Inauguration des nouvelles infrastructures au Département de physique
Un laboratoire sur les matériaux quantiques unique au
Canada
ROXANNE MERCIER
Après deux ans de travail, le Département de physique peut dire mission
accomplie. Les nouvelles installations du Laboratoire sur les matériaux
quantiques dévoilées hier ont de quoi faire l'envie des autres universités
canadiennes. Avec un équipement à la fine pointe de la technologie et un
collectif de chercheurs de renommée internationale, le Département de
physique devient le chef de file dans la recherche sur les matériaux
quantiques.
Le nouveau laboratoire, dirigé par le professeur Louis Taillefer,
titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les matériaux quantiques,
est unique au pays. «En fait, ce sont toutes les infrastructures et les
expertises du groupe de chercheurs mises ensemble qui donnent au laboratoire
sa spécificité», précise le professeur Patrick Fournier, du Département de
physique, l'un des instigateurs du projet. En effet, les nouvelles
installations comprennent un imposant liquéfacteur d'hélium qui représente
le cœur du laboratoire, plus d'une vingtaine d'instruments scientifiques,
des outils de calcul numérique et la rénovation majeure des laboratoires
accueillant plusieurs de ces équipements, notamment une salle propre.
Plusieurs personnes ont mis la main à la pâte et ont fait preuve
d'imagination pour réaliser ce projet imposant. «Il faut souligner l'apport
important de notre équipe technique, en particulier Mario Castonguay,
Jacques Corbin et Marcel Zakorzermy.»
Découvrir,
comprendre et inventer
Les nouveaux équipements vont permettre à un groupe d'expérimentateurs et
de théoriciens du Département de physique ainsi que du Département de génie
électrique et de génie informatique d'approfondir et de diversifier
davantage leurs recherches, en plus d'économiser temps et argent. «Le fait
d'avoir le liquéfacteur d'hélium sur place diminue considérablement les
coûts d'utilisation, tout en permettant d'avoir un accès immédiat à cette
ressource indispensable pour nos recherches», explique Patrick Fournier.
D'ailleurs, l'UdeS est la seule institution québécoise à posséder un tel
appareil.
Le financement de cette nouvelle infrastructure a été rendu possible
grâce à une subvention de 4 M$ de la Fondation canadienne pour l'innovation,
du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport ainsi que de l'Université
de Sherbrooke.
Les matériaux quantiques sont des nouveaux matériaux dont les propriétés
sont fortement influencées par la nature microscopique de la matière. À
l'opposé des matériaux conventionnels comme les métaux, les semiconducteurs
et les isolants, les matériaux quantiques ont des comportements qui sortent
de l'ordinaire à de très basses températures.
Certains de ces nouveaux matériaux sont utilisés dans des domaines aussi
variés que les télécommunications, la médecine, la détection, le transport
d'énergie et la microélectronique. Par exemple, les supraconducteurs, un
type de matériau quantique, ont des applications à la fois dans la
génération de champs magnétiques très intenses employés en imagerie par
résonance magnétique, mais aussi dans les secteurs de la microélectronique,
de la médecine et de la sécurité militaire.
«En physique, nous ne visons pas nécessairement à développer des
applications concrètes immédiates de nos recherches. Nous souhaitons d'abord
comprendre les matériaux quantiques, en découvrir de nouveaux et peut-être
leur trouver aussi des utilités. C'est pour cette raison que nous avons
toujours maintenu de forts liens de collaboration avec le groupe de
microélectronique du Département de génie électrique et de génie
informatique», commente Patrick Fournier en reprenant le slogan du
Département de physique :
Découvrir, comprendre et
inventer.
Effet boule de neige
Les répercussions des nouvelles installations du Département de physique
se font déjà sentir. «Il est certain que le laboratoire est un argument de
taille dans le recrutement de nouveaux professeurs et d'étudiants, soutient
le professeur Fournier. De plus, l'équipement à la fine pointe de la
technologie permet d'être à l'avant-garde en effectuant des recherches
approfondies très rapidement, comme d'expliquer un nouveau phénomène en
moins d'une semaine, alors qu'auparavant, cela aurait pris des mois! Nous
avons maintenant tous les outils en main pour nous imposer au niveau
international.»
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