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L'argentine en cavale!
Six étudiantes et un étudiant se sont rendus en Argentine d'août à
décembre dans le cadre d'un projet parrainé par l'organisme Écologie sans
frontière. Il s'agit de Sophie Dorion,
Annie Drolet, Marie-Ève Payeur, Élise Larivière, Andrée-Anne Paul-Lafontaine,
Josée Hamel et Jean-Martin Chamberland. Ceux-ci ont notamment étudié les
écosystèmes, le système politique
et l'histoire de l'Argentine grâce a des cours à l'université, des
conférences et diverses rencontres. Ils nous racontent quelques bribes de
leur aventure.
Depuis trois mois déjà, nous vivons pleinement l'aventure d'Écologie sans
frontières dans un décor typiquement argentin. Inévitablement,
l'alimentation carnivore, la
siesta, le
dialecte bien coloré et la tradition du maté, véritable institution sociale,
nous sont devenus familiers. Toutefois, dans les premiers temps, quelques
aspects de la vie argentine nous ont marqués. Par exemple, il est normal de
suivre un cours à l'université accompagné de chiens tout en buvant du maté.
Les chiens sont présents partout et peuvent entrer sans problème dans
certains commerces. De plus, nous avons été surpris de voir une famille
complète, le père, la mère et leurs deux enfants, sur une moto, et ce sans
casque! Nous avons par la suite vite compris que c'est monnaie courante.
Aussi, les arrêts aux intersections n'existent pas ou ne sont pas respectés.
Par contre, nous n'avons pas vu plus d'accidents pour autant. Un fait qui
nous a bien fait rire est la «coupe Longueuil» présente sur la tête de
plusieurs Argentins. Nous en avons vu de tous les genres. Reste à savoir si
cette mode va se rendre jusqu'au Québec!
Pour nous intégrer à la vie argentine, nous avons eu la chance de
rencontrer plusieurs personnes formidables. Dès notre arrivée, nous avons
été accueillis chaleureusement par sœur Sofia, qui nous a ouvert les portes
du couvent. Nous nous sommes rapidement sentis chez nous à l'intérieur du
Cristo Redentor. L'acclimatation s'est aussi faite grâce à nos parents
adoptifs, Benjasmin et Maris Chiapino. Ceux-ci sont les responsables du
Programa Social Agropecuario visant à appuyer les petits producteurs
agricoles de la province d'Entre Ríos et avec qui nous avons collaboré. Ils
nous ont fait découvrir les aspects historiques et sociaux du pays, et nous
avons pu comprendre et vivre pleinement la réalité de ces familles.
Le premier mois a été consacré à l'apprentissage de la langue, des
coutumes, du mode de vie et bien sûr, à l'acquisition des notions théoriques
nécessaires à la réalisation de la partie scientifique de notre projet. Le
thème de notre recherche a été suggéré par José Casermeiro, professeur à la
faculté d'agronomie. Notre projet consiste à établir une relation entre la
présence d'arbres, la qualité du pâturage naturel et la diversité de
macrofaune retrouvée dans le sol. La motivation derrière cette étude est
d'encourager la conservation des
bosques nativos,
le type de forêt native de la province d'Entre Ríos menacée par l'activité
humaine, principalement par l'agriculture.
C'est ainsi que, armés de nos pelles, nous nous sommes retrouvés sur la
terre de petits producteurs agricoles faisant partie du Programa Social
Agropecuario.
Afin de réaliser l'échantillonnage et
d'en apprendre davantage sur la vie rurale, nous avons séjourné de cinq à
huit jours dans des familles de différentes zones du
campo. Pour chacune des trois
visites que nous avons faites, c'est à bras et à cœurs grands ouverts que
les gens nous ont accueillis chez eux comme des membres de la famille, à
l'improviste et sans rien connaître de nous : «Mais que vont-ils manger?»,
«Est-ce qu'ils comprennent notre langue?, «Est-ce que vous êtes des
missionnaires?» sont des questions souvent entendues… Vivant de ce qu'ils
produisent et parfois sans eau courante ni électricité, ils trouvaient
toujours le moyen de nous traiter comme des rois. Le fait de partager leur
toit, leur nourriture et leur mode de vie permet de réaliser tant pour eux
que pour nous que la plus grande richesse vient du coeur. Lors de nos
visites, nous avons pu constater que les valeurs familiales et humaines
étaient au rendez-vous, et les au revoir furent difficiles. Par contre, nous
avons ramené avec nous quelques souvenirs de la campagne, nos compagnons les
bichos colorados. Ces petits
insectes piqueurs vivent dans les pâturages. Ainsi, après avoir travaillé
dans la terre pendant des heures, nous sommes revenus tout picotés! Il était
facile de croire que nous avions la varicelle!
Suivant le rythme lent et sans stress de la vie argentine, nous avons pu
en profiter pour explorer le pays de jour comme de nuit. De Buenos Aires aux
chutes d'Iguaçu en passant par Mendoza, la terre du soleil et du vin, les
sommets enneigés de la Cordillère et les ruines des missions jésuites de San
Ignacio, nous en avons eu plein la vue. Outre les paysages à couper le
souffle, l'Argentine ne serait pas la même sans l'hospitalité de ses
habitants. Au fil des voyages et activités organisées par l'université et le
Programa Social, nous nous sommes liés d'amitié avec plusieurs Argentins.
Aujourd'hui, plusieurs aspects de la vie argentine nous sont très
familiers. Nous dînons vers 13 h 30-14 h, buvons le maté lors de la siesta
et soupons vers 22 h. Nous savons tous monter à cheval maintenant puisqu'ils
sont très utiles pour le travail à la ferme. Après être sortis à quelques
reprises dans des boliches, nous trouvons normal de nous coucher au lever du
soleil. De plus, pour une fête réussie, il est nécessaire d'avoir de la
cumbia. Cette musique très rythmée se danse à deux et les bras dans les
airs. Nous allons aussi nous ennuyer beaucoup de la nourriture argentine.
Que ce soit dans les empanadas, milanesas, avec des pâtes ou en asado, la
viande est toujours présente. Avec la température qui devient de plus en
plus chaude (30o C) et les nombreuses activités que nous avons, le temps
passe tout simplement trop vite. Le séjour en cette terre étrangère est
rempli d'agréments que nous partageons avec nos amis argentins. Notre
aventure tire déjà à sa fin. Et il y aura assurément beaucoup d'autres
émotions à vivre.
Une grand-mère avec sept petits-enfants et son arrière petite-fille.
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La ville d'Ushuaïa, depuis le canal Beagle. |
Les chutes d'Iguaçu à la frontière du Brésil et du
Paraguay.
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Sophie, Annie, Andrée-Anne, Jean-Martin et Marie-Ève devant une chute à
Iguazu. |
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