coordonnatrice au camp d'équitation de
Granby.
Lorsque je lui demande où elle se voit dans 10 ou 15 ans, les
possibilités sont aussi plurielles. «J'espère que je vais aimer mon travail
et que je serai bien entourée, dit-elle. J'aimerais être encore au cabinet
qui m'emploie, mais l'enseignement m'attire aussi, comme chargée de cours
peut-être. Et j'aimerais continuer de voyager le plus possible!»
Peu importe où elle sera, je suis certaine que la fille pétillera encore.
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