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Liaison, 11 janvier 2007
Pour un ouvrage consacré à l'histoire
philosophique de la Renaissance
Le philosophe Louis Valcke reçoit
son prix à l'Académie française
SANDRA BOISSÉ
Lors de sa séance annuelle tenue le 30 novembre, l'Académie française a
procédé à la remise des prix pour l'année 2006. Parmi les récipiendaires,
Louis Valcke, professeur retraité de philosophie, y a reçu le Prix
Monseigneur Marcel pour son livre
Pic de la Mirandole – Un
itinéraire philosophique, paru en février 2005.
«Lorsque j'ai appris la nouvelle, en juin dernier, j'étais totalement
ahuri. Ce n'est que progressivement que j'ai pris conscience de son
importance. Cinq mois plus tard, après un long voyage, je pus enfin assister
à la séance annuelle où les récipiendaires étaient honorés», raconte le
professeur qui a pris sa retraite en 1995, après une carrière de 33 ans à
l'Université de Sherbrooke. «La cérémonie s'est déroulée avec tout le faste
requis, dit-il, sous l'élégante coupole du quai Conti, aux roulements de
tambours de la garde républicaine en grand uniforme, sabre au clair, et en
présence d'une trentaine d'«immortels», le tout sous l'œil impassible d'un
Napoléon de marbre.»
La cérémonie a été marquée par trois
discours. D'abord, le directeur en exercice Yves Pouliquen a énuméré la
liste des prix, puis Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle, a
fait un bel éloge de la langue française, langue de la modernité. Elle a
démontré la nécessité de façonner un vocabulaire qui permette d'éviter les
anglicismes et d'exprimer en bon français les termes nouveaux reliés à
Internet. Elle a notamment donné l'exemple du terme courriel en remplacement
de
e-mail ou de
mél que préconisent les
dictionnaires. Par la suite le directeur de la séance, Pierre Nora, a été le
troisième orateur à prendre la parole, sur le thème de la vertu. « Mais les
trois discours successifs ont pris deux heures. Or, je n'avais pas encore
récupéré les sept heures de décalage horaire, aussi n'avais-je au moment
même guère d'état d'âme autre qu'un désir de sommeil», confie le lauréat.
Louis Valcke a néanmoins pris part à la réception au champagne où se sont
mêlés allègrement les académiciens, les lauréats et lauréates ainsi que
leurs invités.
«Recevoir un prix de l'Académie, c'est une reconnaissance objective de ce
travail et un honneur que je n'avais jamais imaginé. Mais c'est aussi une
semaine fort chargée pour un professeur retraité», dit Louis Valcke.
En effet, il a profité de son voyage pour prononcer deux conférences à
Bruxelles sur deux thèmes liés à Jean Pic de la Mirandole. La première a eu
lieu lors de la présentation d'un livre de Catherine d'Oultremont sur ce
personnage, Le prince
de la Concorde. Le professeur Valcke en a écrit la préface. La
seconde conférence a été présentée au Musée de la maison d'Érasme.
Attaché à l'UdeS
Le professeur Louis Valcke a été professeur de philosophie à la Faculté
des lettres et sciences humaines de 1962 à 1995. Encore aujourd'hui
profondément attaché à l'Université de Sherbrooke, il décrit ces années
comme des années bien remplies, où il estime avoir fait sa part d'un travail
utile, et surtout, des années fascinantes, où la situation générale était
très accueillante pour les idées neuves. Il parle entre autres de la
création par son collègue, le professeur de Bujanda, du Centre d'études de
la Renaissance. «À première vue, l'idée avait semblé quelque peu farfelue,
mais ce fut néanmoins une grande réussite, reconnue sur le plan
international. Il est très regrettable qu'il ait été décidé, il y a quelques
années, de mettre fin à cette expérience», estime le professeur.
L'hommage rendu récemment par l'Académie française à Louis Valcke vient
s'ajouter à son imposante contribution au rayonnement de l'Université.
Toutes nos félicitations!
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Louis Valcke a reçu son prix des mains d'Hélène Carrère D'Encausse,
secrétaire perpétuelle de l'Académie française. |