GCIUS : construction d'une usine au Pérou
Du sucre brun plutôt que de l'eau-de-vie!
MARTY MEUNIER
Après avoir terminé avec succès la construction des 2e et 3e étages d'un
centre de santé en béton armé à Quillabamba, le Groupe de collaboration
internationale en ingénierie de l'Université de Sherbrooke (GCIUS)
construira une usine de transformation de la canne à sucre à Chiclayo au
Pérou, en août. Aux prises avec un taux élevé d'alcoolisme, les agriculteurs
péruviens de cette région produiront le jus extrait de la canne à sucre, la
panela
granulée. Progreso Agrario (PRO-A), une organisation non gouvernementale
(ONG) de paysans, s'attaquera aux problèmes sociaux en incitant cette
communauté autochtone à produire du sucre biologique plutôt que de
l'eau-de-vie.
Situé au nord-ouest, ce territoire andin se trouve dans une position
stratégique pour le commerce des produits agricoles. L'équipe 2007 du GCIUS
offrira une expertise technique pour restructurer et modifier l'économie
reliée à la canne à sucre de la communauté de Chiclayo.
La panela
n'est pas raffinée et ne contient aucun composant chimique (aucune
clarification et floculation, entre autres). Le sucre est déshydraté et
cristallisé par évaporation. C'est un produit très nutritif qui conserve
toutes les propriétés de la canne à sucre (minéraux et vitamines). Son
processus de cristallisation lui confère également de meilleurs attributs
que le sucre blond et le sucre roux. Actuellement, la
panela
granulée accroît sa présence sur les marchés à l'exportation de manière
exponentielle et inattendue.
Le GCIUS et le Pérou
L'équipe du GCIUS 2006 a consolidé les liens privilégiés qui unissent les
Péruviens aux étudiants sherbrookois en parachevant la construction d'un
centre de santé amorcée en 2005. Le Carrefour de solidarité internationale
de Sherbrooke appuie l'initiative de l'ONG péruvienne PRO-A, en
collaboration avec le GCIUS 2007.
L'aménagement d'un auditorium est la plus grande réussite des étudiantes
et étudiants de l'UdeS puisqu'il ne faisait pas partie du plan original du
centre pour femmes enceintes ou violentées de Quillabamba. «Nous avons
refait tous nos calculs pour en arriver à l'élévation d'un toit allégé et
non pas en béton. Cette salle deviendra un vecteur de prise en charge et
favorisera les rencontres de la table de concertation des coopératives de la
région», affirme Noémie Julien, responsable des relations publiques du GCIUS
2006.
Dès son arrivée en sol péruvien, l'étudiante en génie civil a ressenti
une grande fierté : «Lorsque nous sommes arrivés, une femme enceinte quechua
logeait au premier étage érigé par l'édition 2005. Elle était sur le point
d'accoucher. Elle nous a inspirés. Il n'en fallait pas plus pour que nous
redoublions d'ardeur pour accomplir notre mission.»
La mission 2007 du GCIUS
Le GCIUS 2007 construira un bâtiment
qui servira à entreposer la
panela et installera des
appareils de contrôle de la qualité de ce sucre prisé. «Nous mettrons en
place des machines pour assurer la valeur du produit : grosseur du grain,
couleur et humidité. Nous apprendrons beaucoup sur l'ingénierie globale.
Nous sommes fébriles à l'idée de contribuer au développement durable»,
s'exclame Charles Étienne Benoît, étudiant au Département de génie chimique.
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