Les numéros
de Liaison

5 juillet 2007 (no 20)
14 juin 2007 (no 19)
24 mai 2007 (no 18)
3 mai 2007 (no 17)
12 avril 2007 (no 16)
22 mars 2007 (no 15)
8 mars 2007 (no 14)
22 février 2007 (no 13)
8 février 2007 (no 12)
>25 janvier 2007 (no 11)
11 janvier 2007 (no 10)
7 décembre 2006 (no 9)
23 novembre 2006 (no 8)
9 novembre 2006 (no 7)
26 octobre 2006 (no 6)
12 octobre 2006 (no 5)
28 septembre 2006 (no 4)
14 septembre 2006 (no 3)
31 août 2006 (no 2)
17 août 2006 (no 1)
1993-1994 à 2005-2006

Les photos de l'année

Les photos 2005-2006
Les photos 2004-2005

Calendrier des parutions 2006-2007

L'équipe des publications Liaison

Liaison-région
Liaison-recherche
Liaison-Longueuil
Liaison-santé
Liaison-médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 


 

Liaison, 25 janvier 2007

Photo de Danny Rochefort.Trop de modèles ou des modèles trop…?

DANNY ROCHEFORT

Dans mon service, on a récemment dû se positionner face à une question particulière. Voici le portrait rapide de la situation. Dans la salle où les clientes et clients attendent pour rencontrer leur psy, des âmes charitables ont déposé des magazines afin d'agrémenter le moment de patience. Initiative bienveillante jusqu'à ce qu'une collègue remarque que dans certaines de ces revues, les valeurs véhiculées contrastent avec le travail que nous faisons auprès de notre clientèle. Permettez-vous de rire un brin du méli-mélo : avant d'aller faire un travail pour mieux s'accepter, les clientes et clients avaient la chance de se comparer à des images corporelles contrefaites et de se faire offrir des chirurgies esthétiques. Si la problématique trouve rapidement une réponse dans un service de psychologie et d'orientation, elle ne demeure pas moins pertinente à élargir.

La réussite… une affaire de trucage?

Avez-vous vu le clip vidéo de la marque de savon Dove où on assiste à la construction d'une image publicitaire à partir de la banale réalité? Le détour en vaut la peine (www.campaignforrealbeauty.ca). On y démontre en accéléré les nombreuses manipulations qui permettent à l'image d'une mannequin de rencontrer les exigences de la publicité contemporaine. Il est pertinent de se demander si la beauté naturelle est devenue insuffisante pour nos sens qui sont constamment titillés par des recettes toujours plus aguichantes.

Parallèlement à cette course sur le thème de l'apparence physique, on développe continuellement de nouveaux moyens plus ou moins légaux et sains pour rehausser les performances. Je fais référence entre autres aux régimes draconiens, aux entraînements violents et au dopage. On se demande après s'il est envisageable pour quelqu'un qui a une vie équilibrée de vivre une réussite médiatisée.

Publicités trompeuses

Les innombrables écrans qui tapissent nos vies nous présentent des prouesses en perpétuel dépassement. Notons au passage une définition du mot «écran» selon le Petit Larousse : «Dispositif qui arrête, […]tout objet qui empêche de voir.» Y aurait-il un risque de s'aveugler de la réalité au contact de tous ces extrêmes? À force de voir et revoir ces modèles de moins en moins réalistes, notre conception de la réussite ne peut qu'en être tordue.

À en croire les analystes, le nombre de chirurgies esthétiques augmente chaque année. Le développement de la consommation de produits dopants suivrait une courbe exponentielle. On proposerait désormais des antidépresseurs pour éliminer les baisses de productivité dues au SPM. Certains consommeraient du Red-Bull (une boisson contenant des agents psychotropes énergisants) avant les parties dans le hockey mineur.

Trêve d'énumérations de ce genre, posons des questions : Peut-on avoir besoin de sommeil par moments? ne pas toujours être à son meilleur? être moins concentré à l'occasion? Bref, peut-on être imparfait sans se sentir atteint d'une pathologie? Et lorsqu'on a besoin d'une pause, peut-on apprendre à respecter ses limites sans se sentir en échec?

Ne suivons pas la parade, soyons leaders!

Difficile d'écarter toutes ces images qui nous attirent tant, mais soyons francs : la réalité se trouve ailleurs. Les rides, la fatigue, la cellulite, les remises en question, le doute, les vergetures, la variation de la confiance en soi et les maux divers sont des phénomènes normaux. Gober le produit en vogue n'est probablement pas le meilleur soin à se donner. Vous avez des maux de tête et vous êtes fatigué, pourquoi ne pas prendre de l'air et du sommeil plutôt qu'un comprimé et du café?

Plutôt que de rechercher des moyens palliatifs en centrant son attention sur les exigences sociales et les standards perçus, pourquoi ne pas investir en soi? Après tout, les modes changent alors qu'on demeure la même personne. Tolérons une part d'inconfort à ne pas répondre au modèle si fortement véhiculé. Osons vivre des expériences nouvelles afin d'apprendre à répondre à nos besoins, à explorer nos goûts et à développer nos talents.

Troquons une séance de télévision pour une activité de peinture, de frisbee, de marche en forêt ou de méditation sous la neige!

Retour à la une

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Éditeur :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca