«L'UdeS doit influencer le nouvel ordre mondial»
– Bruno-Marie Béchard
ROBIN RENAUD
D'ici
quelques années, notre économie, nos valeurs et le monde universitaire
seront bouleversés par un nouvel ordre mondial fortement influencé par des
pays émergents comme la Chine et l'Inde. Forte de sa réputation de classe
mondiale, l'UdeS est appelée à jouer un rôle important dans cette mouvance,
estime Bruno-Marie Béchard. C'est l'essentiel du message que le recteur a
livré lors de la fête du Nouvel An le 18 janvier. Il a invité l'ensemble de
la communauté universitaire à continuer d'exercer son leadership distinctif
en 2007, pour bien positionner l'Université face à ces défis.
Saluant les succès de la dernière année, il a également annoncé
que la nouvelle année permettra de poursuivre la phase de consolidation et
de stabilisation amorcée l'an dernier, alors que les universités québécoises
doivent composer avec un financement très insuffisant.
2006 : un grand cru
Devant un parterre de quelque 800 personnes, le recteur a
d'abord rappelé l'objectif que s'était donné l'Université en 2001, soit de
mériter une réputation de premier calibre parmi les meilleures universités
au monde. Cet objectif a été brillamment atteint comme en a fait foi le
doublé aux palmarès universitaires des publications Maclean's et The Globe
and Mail. «Il s'agit d'un résultat jamais vu et d'une performance historique
au Canada. De tels résultats confirment notre caractère exceptionnel,
notamment quant à la pertinence de nos programmes, la qualité de notre corps
professoral, de nos ressources humaines ainsi que des étudiants que nous
admettons, celle de nos infrastructures de recherche et de la préparation à
la carrière de nos diplômés», a-t-il déclaré. Le recteur a également
souligné les hausses spectaculaires des demandes d'admission et des
inscriptions depuis 2001 ainsi que le succès de la collation des grades
renouvelée, qui a été captée par trois millions de personnes dans le monde
grâce à une couverture médiatique sans précédent.
Retour de Chine
Le recteur a prononcé son allocution quelques heures à peine
après être rentré d'une mission en Chine où, a-t-il dit, la renommée de l'UdeS
se fait sentir : «Le gouvernement chinois vient de choisir l'Université de
Sherbrooke pour en faire un partenaire important. C'est tout à fait
exceptionnel. Il s'agit du gouvernement le plus riche du monde; celui dont
la marge de manœuvre est la plus considérable. L'économie chinoise traverse
une effervescence formidable et son gouvernement trie sur le volet les
collaborations. Le fait qu'il nous ait choisis pour assumer un rôle
important dit tout de notre réputation qui s'étend, se renforce et se
consolide à l'échelle du globe. Grâce au travail que vous accomplissez
chaque jour, à tous égards, l'Université de Sherbrooke est en meilleure
posture que quiconque pour affronter l'avenir.»
Le recteur a laissé savoir que des annonces seront faites au
cours des prochaines semaines quant aux retombées de sa mission en Chine.
Un monde nouveau
Jusqu'à maintenant, a poursuivi Bruno-Marie Béchard, la société mesure
l'influence des pays émergents comme la Chine et l'Inde en termes de
concurrence économique et de pertes d'emplois. Or ces deux pays, qui
compteront bientôt le tiers de la population mondiale à eux seuls, vont
également amener l'éclosion d'un nouvel ordre mondial qui entraînera aussi
des bouleversements incroyables sur les plans culturel, religieux, social
et… universitaire!
«Nous assisterons à la montée de milliers d'universités qui
vont chambarder le monde universitaire en recherche et en enseignement, mais
aussi à l'avènement d'une jeunesse intéressée par la mondialisation. Les
universités devront se remettre en question dans ce nouveau panorama»,
a-t-il lancé. Le nombre croissant d'universitaires et le rythme d'avancement
des connaissances seront également multipliés, prévoit le recteur : «Le
réseau universitaire mondial sera alors fortement influencé par les
universités provenant de ces pays dont les systèmes de valeurs sont
radicalement différents des nôtres. Les universités, et particulièrement la
nôtre, devront jouer un rôle pour influencer ce nouvel ordre mondial, et
éclairer la société dans un courant d'idées et de valeurs nouvelles.» Pour
appuyer ses propos, le recteur a pimenté son discours de statistiques
frappantes. Il a notamment indiqué que la population indienne croît chaque
année de 30 millions de personnes, soit l'équivalent de la population
canadienne. Aussi, il a souligné que parmi la population d'un milliard de
Chinois, 300 millions de personnes ont un niveau de vie tout à fait
comparable à celui des 300 millions d'Étatsuniens.
L'UdeS en bonne position
Bruno-Marie Béchard appelle donc la communauté universitaire à
positionner l'UdeS dans ce nouveau panorama universitaire mondial en
travaillant sur deux plans : «Je vous demande d'abord de poursuivre la
mobilisation pour que votre leadership diversifié s'exerce dans toutes les
facettes de l'organisation. Face aux défis qui nous attendent, il faut voir
autrement notre rôle, notamment dans nos efforts de stabilisation et de
solidification.»
Deuxièmement, le recteur
souhaite que s'accentue dès maintenant la réflexion sur le rôle que devra
jouer l'UdeS sur l'échiquier mondial : «Tentez de vous projeter dans
l'avenir, afin de voir de quelle façon l'Université peut apporter des
solutions pour aider notre société à se positionner dans ce monde
complètement nouveau qui va bousculer toutes nos façons de faire. La planète
va se transformer. Il nous appartient dès maintenant d'influencer le cours
des choses et de déterminer comment notre université va être prête à évoluer
dans un monde profondément transformé qui nous réserve des surprises
formidables. Je suis persuadé que vous saurez développer des idées neuves et
des projets inédits pour encore me surprendre et m'impressionner en cette
nouvelle année 2007.»
L'orchestre pop de l'UdeS débordait d'énergie
à la fête du Nouvel An!
Photos : Roger Lafontaine
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