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Liaison, 25 janvier 2007
Femme de cœur et d'équipe
JOSÉE BEAUDOIN
Agente de sécurité et chef d'équipe la nuit, Linda Racine se couche le
matin avec le sentiment du devoir accompli. Organisée comme pas une, elle
aime tout prévoir et, la plupart du temps, elle y parvient. Toutefois, il
est une chose qu'elle n'avait pas vue venir, celle de voir son leadership
salué au grand jour. Même que, en lisant le portrait de notre dernière
édition, elle avoue avoir pensé : «Moi, je ne serai jamais là-dedans.»
Quelques heures plus tard, on l'appelait pour lui dire qu'elle était la
prochaine en lice.
Le respect de l'ordre
Organisée, Linda Racine l'est foncièrement. C'est d'ailleurs la première
chose que son chum
a remarquée chez elle. C'est aussi le trait de personnalité que ses deux
grandes filles aiment gentiment lui reprocher. «Quand je m'assois dans mon
salon, il n'y a plus rien qui traîne. J'aime quand tout est organisé et
placé. Lire en sachant que j'ai des choses à faire, je ne suis pas capable!»
Patrick Brosseau confirme le côté ordonné de sa collègue et de celle
qu'il appelle souvent Madame Blancheville. L'agent raconte qu'il y a
quelques semaines, il a répondu à un appel concernant une fenêtre fracassée.
Toujours prête à aider, Linda Racine s'est aussi rendue sur les lieux. Pour
faire rapport, Patrick Brosseau a photographié la scène. Sur sa photo, on
voit notre leader, armée de son balai Oskar, déjà en train de ramasser les
éclats de vitre!
Demandez à une femme aussi organisée depuis combien de temps elle
travaille à l'Université et la réponse arrivera sans flou ni délai : elle
est entrée en poste le 10 juin 1996. «Avant, je travaillais à la prison de
Waterloo comme agente des services correctionnels. Pure coïncidence, deux
semaines avant que la prison ne ferme ses portes, l'Université m'a appelée
pour me convoquer en entrevue. J'avais envoyé mon
curriculum vitae
deux ans auparavant, mais j'avais complètement oublié ça.» Plus elle se
raconte, plus ça se confirme : de jour comme de nuit, l'agente jouit d'une
bonne étoile et d'une excellente nature. «Je vois toujours le positif dans
chaque chose», dit-elle.
Chimie et complicité
Extrêmement engagée, dévouée, déterminée… Pour décrire Linda Racine, les
mots ne manquent pas à Jacques Girard, le chef de la Division des services
de sécurité. Puis, sachant fort bien que cela fera sourire la principale
intéressée, il ajoute : «Linda, elle a aussi un petit côté maman… Elle veut
toujours que chacun soit bien. Elle n'a pas de malice et elle aide tout le
monde.» Rassembleuse, elle est aussi l'organisatrice attitrée de tous les
partys :
les partys
de Noël, les partys
de départ, les partys
tout court, et chaque printemps, en caravane, allons à la cabane!
La parallèle entre sa personnalité et son métier se fait facilement :
elle veille à ce que tout le monde soit en sécurité et à ce que tout
fonctionne rondement. La nuit, elle et son équipe ont des yeux et des
oreilles partout. Les agents de sécurité répondent aux plaintes de bruit aux
résidences, aux alarmes d'incendie et d'intrusion sur le campus. Ils
vérifient que les locaux sont bien verrouillés ou bien accessibles, selon le
cas. Ils s'assurent qu'il n'y a pas de bris dans les salles mécaniques, pas
d'odeur suspecte, etc.
Lorsqu'elle parle de ses collègues, les mots «chimie» et «complicité»
reviennent constamment : «Comme chef d'équipe, je ne suis pas là pour donner
des ordres. Je suis là pour diriger le chiffre et m'assurer que tout aille
bien pour qu'on ait les meilleurs résultats possibles.» Même si sa division
compte seulement trois femmes, Linda Racine n'a pas l'impression d'exercer
un métier non conventionnel. «Une femme a sa place ici», dit-elle
convaincue. Puis elle précise : «Mais il faut avoir le sens de l'humour
quand on travaille avec des gars.» Aucun problème pour elle de ce côté. Des
sources très fiables, voire des victimes, affirment qu'elle ne donne pas sa
place pour jouer des tours.
Petite dormeuse et grande faiseuse
Et comment arrive-t-elle à concilier la vie de famille et le travail de
nuit? «On s'habitue. Étant donné que je ne suis pas une grande dormeuse, les
enfants savent que je travaille, mais ils ne le réalisent pas vraiment; ils
dorment!» Linda Racine se couche à 8 h 30, après le déjeuner, et se lève
vers 12 h 30. Elle profite donc pleinement de tous ses après-midi, puis
retourne dormir un petit quatre heures avant d'enfiler l'uniforme. Profiter
pleinement de ses après-midi, cela signifie, entre autres, faire de la
raquette l'hiver, du jardinage l'été, de la lecture et de la peinture sur
bois à l'année. Pour vous démontrer les talents artistiques de notre leader,
notre photographe Roger lui a demandé d'apporter quelques-unes de ses
œuvres, le temps de quelques photos. Elle lui a répondu tout de go : «Pas de
problème. Je les laisserai sur ton bureau cette nuit, j'ai les clés!»
Même si son travail exige bien des pas chaque nuit, elle fait tout de
même sa marche d'après-midi, le baladeur branché sur «SON docteur Mailloux».
Je suis consciente qu'en trois mots, dont un possessif, je viens de lui
attirer bien des taquineries, mais je ne suis pas vraiment inquiète pour
elle… Avec son sens de la répartie, Linda Racine saura très bien se
défendre.
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