Débat énergique pour les chefs
des ailes jeunesse des partis politiques
JOËLLE RONDEAU
Au lendemain du débat télévisé des trois chefs des principaux partis qui
aspirent à diriger le Québec, les étudiantes et étudiants de l'UdeS ont pu
assister à un débat des chefs des ailes jeunesse la semaine dernière. La
rencontre a été pour le moins haute en couleur. Mathieu Jeanneau, du Parti
québécois, Stéphanie Doyon, du Parti libéral, et Simon-Pierre Diamond, de
l'Action démocratique, ont pris part au débat, une première à l'Université.
Le débat, organisé conjointement par la Fédération des étudiants de l'UdeS
et l'Association générale des étudiants en droit, a réuni d'une part les
représentants estriens de chaque aile jeunesse des trois partis, et d'autre
part leurs leaders provinciaux respectifs. Cette initiative est unique au
Québec et aucun autre débat des chefs des ailes jeunesse n'aura lieu durant
la campagne électorale. Les spectateurs ont vu s'affronter un chef jeunesse
péquiste solide mais par moments trop enthousiaste, une chef libérale calme
et posée et un chef adéquiste décontracté et convaincu.
L'éducation au centre des discussions
La FEUS a entamé ce débat avec la ferme intention de questionner chaque
président des ailes jeunesse des trois principaux partis politiques
provinciaux sur le financement et l'accessibilité au réseau universitaire
québécois. D'après un sondage CROP, environ 65 % de la population serait
défavorable à une augmentation des frais de scolarité des étudiants
universitaires. L'éducation a donc été au centre des discussions alors que
le PQ en fait son principal élément de campagne.
Mathieu Jeanneau a maintes fois rappelé l'investissement majeur que le PQ
compte faire dans le domaine de l'éducation pour augmenter le nombre de
diplômés. Simon-Pierre Diamond, qui est également candidat dans une
circonscription de la Rive-Sud de Montréal, a quant à lui prôné une
indexation responsable des frais de scolarité ainsi qu'une abolition des
commissions scolaires pour réduire les sommes investies dans les structures.
Les représentants des deux autres partis jugent une telle abolition comme
impensable. Or, l'ADQ ne veut divulguer aucun chiffre concernant son
investissement en éducation avant que le budget fédéral soit présenté, dans
quelques jours. Stéphanie Doyon, du PLQ, a expliqué que son parti prévoit
une augmentation des frais de scolarité des étudiants universitaires de
100 $ par année. «Il s'agit d'une augmentation prévisible et nous ne
cacherons pas des frais afférents», dit-elle. Le PLQ compte aussi augmenter
le financement du régime de bourses. De plus, Stéphanie Doyon a rappelé
qu'il fallait investir de façon globale dans l'éducation, autant au niveau
professionnel et technique que primaire et secondaire.
Une équipe solide à l'ADQ?
La qualité de l'équipe de Mario Dumont a été remise en question par le
représentant local de l'aile jeunesse du PQ. Celui-ci a rappelé que le
candidat adéquiste de Sherbrooke vient de Terrebonne et qu'il avoue ne pas
connaître la ville. Le représentant local de l'aile jeunesse de l'ADQ,
Charles-Antoine Soulière, s'est empressé de souligner : «Le candidat Michel
Dumont a été incarcéré pendant de nombreuses années avant d'être innocenté,
c'est inacceptable. Il s'agit de passer le message que le système de justice
au Québec ne fonctionne pas. L'ADQ veut rebâtir un système judiciaire juste
et équitable!»
Dossier du mont Orford
La question de la privatisation du mont Orford est très importante pour
le PQ. Mathieu Jeanneau a rappelé l'importance d'être à l'écoute de ses
partisans en citant un sondage de Léger Marketing qui démontre que 76 % des
Québécois s'opposent à la privatisation de la montagne. La représentante
locale de l'aile jeunesse libérale, Kim Lagueux-Dugal, a insisté sur la
certitude de protection dans ce dossier. Le représentant de l'ADQ n'a pas
indiqué ce que ferait son parti sur cette question dans le cas d'une
victoire.
Les personnes présentes dans la salle ont pu poser des questions aux
candidats dans la dernière partie du débat. Une question concernant la
souveraineté, un objectif à plus ou moins long terme pour le PQ, a fait
réagir bien des gens. Mathieu Jeanneau a voulu une fois de plus réitérer que
son parti est à l'écoute de ses partisans et qu'un référendum figure au plan
de match. «Ce qui s'est passé avec le référendum de 1995, ça s'appelle
Option Canada!» s'est-il exclamé après qu'un individu lui ait rappelé que le
Québec avait dit non en 1980 et en 1995.
Un débat somme toute sans temps mort, qui prouve la passion et la
ténacité de ces jeunes impliqués politiquement. Reste à voir si ce type
d'activité va pousser les jeunes à aller voter le 26 mars.
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