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Liaison, 8 février 2007
Avec l'organisme Éco-coco au Mexique
Une étudiante s'initie au commerce équitable de la noix de
coco
JOËLLE RONDEAU
En plus d'être un aliment synonyme d'exotisme, la noix de coco peut être
employée pour confectionner plusieurs produits artisanaux. Dans l'Isla de la
Piedra, au Mexique, la noix de coco est aussi la base d'un projet de
développement économique équitable initié par l'organisme québécois Éco-coco.
Marjolaine Rodier-Sylvestre, étudiante à la maîtrise en environnement, est
actuellement là-bas afin d'aider la communauté de la presqu'île à bien gérer
sa principale ressource naturelle.
L'organisme Éco-coco a été fondé par deux Québécoises, dont l'une s'est
installée dans l'Isla de la Piedra. L'organisme embauche des travailleurs
locaux pour la transformation de la noix de coco. Éco-coco vend par la suite
plusieurs produits comme des colliers, des tirelires, des porte-monnaie, des
sacs, des chandeliers, des barrettes pour les cheveux, des coffrets et des
boutons, tous issus de la ressource naturelle. Les produits sont tous
confection-nés à la main et donnent une seconde vie à la noix de coco, qui
n'est généralement utilisée que pour sa chair et dont le reste est jeté ou
brûlé. Les travailleurs reçoivent un salaire qui leur permet de répondre à
leurs besoins de base. «Présentement, sept familles vivent d'Éco-coco»,
mentionne l'étudiante. Éco-coco offre aux hommes et aux femmes les mêmes
conditions de travail, une réalité qui semblait manquer à la communauté
avant l'arrivée de l'organisme. On désire évidemment favoriser le commerce
équitable avec cette initiative. De plus, dans une optique à long terme,
Éco-coco encourage le reboisement de cocotiers.
Commerce équitable
Marjolaine a choisi le Mexique comme destination après avoir été séduite
par ce projet de développement économique communautaire qui mise sur des
relations Nord-Sud équitables. «J'ai un grand intérêt pour la coopération
internationale et Éco-coco est un organisme qui débute, ce que je trouvais
particulièrement intéressant», explique-t-elle. L'étudiante a financé son
voyage à l'aide de plusieurs activités, dont un souper spaghetti. Elle a
aussi vendu des produits Éco-coco, qui sont biologiques et équitables. Les
produits peuvent, en effet, servir à des campagnes de financement.
Du pain sur la planche
Le projet étant encore jeune,
Marjolaine fait partie de la première équipe de coopérants se rendant sur
place. Plusieurs tâches leur sont confiées, notamment la mise en place
d'ateliers de sensibilisation sur l'environnement et d'un processus de
formation de coopératives. Marjolaine et son équipe doivent aussi mettre au
point et tester une nouvelle technique de polissage pour la noix de coco :
le
tumbling ou polissage au
tonneau. Cette technique consiste à déposer des objets avec des pierres et
du sable dans un tonneau étanche qui lui, à son tour, est plongé dans la mer
afin que le mouvement des vagues permette aux pierres et au sable de polir
les objets. L'étudiante doit également tester différentes techniques pour
extraire l'huile de la noix de coco. Cette huile est énormément utilisée
dans la fabrication de plusieurs produits comme le savon et le shampoing.
L'organisation aspire aussi à ajouter une annexe à la boutique de Éco-coco
sur l'Isla de la Piedra dans le but d'attirer une clientèle touristique bien
présente sur la presqu'île grâce aux fréquents arrêts des bateaux de
croisière à Mazatlan.
Marjolaine souhaite être en interaction le plus possible avec la
communauté de l'Isla de la Piedra et elle est d'ailleurs hébergée pendant
une semaine chez une famille locale. Elle souhaite partager son expérience
et elle prévoit organiser des activités dès son retour à la mi-mars.
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Une villageoise de l'Isla de la Piedra transforme la noix de coco.
Photo fournie par Éco-coco |