Liaison, 11 janvier 2007
Programme des Chaires de recherche du Canada
L'Université de Sherbrooke reçoit 1 M$ pour la lutte
aux maladies nosocomiales et intestinales
Caroline
Morneau
Deux professeurs de l'Université de Sherbrooke recevront des
subventions de 1 M$ du programme des Chaires de recherche du Canada pour
mener des travaux liés aux maladies nosocomiales et aux maladies
intestinales.
Vincent Burrus, du Département de biologie de la Faculté des sciences,
est nommé titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la biologie
moléculaire, l'évolution et l'impact des éléments mobiles bactériens grâce
à une subvention de 100 000 $ par année durant cinq ans. Le même budget a
été accordé à Nathalie Rivard, du Département d'anatomie et de biologie
cellulaire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, pour le
renouvellement de la Chaire de recherche du Canada en signalisation
intracellulaire et physiopathologie digestive.
L'étude des bactéries résistantes aux antibiotiques
«Les souches bactériennes multirésistantes aux antibiotiques et
hypervirulentes deviennent une menace de plus en plus réelle dans le
monde, au Canada et même au Québec, explique le professeur Vincent Burrus.
Ce problème grandissant a été tristement illustré en 2004 dans les
hôpitaux québécois par l'épidémie de
Clostridium difficile,
causant des diarrhées mortelles associées à la prise d'antibiotiques.»
La nouvelle Chaire de recherche du Canada sur la biologie moléculaire,
l'évolution et l'impact des éléments mobiles bactériens étudiera des
processus qui aboutissent à la transformation de bactéries non pathogènes
en bactéries pathogènes et à l'apparition de résistances aux
antibiotiques. Les recherches du professeur Burrus ont pour but d'étudier
les mécanismes permettant les transferts de gènes entre les bactéries, la
régulation de ces mécanismes et l'impact des gènes transférés sur la
virulence des bactéries. Ses travaux permettront notamment de mieux
comprendre les signaux environnementaux qui déclenchent les transferts de
gènes afin de mettre au point des stratégies visant à les limiter.
«Le cancer colorectal est le 3e cancer le plus fréquent et la 2e cause
de mortalité par type de cancer au Canada», atteste Nathalie Rivard, du
Département d'anatomie et de biologie cellulaire. L'exposition aux
substances toxiques par l'alimentation et surtout la rapidité du
renouvellement de l'intestin expliqueraient cette fréquence élevée. Ce
tissu se renouvelle en quelques jours, impliquant un grand nombre de
divisions cellulaires et un risque non négligeable de voir apparaître des
altérations génétiques. «De plus, ajoute la professeure, les études
récentes indiquent que le risque de cancer colorectal augmente chez les
personnes atteintes de maladies inflammatoires intestinales.»
Lancée en 2002, la Chaire de recherche du Canada en signalisation
intracellulaire et physiopathologie digestive vise à identifier les
mécanismes de signalisation intracellulaire qui contrôlent la
prolifération et la différenciation des cellules de l'épithélium
intestinal humain, deux processus fortement perturbés dans le cancer
colorectal. Auteure de plusieurs percées scientifiques dans ce domaine,
Nathalie Rivard souhaite que ses recherches mènent à l'identification de
nouveaux marqueurs spécifiques du cancer colorectal et à l'élaboration de
nouvelles approches thérapeutiques pour cette maladie.
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