Des étudiants en chimie se mouillent pour l'environnement
ROXANNE MERCIER
Mariage impossible entre chimie et environnement? Douze finissants du
baccalauréat en chimie prouvent le contraire en réalisant un projet pilote
qui pourrait mener à la création d'une concentration en chimie de
l'environnement à l'Université de Sherbrooke.
Mélangez un peu d'audace avec un sujet d'actualité, un soupçon de
débrouillardise et des étudiants en chimie, et vous obtiendrez la recette du
projet Chimie des rivières! À l'initiative du Département de chimie et de
ses professeurs qui souhaitaient offrir une nouvelle expérience à leurs
finissants, 12 étudiantes et étudiants ont plongé dans l'aventure. Le sujet
de l'heure étant l'environnement, ils se sont demandé comment la chimie
pouvait venir en aide au milieu naturel. À partir de ce questionnement, les
étudiantes et étudiants ont réalisé de A à Z leur projet de session
d'automne… les pieds dans l'eau!
Le thème de recherche choisi est la contamination d'un plan d'eau urbain,
soit le lac des Nations, situé en plein cœur de Sherbrooke. Plus
précisément, les futurs chimistes ont analysé la teneur de l'eau et des
sédiments en métaux lourds, en pesticides, en herbicides, en résidus de
médicaments et en hydrocarbures aromatiques polycycliques.
À raison de deux jours par semaine, les étudiantes et étudiants ont
travaillé afin de développer toutes les facettes du projet Chimie des
rivières. Olivier Savary, l'un des participants, souligne l'ampleur de la
tâche : «On a bâti le projet à partir de rien! Pour commencer, nous sommes
allés chercher des personnes-ressources afin qu'elles nous guident.» Des
experts locaux en chimie de l'environnement, des organismes non
gouvernementaux et des intervenants de divers ministères ont aidé les
étudiants à déterminer certains angles du projet et à résoudre les problèmes
rencontrés en chemin.
Cependant, les
étudiantes et étudiants refusent de se prononcer sur une possible
contamination du lac des Nations. «Pour avoir des résultats scientifiques
concluants, il aurait fallu effectuer cinq ans d'échantillonnage et
d'analyse», explique l'un des participants, François Cholette. En effet, la
durée du projet étant de quatre mois, ce n'est pas suffisant pour en
conclure que le plan d'eau sherbrookois est pollué.
Après des heures de préparation et d'expérimentation en milieu naturel,
les finissants ont acquis par ce projet plusieurs compétences pratiques
telles que la gestion d'un budget, la recherche de ressources humaines et
techniques et le travail d'équipe.
Les participants au projet Chimie des rivières se disent fiers d'avoir
contribué à créer un précédent dans l'histoire du baccalauréat en chimie,
car dès l'an prochain, le Département pourrait offrir la concentration en
chimie de l'environnement.
En effet, pour répondre au besoin grandissant de chimistes formés aux
questions environnementales, les professeurs du Département de chimie
travaillent au développement d'une nouvelle concentration en chimie de
l'environnement. Cette concentration devrait être soumise au conseil
universitaire dans les mois à venir.
D'ailleurs, le rapport 2007 des Carrières d'avenir de Jobboom
annonce un besoin grandissant de chimistes en environnement.
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