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Les apatrides
Une vie pas possible
MARIE FERLAND
Dans Les apatrides,
on suit de près l'histoire de la vie pas possible de Elle qui, à l'âge
respectable de sept ans, quitte en vélo volant une cellule familiale
singulièrement décomposée pour trouver de l'amour et de la compagnie quelque
part ailleurs dans le monde. Voici qui donne le ton de cette originale
production, signée par le Théâtre I.N.K.. Votre curiosité est piquée?
Rendez-vous au Centre culturel le 17 janvier.
En 2001, lasses d'attendre des appels d'audition, Annie Ranger et Marilyn
Perreault fondent le Théâtre I.N.K. (non sans lancer un petit coup de coude
à tous ceux qui entrevoient l'art comme une entreprise commerciale et
rentable). Les deux copines de la promotion 97 de l'option théâtre du Cégep
de Saint-Hyacinthe souhaitent ainsi créer un théâtre qui soit à l'image de
leur génération. Dès le départ, c'est parti pour la gloire pour le Théâtre
I.N.K. puisque Les
apatrides, premier spectacle de la compagnie, remporte le Masque
de la révélation de l'année et celui de la meilleure conception de décor
en 2004.
Une naissance heureuse
Les apatrides,
premier texte de Marilyn Perreault (que l'on verra également sur scène), est
né à l'été 2000 à la suite d'un accouchement de deux semaines. Longtemps
auparavant, ces mots ont séjourné dans des journaux intimes, au creux de la
main de leur auteure, sur des serviettes en papier de restaurant ou sur des
billets de train. Le texte définitif nous permet de faire la connaissance
d'une enfant qui, fuyant sa famille dévastée, ramasse sur son chemin son
frère adoptif, un ancien homme canon, une prostituée un peu usée et un
itinérant ex-riche. Ensemble, ces improbables personnages vivront un
road movie
proche du rite initiatique.
Là-dessus, elle a
sacré son camp. «Je m'en vas danser un tango avec la vie, qu'elle a dit,
attendez-moi pas pour souper.» Elle a rembarqué toute seule sur son bicycle,
elle l'a tourné vers un point cardinal tout de travers et pffit, disparue…
magicienne malgré elle. La pièce
Les apatrides
se rapproche davantage du conte pour le théâtre que de la trame dramatique
traditionnelle. Cette particularité amène le Théâtre I.N.K. à voir la
représentation théâtrale sous un angle différent, à la confronter à d'autres
langages. Sous la houlette de la compagnie, on verra s'épanouir des œuvres
où le jeu physique côtoie le mouvement acrobatique, le mime, la danse, la
vidéo et la marionnette.
Après une tournée québécoise à l'hiver 2007, cette mise en
scène de Marc Dumesnil aura été jouée plus d'une quarantaine de fois,
notamment au Festival de théâtre des Amériques en 2005.
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