Du Saint-Laurent au Niger
JOËLLE RONDEAU
La jacinthe d'eau, une plante souvent utilisée ici pour enjoliver les
jardins d'eau, peut devenir une nuisance importante dans certains milieux.
Cette plante aux apparences trompeuses cause plusieurs ennuis au Niger,
principal fleuve de l'Afrique occidentale. Une étudiante à la maîtrise en
environnement de l'Université de Sherbrooke, Josée Charbonneau, s'est rendue
au Niger dans le cadre du projet
D'un fleuve à l'autre
afin d'aider la communauté à se sortir de ce fléau.
Un organisme qui a pour
ennemi… une plante
Josée Charbonneau a quitté le Québec en compagnie de six autres personnes
au début de février pour ce périple qui la mènera dans les régions de Niamey
et de Tillabéry, aux abords du Niger. D'un fleuve à l'autre existe depuis
maintenant sept ans, mais l'association avec Québec sans frontière est toute
nouvelle. Le Niger est aux prises avec une plante aquatique envahissante, la
jacinthe d'eau. Cette plante prolifère dans le fleuve et elle le bloque
complètement. La jacinthe d'eau nuit à la reproduction de poissons et au
commerce, favorise la propagation de maladies et encombre les zones
d'irrigation et de pêche. L'organisme Fleuve sans frontière essaie donc de
trouver plusieurs moyens pour contrer ces problèmes. Il a aussi pour but de
sensibiliser les communautés nigériennes à l'environnement et à encourager
le reboisement.
Une solution : le compostage
Le groupe a pour tâche de transformer la jacinthe d'eau en compost qui
doit ensuite être enfoui sous la terre. Le compost sert par la suite à
enrichir le sol aride du pays. La jacinthe d'eau est aussi utilisée en
artisanat, dans la fabrication de papier et de savon. Comme l'explique Josée
Charbonneau : «L'idée est ici d'exploiter une nuisance pour en faire quelque
chose d'utile.»
L'étudiante anime également des sessions de sensibilisation à
l'environnement avec les élèves de l'École verte. Les coopérants doivent
réviser et élaborer des outils pédagogiques sur l'environnement.
Josée compte aussi s'investir dans le reboisement de la région en
plantant des arbres et en offrant du soutien à la communauté pour les
activités de plantation déjà en cours. Les coopérants doivent d'ailleurs
entretenir les jardins communautaires de la région.
Collaborer avec la communauté
Plusieurs raisons ont amené Josée Charbonneau à choisir le Niger comme
destination. «Les actions que nous allons poser là-bas seront directement
liées aux demandes des résidents, il y a une belle collaboration avec la
communauté, explique l'étudiante. Il s'agit d'une intéressante approche de
gestion participative.»
Ce stage est effectué dans le cadre de la maîtrise en environnement de
l'Université de Sherbrooke. Le projet combinait très bien les objectifs
scolaires et personnels de l'étudiante. Josée a réussi à financer son voyage
à l'aide de la vente de billets pour un tirage. Elle a aussi reçu des dons
de plusieurs entreprises.
Projet de documentaire
Sur place, l'étudiante séjourne dans plusieurs familles d'accueil ainsi
que dans une villa à Niamey. Elle est donc intégrée à la communauté. Josée
aspire à produire un documentaire durant son voyage ainsi qu'à prendre
plusieurs photos en vue de monter une exposition à son retour, en avril.
Elle aimerait aussi organiser quelques activités de sensibilisation à
l'Université, notamment une conférence.
L'étudiante fait partie de la deuxième équipe de coopérants québécois à
se rendre sur place.
D'un fleuve à l'autre est réalisé en collaboration avec Québec
sans frontière, le Comité régional d'éducation pour le développement
international de Lanaudière, l'Union Saint-Laurent Grands Lacs et l'école
Instrument de paix au Niger.
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