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Liaison, 25 janvier 2007

 

 
Aujourd'hui, les femmes donnent naissance à des enfants à un âge plus avancé qu'auparavant. Cette nouvelle réalité additionnée à la hausse des problèmes d'obésité augmente les risques d'un diabète particulier qui se développe pendant la grossesse et disparaît après l'accouchement. Cette maladie peut néanmoins entraîner de graves complications chez la mère et l'enfant. Son dépistage précoce chez les femmes enceintes, une première en Amérique du Nord, se met présentement en place à Sherbrooke grâce aux travaux du professeur Jean-Luc Ardilouze.

Aujourd'hui, les femmes donnent naissance à des enfants à un âge plus avancé qu'auparavant. Cette nouvelle réalité additionnée à la hausse des problèmes d'obésité augmente les risques d'un diabète particulier qui se développe pendant la grossesse et disparaît après l'accouchement. Cette maladie peut néanmoins entraîner de graves complications chez la mère et l'enfant. Son dépistage précoce chez les femmes enceintes, une première en Amérique du Nord, se met présentement en place à Sherbrooke grâce aux travaux du professeur Jean-Luc Ardilouze.

Photo : Robert Dumont

 


Une première en Amérique du Nord

Une clinique pour le dépistage précoce
du diabète gestationnel en Estrie

Karine Vachon

Une première clinique de dépistage précoce du diabète gestationnel verra le jour à Sherbrooke dès le printemps. L'Estrie fournit les conditions idéales pour ce projet, estime l'endocrinologue Jean-Luc Ardilouze. En effet, 98 % des femmes de la région accouchent au département de gynéco-obstétrique du CHUS et ces femmes sont suivies par un petit groupe de médecins pendant leur grossesse. Ceci assure la faisabilité du projet.

L'avenir de la femme et de l'enfant

Le diabète de grossesse, nommé diabète gestationnel, est l'expression de la résistance à l'insuline due à la grossesse, au poids excessif et à l'âge de la patiente, explique le professeur Ardilouze. À Sherbrooke, parmi les 2780 femmes qui ont accouché l'année dernière, 53 % étaient obèses ou en surpoids avant leur grossesse, soit 20 % de plus que la moyenne canadienne. Néanmoins, les femmes ayant un poids normal peuvent également développer un diabète gestationnel. Le projet de Jean-Luc Ardilouze consiste à faire le dépistage très tôt, dès le premier trimestre de leur grossesse, chez toutes les femmes enceintes de l'Estrie. «Partout ailleurs, et depuis les années 70, le dépistage se fait trop tard, au début du troisième trimestre.»

C'est un tout nouveau Centre de dépistage des maladies de la grossesse qui accueillera les femmes enceintes de l'Estrie dès ce printemps au CHUS; une seconde antenne verra le jour au centre-ville. «Finies les attentes de deux heures dans les centres de prélèvements», dit le professeur. En plus de dépister le diabète gestationnel, le personnel médical évaluera les autres risques de maladies de la grossesse, hypertension, produits toxiques, hypothyroïdie, etc. Le professeur Ardilouze prévoit que le centre pourrait également proposer des diètes et des exercices physiques, en plus d'offrir un module d'éducation au traitement de la maladie. La région de l'Estrie pourrait devenir un modèle dans la prévention et le traitement du diabète gestationnel.

Une femme présentant des signes de diabète gestationnel pourra donc être traitée rapidement afin d'éviter les complications pouvant survenir pendant la grossesse et après l'accouchement. Sa progéniture pourra également être suivie à long terme, car on commence à se préoccuper des enfants du diabète gestationnel; ils semblent plus à risque de développer des maladies métaboliques et cardiovasculaires, de faire de l'obésité et du diabète de type 2, avant même l'adolescence. Par ailleurs, alors que les associations du diabète en Amérique du Nord recommandent de rechercher un diabète de type 2 chez la mère qui a eu un diabète de grossesse dans les six semaines à six mois qui suivent l'accouchement, le professeur Ardilouze et ses confrères gynéco-obstétriciens vont  proposer d'effectuer un premier dépistage deux jours après l'accouchement.

Au-delà du dépistage

Jean-Luc Ardilouze s'intéresse au diabète gestationnel, mais la nature principale de ses travaux traite de la régulation du flot sanguin dans les tissus adipeux. Il a inventé une méthode pour le mesurer. Seulement cinq ou six équipes dans le monde travaillent dans le domaine; celle du professeur Ardilouze  est la seule au Canada.

«Mon but ultime serait de trouver un marqueur du diabète que l'on serait capable de mesurer très tôt dans la vie, dit-il. Avec ce marqueur, on pourrait identifier celui ou celle qui sera malade au cours de sa vie.» Une approche plutôt révolutionnaire qui va au-delà du dépistage et du traitement.

Les projets de recherche du professeur ont généralement la caractéristique d'être basés sur des problèmes réels et d'avoir des applications médicales immédiates. N'ayant terminé son doctorat que tout récemment, on peut dire qu'il est médecin d'expérience devenu chercheur.

L'appel de la recherche

Jean-Luc Ardilouze dit avoir été formé en France à une époque où la recherche n'était pas très à la mode. «La recherche, c'était professeur Tournesol dans le fond du laboratoire! On ne savait pas trop bien ce que les chercheurs faisaient et à quoi ils pouvaient servir», dit-il à la blague.

Il avait tout de même fait une maîtrise avant d'être recruté à Sherbrooke en 1989. Il n'y avait alors qu'un seul endocrinologue (ils sont aujourd'hui 13). Le professeur a participé au développement de la diabétologie aussi bien à Sherbrooke qu'au Québec, par la création de centres de jour où les diabétiques vont se faire soigner tout en apprenant à gérer leur traitement.

Après avoir contribué à former plusieurs jeunes spécialistes qui ont quitté Sherbrooke quelque temps pour s'entraîner à la recherche dans d'autres universités, Jean-Luc Ardilouze décide à son tour de faire un doctorat. À près de 50 ans, il est accepté par la prestigieuse université d'Oxford. Quatre ans et demi de travail seront nécessaires pour obtenir son grade, soit deux années sabbatiques passées là-bas et deux ans et demi à faire la navette entre le Canada et l'Angleterre.

«Comme je suis né français, certains collègues de Sherbrooke croyaient qu'en effectuant mon Ph.D. en Europe, je serais tenté de rester là-bas après, raconte le chercheur, mais je suis évidemment revenu!»

Le retour au bercail

En effet, Jean-Luc Ardilouze estime que l'UdeS offre un milieu très stimulant en matière de recherche. «Les équipes qui travaillent sur le diabète utilisent des modèles et des techniques de pointe diversifiés. C'est incroyable la densité de connaissances et d'idées nouvelles qui sont agitées devant les étudiants lors des séminaires d'endocrinologie.»

Depuis deux ans, Jean-Luc Ardilouze a travaillé d'arrache-pied pour obtenir des subventions et aller de l'avant dans ses projets. Il a reçu le titre de nouveau chercheur 2006 des Instituts de recherche en santé du Canada et le prix Junior 1 des Fonds de recherche en santé du Québec. «C'est assez rigolo de voir un homme de 50 ans obtenir ces bourses», ajoute-t-il en riant.

Quelques membres de l'équipe qui mène le projet sur le diabète de grossesse : Maude Gagnon-Auger, Jean-Luc Ardilouze, Elizabeth Martin, Julie Ménard et Pascal Brassard.
Quelques membres de l'équipe qui mène le projet sur le diabète de grossesse : Maude Gagnon-Auger, Jean-Luc Ardilouze, Elizabeth Martin, Julie Ménard et Pascal Brassard.

Photo : Robert Dumont

 

Photo de Jean-Luc Ardilouze.
Jean-Luc Ardilouze

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