Les numéros
de Liaison

5 juillet 2007 (no 20)
14 juin 2007 (no 19)
24 mai 2007 (no 18)
3 mai 2007 (no 17)
12 avril 2007 (no 16)
22 mars 2007 (no 15)
8 mars 2007 (no 14)
22 février 2007 (no 13)
8 février 2007 (no 12)
25 janvier 2007 (no 11)
>11 janvier 2007 (no 10)
7 décembre 2006 (no 9)
23 novembre 2006 (no 8)
9 novembre 2006 (no 7)
26 octobre 2006 (no 6)
12 octobre 2006 (no 5)
28 septembre 2006 (no 4)
14 septembre 2006 (no 3)
31 août 2006 (no 2)
17 août 2006 (no 1)
1993-1994 à 2005-2006

Les photos de l'année

Les photos 2005-2006
Les photos 2004-2005

Calendrier des parutions 2006-2007

L'équipe des publications Liaison

Liaison-région
Liaison-recherche
Liaison-Longueuil
Liaison-santé
Liaison-médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 


 

Liaison, 11 janvier 2007

Rencontre avec le doyen Don Thomas

Attirer le monde vers les sciences

Propos recueillis par ROBIN RENAUD

Ces jours-ci, ça fourmille d'activité à la Faculté des sciences avec le déménagement des laboratoires de biologie vers le nouveau Pavillon des sciences de la vie. Un projet de près de 20 M$ qui permet à la Faculté d'entreprendre l'année 2007 sur les chapeaux de roues. Il faut dire que la Faculté des sciences ne manque pas d'ambitions pour la nouvelle année. Ultimement, le doyen Don Thomas et son équipe veulent augmenter le pouvoir d'attraction des sciences en offrant des programmes répondant toujours plus aux besoins de la société. Ils souhaitent non seulement attirer les jeunes Québécois, mais aussi les étudiantes et étudiants des autres provinces, et travailler à de nouveaux partenariats internationaux.
 

Photo de Don Thomas
Don Thomas

Le rayonnement et l'excellence de la Faculté des sciences gagnent à être connus. Peu de gens savent par exemple que le nombre de parutions d'articles dans les revues prestigieuses comme Science et Nature est remarquable, et place l'UdeS en tête de peloton parmi les universités québécoises. «C'est peu connu, mais être publié dans Science, c'est l'équivalent d'un athlète qui se rend aux Olympiques!» dit Don Thomas (voir le texte en page 7). La Faculté des sciences brille parmi les leaders mondiaux dans plusieurs secteurs de recherche : l'imagerie, la domotique, les matériaux quantiques et supraconducteurs, la synthèse organique, la chimie computationnelle, l'algèbre, l'expression génique, l'électrochimie et les piles à combustibles, notamment.

Les sciences de la vie dans le vent

Le doyen considère que la principale réalisation de la dernière année a été la construction du nouveau bâtiment qui doit accueillir dans quelques semaines le Département de biologie. «C'est un secteur en pleine croissance qui représente notre fleuron en termes d'activité et d'attraction pour les étudiants, dit-il. Plusieurs programmes internes à la Faculté y sont rattachés, tandis que nous avons développé des partenariats avec d'autres facultés. Les programmes de biochimie et de pharmacologie, menés conjointement avec la Faculté de médecine et des sciences de la santé, sont en pleine croissance. Le programme de génie biotechnologique a doublé son nombre d'inscriptions depuis l'an passé et celui de droit et biotechnologie est toujours en très grande demande. Nous avons d'ailleurs transformé ce programme en combinant baccalauréat et maîtrise.»

Stimuler l'intérêt pour les sciences

Si le secteur des sciences de la vie a le vent en poupe, il existe d'autres secteurs où la Faculté des sciences a plus de mal à déployer ses programmes. Actuellement, la Faculté cherche des moyens de stimuler la croissance de départements où le nombre d'inscriptions reste stable ou diminue. «En informatique, on n'arrive pas à redynamiser l'attraction des étudiants, explique le doyen. La bulle informatique a éclaté autour de l'an 2000 et depuis, on a perdu les deux tiers des étudiants, ce qui nous pose un problème sérieux. C'est difficile à comprendre parfois, car les compagnies s'arrachent les cheveux. Elles n'arrivent pas à trouver assez d'informaticiens pour leurs projets. Le diplôme en développement de jeux vidéo, offert en partenariat avec la compagnie Ubisoft, fonctionne bien, et nous a permis d'attirer quelques dizaines d'étudiants. Le défi est de toujours donner à nos programmes une couleur qui va les rendre attrayants aux yeux des jeunes.» Et cette couleur pourrait bien être le vert.

Virage vert

Don Thomas constate en effet que les questions environnementales préoccupent beaucoup d'étudiants et que plusieurs d'entre eux souhaitent devenir des acteurs de changement dans ce domaine : «Je remarque que plusieurs jeunes veulent agir. Ils ont peur qu'une carrière en science les amène à être prisonniers d'un laboratoire et ils craignent que le chemin soit trop long pour y parvenir. Plusieurs veulent plutôt sentir qu'ils agissent en société, en industrie ou en environnement.»

Partant de ce constat, le doyen croit qu'il y aurait lieu d'offrir de la formation spécifique en environnement pour relancer certains programmes. Il donne l'exemple du secteur de la chimie, qui est aux prises avec un problème mondial de perception. Souvent, dit-il, la chimie est pointée du doigt comme source de pollution ou de problèmes de santé : «Le Département de chimie souhaite éventuellement créer un nouveau programme qui pourrait s'appeler chimie de l'environnement. Ce serait une façon de renverser la vapeur et de présenter la chimie non pas comme le problème, mais comme la solution. Si on a des problèmes de pollution, qui va les solutionner? Pas un biologiste, mais probablement un chimiste. J'aimerais voir l'UdeS offrir un véritable baccalauréat de chimie appliquée à l'environnement.»

Le doyen mise sur le leadership exercé par l'Université dans ses programmes touchant l'environnement pour appuyer ce projet : «Avec la maîtrise en environnement, l'université attire environ 80 % des étudiants québécois dans ce domaine. Pourquoi ne pas devenir un leader en chimie de l'environnement? Pour moi, l'UdeS a un logo vert et ce n'est pas pour rien.» À plus long terme, la Faculté des sciences projette aussi de créer un baccalauréat international en environnement, avec des partenaires étrangers. «Mais démarrer un tel projet nécessiterait des fonds que nous n'avons pas, pour l'instant», signale le doyen.

Ouverture au monde

La Faculté des sciences continue aussi de travailler en vue d'attirer des étudiantes et étudiants internationaux dans ses divers départements. Par exemple, un partenariat a été établi depuis l'an dernier avec l'Institut supérieur des matériaux et mécaniques avancés, une des grandes écoles de génie située au Mans, en France. «Avec eux, on a créé un programme sur les matériaux de pointe, un domaine d'avenir, explique Don Thomas. L'Institut supérieur des matériaux et mécaniques avancés est une grande école qui voulait former ses étudiants dans les techniques des matériaux. Nous avons les laboratoires qu'ils n'ont pas, alors nous accueillons cinq de leurs étudiants pour les former en chimie et physique des matériaux et en nanotechnologie… et ce n'est que la première année. L'an prochain, on projette d'avoir le double. De plus, nous avons reçu des demandes de Québécois pour ce programme», dit le doyen.

Un autre projet international a été la création, en 2005, du diplôme de 2e cycle en écologie internationale. À la demande des étudiantes et étudiants, le programme est déjà transformé en maîtrise. D'abord axé sur des actions nord-sud (Guatemala, Brésil, Argentine, par exemple), les étudiantes et étudiants ont maintenant accès également à des stages au Maroc.

En plus des étudiants originaires d'autres pays, le doyen souhaite aussi attirer des étudiantes et étudiants provenant du Canada anglais. Une stratégie de recrutement ciblée vient d'être mise en place en ce sens. «Ces étudiants des programmes d'immersion française viendraient étudier en sciences, apprendre le français et découvrir le Québec de l'intérieur. Une immersion française est beaucoup plus profitable dans une ville comme Sherbrooke, plutôt qu'à Montréal, où on peut fonctionner en anglais.»

Une vitrine attrayante

Plus globalement, pour recruter des étudiants, Don Thomas veut faire de sa faculté une vitrine attrayante afin de faire connaître les domaines d'études offerts en science. «C'est un peu comme inviter un jeune à entrer dans un magasin. Ce jeune sera attiré d'abord par ce qui l'intéresse – l'environnement par exemple. Cependant, en parcourant les rayons de notre magasin, il pourra découvrir d'autres éléments intéressants. Beaucoup de scientifiques choisissent un domaine de recherche après être entrés par une autre porte», croit le doyen Thomas. «C'est souvent en côtoyant les chercheurs que les étudiants découvrent leur passion pour les sciences», conclut-il.

 

Enjeux en sciences

La science fascine et intrigue. En complément au texte ci-contre, nous avons demandé au doyen Don Thomas de donner son point de vue sur les progrès qu'il anticipe en sciences au cours des prochaines décennies.

Liaison : Des scientifiques affirmaient récemment que les enfants nés à l'an 2000 ont 50 % de chance de vivre jusqu'à 100 ans. Qu'en pensez-vous?

Don Thomas : On est effectivement rendu là. Les avancées en médecine permettent de plus en plus de contrôler la maladie. Je suis certain qu'on va réussir à augmenter la longévité, grâce à la médecine cellulaire. De plus en plus, le nombre de découvertes et d'applications liées aux sciences est en croissance exponentielle. L'historique de cette courbe montre qu'il y aura des percées inimaginables, qui vont révolutionner le monde tel qu'on le connaît.

Liaison : De quel secteur pourrait émerger la prochaine grande percée scientifique?

D. T. : D'après moi, ce sera au niveau biologique. Cette discipline peut agir comme une interface avec d'autres sciences comme la chimie ou les mathématiques. Cela permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'être vivant, pas juste l'humain. La recherche est très active pour tenter de reproduire des fonctions biologiques sur des choses inertes comme les biopolymères, les faux tissus, et même les «réseaux de neurones» en informatique.

Liaison : Sans égard aux questions éthiques, va-t-on voir des clones humains?

D. T. : De notre vivant, non. Les scientifiques sont confrontés à trop de défis scientifiques et de questions éthiques. Par contre, pour nos enfants, je croirais que oui, ils connaîtront cette réalité. Il ne s'agira pas de clones adultes, mais peut-être pourrait-on cloner des organes. Chose sûre, les 50 prochaines années seront marquées par les discussions sur le clonage.

Liaison : Croyez-vous à la possibilité de vie extraterrestre?

D. T. : Je n'ai aucun doute que la vie a pu se développer et évoluer plus d'une fois. À l'origine ce n'est pas si compliqué de créer la vie. Les conditions initiales existent partout dans l'univers. Cependant, ça ne veut pas dire qu'on peut retrouver une évolution de milliards d'années comme sur la Terre.
 

 

 

Retour à la une

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Éditeur :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca