Liaison, 8 février 2007
Le Pogo stick extrême de l'UdeS s'attaque au record
Guinness
MARTY MEUNIER
Si Superman est le
maître incontesté pour escalader des gratte-ciel en un seul bond, ce n'est
qu'une question de temps avant que les mortels puissent l'imiter! Le Pogo
stick extrême de l'Université de Sherbrooke (PSEUS) est le nouveau groupe
technique de la Faculté de génie qui a comme ambition de battre dès
l'automne le record Guinness du plus haut saut en pogo. «Un saut plus haut
est l'étincelle qui a fait jaillir, dans nos têtes et nos cœurs, une idée!
Aussi surprenante qu'elle a paru à première vue, elle a donné naissance au
projet PSEUS», s'exclame David Barabé, du Groupe Altitude, composé de cinq
étudiants dont quatre en ingénierie et un en communication.
Le pogo ou bâton sauteur est une sorte d'échasse munie d'une pédale et
de ressorts permettant de faire des sauts répétés. Appelé autrefois
bouncing broomstick,
le manche à balai sauteur était un jeu prisé des enfants qui leur
permettait de faire une série de sauts rapides.
L'histoire du pogo
En 1918, un concepteur de jouets
américain a fabriqué le premier pogo en s'inspirant des sauts d'un
kangourou. Toutefois, l'idée de concevoir un engin aux allures de
marteau-piqueur a pris naissance en 2002. L'Américain Brian Spencer a eu
l'idée d'un bâton sauteur qui défierait les forces de la gravité. Avec
l'aide de son père, un ingénieur en aérospatiale, il a conçu un prototype
propulsé par de l'air comprimé plutôt que par un ressort de métal.
En 2004, un produit similaire est apparu sur le marché, cependant
actionné par des courroies en caoutchouc. Il n'en fallait pas plus pour
alimenter l'imagination de Brian Spencer, qui a conçu un nouveau
prototype, le Vurtego stick. Ce modèle lui a permis de sauter au-dessus
d'une barre de six pieds. Il s'était exercé à faire des sauts acrobatiques
au-dessus d'automobiles et de murs avant d'établir ce record homologué par
Guinness!
Après cet exploit, plusieurs célébrités – dont le cycliste Lance
Armstrong et l'acteur Jake Gyllenhaal – ont fait l'acquisition de ce
modèle commercialisé sous le nom de Vurtego. Depuis, plus de 5000 pogos
ont trouvé preneur.
Partenariat PSEUS-Vurtego
Le fabricant Vurtego effectue présentement des essais avec un nouveau
prototype qui permettra au sauteur d'ajuster la pression de l'air pendant
les sauts. De plus, le directeur général de cette entreprise, Brian
Spencer, soutient le PSEUS en prodiguant des conseils et en fournissant de
l'aide matérielle. Le Groupe Altitude se servira de ce que le clan Spencer
a développé pour améliorer les performances de son pogo. Le modèle du
PSEUS devra être en mesure d'accumuler et de restituer en une fraction de
seconde une quantité d'énergie phénoménale tout en minimisant les pertes.
L'utilisation de l'air comprimé sera privilégiée puisque c'est un moyen
léger et efficace d'accumulation d'énergie pour sauter plus haut. Les
étudiants ont rejeté les ressorts, qui demandent une masse beaucoup trop
importante pour être utilisables.
La clé du projet consiste à développer un système qui sera en mesure
d'injecter de l'air dans le bâton sauteur à un instant bien précis afin de
venir amplifier l'impulsion donnée par les jambes. Dans une utilisation
normale, le sauteur est limité à une certaine hauteur. Toute l'énergie
qu'il donne au système est perdue surtout sous forme de chaleur à cause de
la friction. C'est ce qui limite la hauteur maximale. Ce que le système du
PSEUS permettra, c'est de donner un petit coup de pouce au sauteur afin
qu'il puisse bondir à une hauteur qu'il serait pratiquement impossible
d'atteindre sans un tel système.
Le record Guinness
Sport en émergence aux États-Unis, le bâton sauteur est développé et
fabriqué par plusieurs entreprises qui offrent d'impressionnantes
performances sportives. Les rassemblements nationaux comme celui du
Pogopalooza réunissent annuellement des acrobates du pogo avides de
sensations fortes. Divers groupes de recherche universitaires
nord-américains s'intéressent également à la question de l'optimisation
des bâtons sauteurs.
David Barabé, étudiant en génie mécanique (50e promotion), tentera de
battre le record Guinness de Brian Spencer. Il a déjà participé à des
compétitions de saut de surf des neiges et pratique le saut acrobatique.
Il se passionne pour la gymnastique et s'entraîne avec des athlètes du
cirque. Tout en conservant à l'esprit sa propre sécurité, il aimerait
faire des sauts dépassant les limites atteintes jusqu'à ce jour.
«Ensemble, au travers de la synergie de nos connaissances, nous nous
affairons à réaliser la pensée initiale : un saut plus haut!» affirme
David Barabé dont l'objectif demeure de sauter de 8 à 10 pieds au-dessus
d'une barre. Le PSEUS est d'ailleurs à la recherche de candidats en génie
électrique et mécanique intéressés à poursuivre le développement du
projet. L'équipe actuelle est composée des étudiants ingénieurs Simon
Hamel, Benoît Langlois, Manuel Gosselin et David Barabé ainsi que de
Neijib Bentaieb, étudiant en communication.
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