Le régime de partenariat pour études de maîtrise et de doctorat en milieu de
travail
Réaliser son projet de recherche en travaillant
MARTY MEUNIER
Plusieurs étudiantes et étudiants bacheliers renoncent à des études aux
cycles supérieurs pour entreprendre leur carrière professionnelle. Or, dans
l'économie du savoir, les entreprises qui veulent se démarquer doivent
engager des ingénieures et ingénieurs de plus en plus qualifiés pour assumer
des responsabilités de gestion ou pour mener des projets de recherche et
développement. La Faculté de génie de l'UdeS propose aux entreprises
québécoises un partenariat qui leur permet d'atteindre cet objectif en
encourageant leurs employés à réaliser une maîtrise ou un doctorat en milieu
de travail.
Il y a quelques années, Philippe Turcot, titulaire d'un baccalauréat en
génie mécanique de l'Université, désirait faire une maîtrise, mais il ne
savait pas comment orienter sa recherche. Une rencontre avec le professeur
François Gitzhofer, du Département de génie chimique, l'a convaincu de
s'inscrire au régime de partenariat pour études de maîtrise et de doctorat
en milieu de travail. Il a bénéficié de la confiance de son employeur, les
Outils Gladu, une entreprise manufacturière d'outils de coupe sur mesure
pour l'usinage du bois située à Marieville.
Philippe Turcot a entrepris une
maîtrise avec comme sujet de recherche le développement d'outils de coupe
pour usinage à grande vitesse. Tous les partenaires associés au projet de
recherche ont bénéficié de nombreux avantages. L'entreprise a obtenu des
crédits d'impôt en plus de profiter de l'expertise et du matériel à la fine
pointe de la technologie de l'UdeS. L'ingénieur étudiant a pu faire une
maîtrise en génie mécanique tout en conservant son emploi en entreprise. En
plus de réaliser son projet de recherche en milieu de travail, il a été
supervisé par un professeur réputé pour son expertise. Finalement, il a reçu
un soutien financier équivalent à son salaire pendant deux ans et demi.
Selon le professeur Gitzhofer, il existe quatre facteurs de réussite pour
un partenariat gagnant : l'utilisation d'une méthode de recherche
particulière qui donne des résultats concrets, l'autonomie de l'ingénieur
étudiant, sa capacité de réflexion et la part du rêve permettant de
solutionner le projet de recherche. Le vice-président au développement des
affaires des Outils Gladu, Yvon Gauthier, affirme : «Sans une démarche
scientifique structurée, Philippe n'aurait pas pu développer sur son banc
d'essai cette innovation qui nous a permis de prendre une longueur d'avance
sur nos compétiteurs. Ces efforts ont été couronnés par l'obtention d'un
brevet et une reconnaissance internationale : cette technologie a remporté
un prix dans le cadre de la Foire internationale du bois 2002.
En juin 1997, alors qu'il était vice-doyen à la formation continue et au
transfert technologique de la Faculté de génie, l'actuel recteur de
l'Université de Sherbrooke, Bruno-Marie Béchard, désirait étendre aux études
de maîtrise et de doctorat les vertus du régime coopératif en créant un
trait d'union plus fort entre les entreprises et l'UdeS. Il a organisé des
groupes de réflexion avec des partenaires réputés, dont Waterville TG, IBM
Bromont et Cascades, pour conjuguer leurs attentes avec celles de l'UdeS.
Déjà, il rêve que le régime de partenariat auquel il a donné naissance
devienne aussi populaire que le régime coopératif, qui célèbre cette année
ses 40 ans. Avis aux entreprises et aux étudiants intéressés!
Renseignements :
www.USherbrooke.ca/rpmdmt
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