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Liaison, 22 mars 2007

 

 
Éric Brouillette, professionnel de recherche, Aurélie Daccord, stagiaire, et Geneviève Garriss, étudiante à la maîtrise, participent aux recherches du professeur Vincent Burrus.

Éric Brouillette, professionnel de recherche, Aurélie Daccord, stagiaire, et Geneviève Garriss, étudiante à la maîtrise, participent aux recherches du professeur Vincent Burrus.

Photo : Roger Lafontaine

 


C. difficile et choléra : même combat!

Le professeur Vincent Burrus mène des recherches
sur un segment d'ADN qui pourrait être à la source des épidémies

ROXANNE MERCIER

La bactérie Clostridium difficile (C. difficile) a contaminé au Québec 7000 personnes en 2004, dont au moins 600 en sont mortes. Encore récemment, dans la région de Saint-Hyacinthe, puis dans le secteur de Drummondville, les épidémies continuent de faire des ravages dans les hôpitaux québécois. Pour lutter contre le fléau, les hôpitaux isolent rapidement les patients atteints et renforcent les mesures d'hygiène. Toutefois, la liste des victimes pourrait encore s'allonger avec la recrudescence de la résistance aux antibiotiques. Autant dire que la funeste partie de cachette entre les autorités sanitaires et la bactérie ne fait que commencer!

Un coupable sur la glace : ICE

Pour stopper l'hécatombe, un biologiste de la Faculté des sciences étudie un segment d'ADN qui dans la nature passe d'une bactérie à une autre, ce qui contribue à transformer des bactéries inoffensives en des souches potentiellement mortelles. D'après le professeur Vincent Burrus, la présence de ce segment, appelé ICE pour «éléments intégratifs et conjugatifs», pourrait être la source du problème.

Vincent Burrus est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la biologie moléculaire, l'évolution et l'impact des éléments mobiles bactériens.

«Les épidémies de C. difficile pourraient être liées à la présence d'ICE et à cette facilité qu'ils ont à se déplacer d'une bactérie à une autre», précise le chercheur. Comme la majorité de ces segments d'ADN possèdent des gènes de résistance aux antibiotiques, ils agissent alors comme des vecteurs de dispersion de la résistance, ce qui diminue l'efficacité des traitements antibiotiques.

Antibiotiques : pour le meilleur et pour le pire

C. difficile cause la diarrhée et d'autres maladies intestinales plus graves comme la colite. Elle fait partie des infections nosocomiales, c'est-à-dire acquises au cours d'un séjour hospitalier, qui sont très difficiles à traiter. Même si les antibiotiques sont bien souvent les meilleurs et parfois les seuls outils thérapeutiques disponibles pour de nombreuses maladies infectieuses, ils contribuent par la même occasion à la virulence de C. difficile. En effet, ces traitements diminuent la quantité de bonnes bactéries dans l'intestin et le colon des patients, et permettent dans certains cas à C. difficile de se multiplier et de produire des toxines à l'origine d'une infection. Tant que les mécanismes fondamentaux de transfert de résistance ne seront pas mieux compris, les milieux hospitaliers seront donc exposés à des flambées fréquentes de la bactérie.

«Une meilleure connaissance des ICE permettra à long terme de prendre des mesures visant à prévenir la dispersion des souches mortelles de C. difficile dans le milieu hospitalier et les communautés», estime Vincent Burrus.

Lutter contre le choléra

Dans d'autres régions du monde, les ICE pourraient également contribuer à la propagation d'épidémies comme ils le font chez nous avec le C. difficile. «L'étude de la bactérie Vibrio cholerae, identifiée comme l'agent infectieux responsable du choléra, indique que les ICE pourraient aussi avoir un rôle important en favorisant la dissémination des résistances aux antibiotiques», affirme le chercheur.

Le choléra fait régulièrement des victimes dans certaines régions aux prises avec des catastrophes naturelles, des guerres et des famines, et lorsque les conditions sanitaires ne permettent pas l'accès à l'eau potable. Cette maladie provoque une déshydratation extrême chez la personne atteinte et peut causer la mort en moins de 24 heures si elle n'est pas traitée. De graves épidémies ont décimé des populations au Rwanda en 1995 et plus récemment au Mozambique en 2006.

Que ce soit pour lutter contre les épidémies causées par C. difficile en Amérique ou par Vibrio cholerae en Afrique, les recherches sur les ICE et leur mode d'action sont peut-être les premiers pas vers la découverte de nouveaux médicaments. «Ce qui m'anime? J'aimerais que mes recherches permettent de sauver ne serait-ce que quelques vies», répond humblement Vincent Burrus.

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