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Liaison, 9 novembre 2006
Baisse d'énergie automnale
Psychologue invitée : JACINTHE LECLERC
Tout récemment, nous reculions montres et horloges pour revenir à l'heure
dite normale. La plupart d'entre nous étaient ravis de gagner une heure.
Certains se réjouissaient à l'idée de dormir une heure de plus et ce,
d'autant plus que plusieurs ressentent, en cette période de l'année où la
lumière se fait plus rare, une baisse d'énergie plus ou moins marquée.
Beaucoup d'individus se plaignent de voir que les journées raccourcissent.
Ils trouvent difficile de se lever le matin alors qu'il fait encore noir et
de rentrer chez eux à la fin de la journée dans l'obscurité. C'est en cette
période de l'année que nous constatons à quel point nous sommes tributaires
du temps, du rythme des saisons, et à quel point le temps est une force
agissant sur nous, sur le monde.
Quand la nature hiberne…
Une personne me disait récemment qu'à l'automne, la nature entre en
hibernation, elle connaît un certain ralentissement. Elle me faisait
remarquer qu'il en est de même pour les individus : plusieurs connaissent
une baisse d'énergie en raison du manque de lumière. Elle trouvait dommage
que la majorité des individus ne tiennent pas compte de leur
«ralentissement» et continuent de vivre à un rythme effréné. Puisque
l'automne et l'hiver sont des saisons plus difficiles pour notre organisme
en raison du manque de lumière, il s'agirait, selon certains chercheurs,
d'une période où nous aurions davantage besoin d'être au repos, tout comme
la nature, et où nous devrions prendre nos vacances pour compenser le manque
d'énergie.
Dans notre société actuelle, il serait presque impossible d'inverser les
périodes annuelles de travail et d'études avec celles prévues pour les
vacances. Par ailleurs, tout comme nous nous permettons de jouer avec le
temps en avançant et en reculant l'heure, pourquoi ne pas laisser du jeu à
nos horaires chargés, à notre rythme effréné, en cette période plus
difficile pour notre organisme et pour notre moral?
Limites extérieures et limites intérieures
Le temps exerce certes une emprise sur nous. Il est une réelle limite
extérieure difficile à nier. Il est néanmoins possible de tenir compte de
nos limites intérieures, de prendre en considération notre horloge interne.
Si cette dernière indique que nous avons effectivement moins d'énergie, il
peut être pertinent de veiller, au cours des prochains mois, à ne pas nous
imposer davantage de travail, à nous octroyer plus de temps d'arrêt, de
repos, de loisirs, de plaisir. Nous pouvons en profiter pour prendre plus de
temps pour faire les choses que nous aimons, qui sont importantes pour nous.
Nous pouvons aussi accepter le fait de fonctionner un peu plus au ralenti et
essayer de moins se presser, tout comme le font si bien les enfants chez qui
la notion du temps est moins ancrée. Quand il nous vient la fantaisie de
pouvoir arrêter le temps, donnons-nous le droit de reprendre un certain
contrôle sur le temps en nous permettant de faire ce que nous aimerions
faire si justement nous avions ce pouvoir. De même, puisque notre baisse
d'énergie est occasionnée par une baisse de luminosité, profitons au maximum
des moments ensoleillés en prenant une pause à l'extérieur, en lisant un bon
livre devant notre fenêtre, etc.
Et se donner du temps...
Évidemment pour assimiler ces nouvelles habitudes et attitudes, il faut
se donner du temps. On en viendra à apprécier les bienfaits de prendre du
temps pour soi et de respecter nos limites. On réalisera que l'expression
«chaque chose en son temps» signifie qu'il y a un temps pour tout, notamment
pour le repos, les loisirs, le plaisir, tout comme il y a un temps pour
chaque saison. Le printemps reviendra, et avec lui la lumière et une plus
grande énergie, mais d'ici là, la nature se permet fonctionner au ralenti…
alors pourquoi pas nous?
En collaboration avec le Service de psychologie et d'orientation.
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Jacinthe Leclerc |