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Liaison, 8 février 2007

Entrevue avec le doyen de la Faculté
d'éducation physique et sportive

Paul Deshaies s'apprête
à passer le flambeau

Propos recueillis par ROBIN RENAUD

Paul Deshaies, doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive (FEPS), va terminer dans quelques mois son second et dernier mandat. Sa faculté se prépare donc à un changement de garde et le doyen se dit satisfait du chemin parcouru ces dernières années. Selon lui, la FEPS est reconnue par plusieurs intervenants du domaine comme le meilleur endroit pour étudier en activité physique au niveau du 1er cycle, en vue de préparer à la carrière professionnelle. Cela se traduit par une croissance soutenue du nombre de demandes d'admission et de la qualité des candidats.

 

Photo de Paul Deshaies.
Paul Deshaies

Malgré cela, pas question de s'asseoir sur ses lauriers, car les défis ne manquent pas pour la FEPS. Le doyen espère recevoir la confirmation du principal projet de son administration, soit de doter la faculté de nouveaux locaux mieux adaptés aux besoins des professeurs et des étudiants.

Priorité facultaire

La construction d'un nouveau pavillon contigu au centre sportif est actuellement étudiée par la direction de l'Université, et constitue selon Paul Deshaies la priorité de la FEPS. L'édifice comprendrait toutes les commodités requises pour faire face à la croissance des besoins, grâce à l'ajout de nouveaux plateaux sportifs, bureaux de professeurs, laboratoires, salles de cours et amphithéâtre. L'ensemble des activités facultaires y serait donc déménagé. «Ce projet est à mon point de vue une nécessité. Notre espoir de voir sa concrétisation s'était estompé quelque peu au cours des dernières années puisque le dossier s'est trouvé en concurrence avec la construction du Pavillon des sciences de la vie et le nouvel édifice de Longueuil. Cependant, le dossier est maintenant plus actif que jamais et pour mon chant du cygne, je serais plus que satisfait de pouvoir quitter avec un engagement de l'Université de réaliser ce projet», confie Paul Deshaies. La question du financement d'un tel projet reste toutefois à préciser, mais plusieurs hypothèses sont envisagées, laisse-t-il entendre.

Une référence dans le réseau universitaire

Il y a quelques années, le doyen Deshaies se donnait pour mission de faire de la FEPS la référence au Québec dans son domaine. Il considère aujourd'hui que l'atteinte de cet objectif est proche : «C'est déjà bien amorcé. Nous n'avons pas fait d'enquête scientifique à ce sujet, mais l'évolution des demandes d'admission, et la hausse du niveau de la qualité des étudiants qui souhaitent venir chez nous a connu une progression remarquable. De plus, dans le domaine de la kinésiologie, plusieurs entreprises engagent exclusivement des diplômés de l'UdeS, en raison de leur expérience et des stages qu'ils ont pu réaliser grâce au régime coopératif.»

Paul Deshaies attribue également cette bonne réputation auprès des employeurs à la capacité de la FEPS de s'adapter aux besoins de la société. «Nous nous démarquons par les liens qu'on entretient avec les employeurs et à la rapidité avec laquelle on s'ajuste aux besoins du milieu. Tout cela se sait, et en plus, cela paraît dans le profil de nos étudiantes et étudiants. Nos diplômés sont de très bons vendeurs pour nous», dit-il.

Défis à relever

Forte de ses succès, la Faculté se prépare néanmoins à affronter des défis importants qui font actuellement l'objet de réflexions. Le premier de ces défis sera d'assurer une certaine continuité alors que 40 % du corps professoral est appelé à se renouveler d'ici trois ans. En effet, il pourrait y avoir huit départs à la retraite parmi la vingtaine de professeurs dans les prochaines années.

«Il nous faut donc préciser l'orientation du développement de nos créneaux forts et prévoir l'embauche de nouveaux professeurs qui permettront de continuer de les faire progresser. Nous exerçons un leadership certain sur certains créneaux de recherche. C'est le cas notamment en intervention éducative où une équipe de six professeurs bien financés mène des travaux. La recherche sur les lésions musculo-squelettiques et sur l'activité physique et le vieillissement comptent également parmi nos domaines d'excellence», explique le doyen.

Par ailleurs, un autre défi sera d'augmenter l'attrait des programmes de 2e et 3e cycle auprès des étudiantes et étudiants. «Il faut essayer de faire davantage pour aiguiller nos étudiants de 1er cycle vers les activités de recherche, explique Paul Deshaies. Évidemment, plusieurs sont attirés par les offres d'emplois qu'ils reçoivent après le baccalauréat, mais il faut aussi faire savoir que les possibilités de carrière universitaire seront plus grandes au cours des prochaines années. Il faut aussi mieux mettre en valeur nos chercheurs et les projets qu'ils mènent.»

La Faculté a d'ailleurs mis sur pied un programme de financement avec le fonds départemental de recherche. Chose sûre, le doyen considère que la présence d'étudiants aux cycles supérieurs est primordiale pour stimuler les activités de recherche et en dynamiser les processus.

Agir sur le terrain

En plus d'être bien arrimée avec les besoins du marché du travail, la FEPS se démarque également par ses projets qui permettent aux étudiants et chercheurs d'intervenir directement auprès de la population, que ce soit en santé ou dans la gestion des loisirs. Le partenariat avec le programme Québec en forme en est un exemple concret. La Faculté a le mandat de former l'ensemble des intervenants de partout en province qui agissent auprès de jeunes inscrits dans diverses organisations sportives locales. Par ce projet, la formation rejoint une palette très large d'intervenants, allant des jeunes adultes aux personnes retraitées, et qui souvent agissent en milieu défavorisé.

Dans un tout autre registre, la Faculté possède une clinique de kinésiologie complètement rénovée, qui sera inaugurée d'ici quelques semaines. L'aménagement des locaux a été complété l'été dernier. Il s'agit d'un laboratoire important en formation et exercices thérapeutiques. La clientèle de la clinique est nombreuse et les services sont offerts à toute la population. Plusieurs des patients sont d'ailleurs référés par des médecins de la région. L'approche kinésiologique vise à traiter des problèmes musculo-squelettiques chroniques, par certains programmes d'exercices thérapeutiques. Le lancement officiel de la clinique aura lieu dans les prochaines semaines.

Nouveau départ

À quelques mois de la retraite, Paul Deshaies espère que la nomination de son successeur se fera dès le printemps, histoire de bien amorcer la transition. À l'été, il passera à une autre étape de sa vie, mais sa passion du sport ne sera jamais bien loin. «J'adore ce que je fais présentement et j'ai eu beaucoup de plaisir durant toute ma carrière à l'Université, dit-il. Quand ce sera terminé, j'aurai beaucoup de plaisir à faire ce qui viendra après. J'ai des projets qui touchent au basketball tant au niveau québécois et canadien qu'international. Je continuerai de donner de la formation dans ce domaine. Aussi, je compte faire des travaux de traduction dans le milieu du sport. Traduire des documents scientifiques et techniques est une activité intellectuelle qui me permet de rester à l'affût de ce qui se passe dans mon champ d'expertise.» Paul Deshaies prévoit aussi rester disponible pour s'impliquer dans certaines organisations sportives locales. «Si on veut de mes services, dit-il, je serai là, mais je n'entends pas imposer ma présence.» Enfin, il espère aussi avoir plus de temps pour s'adonner au vélo et au golf, et qui sait, réduire son handicap!


Enjeux d'actualité

Notre mode de vie sédentaire et le manque d'activité physique d'une bonne part de la population est source de débats. En complément au texte ci-dessus, nous avons demandé au doyen Paul Deshaies de donner son point de vue sur quelques questions qui interpellent les spécialistes de la Faculté d'éducation physique et sportive.

Liaison : La forme physique des Québécois est-elle pire aujourd'hui qu'il y a 20 ans?

Paul Deshaies : Au niveau des adultes, je dirais qu'elle est meilleure qu'autrefois. C'est plus inquiétant quand on regarde la forme chez les jeunes. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : le taux d'obésité augmente beaucoup et la jeune population est beaucoup plus inactive. C'est inquiétant pour l'avenir, mais je demeure quand même optimiste. Je pense que les circonstances vont faire que de plus en plus d'adultes et les nouveaux parents seront sensibilisés à l'importance de l'activité physique. Or, l'acquisition des saines habitudes passe non seulement par l'école, mais aussi par la famille.

Liaison : Faudrait-il taxer les jeux vidéo et retirer les taxes sur les articles de sport?

P. Deshaies : Je pense qu'il devrait y avoir des crédits d'impôt pour les gens qui s'inscrivent à des activités sportives et des exemptions de taxes pour les gens qui achètent des articles de sport. Il faut augmenter les occasions pour les jeunes d'être initiés à l'activité physique et surtout, il faut que ces opportunités leur procurent du plaisir.

Liaison : Avec les cas de dopage et les millions de dollars à l'enjeu, est-ce que le sport de haut niveau présente un bon modèle aux jeunes?

P. Deshaies : La question est embêtante. La recherche d'excellence est certes une valeur à véhiculer, mais les notions éthiques doivent aller de pair. On accorde aux succès sportifs une valeur sociale si importante qu'on oublie de coupler ça à des valeurs éthiques. Les gestes répréhensibles devraient être punis, mais dans certains cas, il y a un laisser-aller.

Aussi, une des problématiques, c'est que les programmes sportifs compétitifs organisés sont trop hâtifs. Rien qui presse pour mettre un enfant de six ou sept ans en compétition. Les ligues et championnats ne devraient arriver qu'à l'adolescence. Ça éviterait que certains enfants se sentent exclus et abandonnent le sport parce qu'ils performent moins que leurs camarades.

Liaison : Dans une ville comme Sherbrooke, est-il normal qu'on trouve des écoles qui n'ont pas de gymnase digne de ce nom? Y a-t-il suffisamment de plateaux sportifs?

Paul Deshaies : Il n'y en a jamais assez. On questionne souvent la présence des infrastructures, mais si les jeunes font peu de sport, ce n'est pas nécessairement faute d'installations ou de proximité. Cela dit, non, ce n'est pas normal que certaines écoles n'aient pas de salle de sport adéquate. D'ailleurs, à l'école, il n'y a certainement pas assez d'éducation physique. De l'exercice structuré sur une base quotidienne est une nécessité. Il est prouvé que l'exercice physique rend les gens plus productifs et peut avoir des effets positifs sur les résultats scolaires. L'ajout d'une heure d'éducation physique par semaine au primaire est un pas dans la bonne direction, mais il faudrait faire plus. Et faire de même au secondaire et au collégial.

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