Des outils pour cerner l'origine du cancer
Génome Québec et l'Université annoncent un
investissement conjoint
de 2,2 M$ pour une nouvelle plateforme technologique
Les chercheuses et chercheurs de l'UdeS sont désormais mieux outillés
pour étudier la formation des cellules cancéreuses grâce à l'implantation de
la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke. Les
deux organismes injectent 2,2 M$ dans ce projet qui s'intégrera aux
activités de recherche de la Faculté de médecine et des sciences de la
santé. Cette initiative d'envergure internationale a été annoncée lors de
l'inauguration du nouveau Laboratoire de génomique fonctionnelle le 3
novembre, en présence du premier ministre Jean Charest.
Cette plateforme, gérée par Génome Québec, offrira aux chercheurs et
cliniciens des secteurs universitaire, industriel et commercial des services
robotisés permettant l'analyse à haut débit de données en génétique
moléculaire de l'ARN. Elle permettra l'étude comparative de tissus normaux
et cancéreux, dans le but ultime de comprendre la formation des cellules
cancéreuses.
Le Laboratoire de génomique fonctionnelle et la Plateforme de RNomique
ont été réalisés grâce au travail des professeurs Sherif Abou Elela et
Benoit Chabot ainsi que de leurs collaborateurs, qui se sont distingués à
plusieurs reprises dans le cadre de compétitions de calibre international.
Depuis 2002, Génome Québec et Génome Canada ont alloué plus de 16 M$ en
financement pour des projets de recherche du professeur Sherif Abou Elela.
Ces recherches ont permis de développer l'expertise offerte par cette
plateforme technologique et rendue disponible à d'autres chercheurs. Grâce à
l'aspect unique et novateur des technologies qui seront utilisées,
l'Université se démarque dans le secteur de la recherche en génétique
moléculaire de l'ARN, une molécule présente dans les cellules de tous les
êtres vivants.
«La Plateforme de RNomique est basée
sur une technologie développée ici-même à l'Université de Sherbrooke,
au Laboratoire de génomique fonctionnelle», a expliqué le vice-recteur à la
recherche, Edwin Bourget. «Cette technologie permet d'étudier les
différentes variantes dans les gènes et d'examiner leur lien potentiel avec
le cancer. Cette plateforme de premier ordre est unique, car elle est la
seule à utiliser l'ARN plutôt que l'ADN.»
Pour sa part, le professeur Sherif Abou
Elela croit que la Plateforme de RNomique va stimuler la recherche : «Le
processus naturel de modification des gènes, appelé épissage alternatif, est
à la base de certaines maladies comme le cancer. Puisque l'étude de l'épissage
alternatif est très complexe, plusieurs chercheurs tendaient à l'éviter. La
nouvelle plateforme permettra de mettre la découverte d'ARN biomarqueur et
de cibles thérapeutiques à la portée de tout chercheur et clinicien.»
Expertise reconnue
«Si nous sommes en mesure de faire une annonce de cette importance
aujourd'hui, c'est grâce au travail acharné du professeur Sherif Abou Elela
et de son équipe, qui ont mis de l'avant une approche unique dont les
résultats contribueront à accélérer le développement d'outils pour la
prévention, le diagnostic et le traitement du cancer, a déclaré le premier
ministre du Québec, Jean Charest. Le cancer est une maladie qui encore cette
année, s'attaquera à quelque 154 000 Canadiens et Canadiennes, dont plus de
38 000 au Québec. Nous avons la chance d'avoir à Sherbrooke des
scientifiques dont l'expertise est reconnue à travers le monde, et je
souhaite profiter de cette annonce pour leur rendre hommage et souligner
l'importance stratégique de leur travail pour l'avenir du Québec.»
Pour Génome Québec, il s'agit d'une annonce majeure. D'une part, elle
vient réaffirmer la pertinence et l'efficacité de son modèle d'affaires et
d'autre part, c'est la première fois que l'organisation annonce la création
d'une plateforme à l'extérieur de Montréal. «Nos actions et l'atteinte de
nos objectifs sont tributaires de la qualité des chercheurs et des projets
qu'ils développent. En supportant les forces vives, Génome Québec contribue
à la compétitivité du Québec, en rendant accessible à la communauté
scientifique des équipements très sophistiqués et une expertise unique en
génomique et protéomique», a affirmé le p.-d. g. de Génome Québec, Paul
L'Archevêque.
Cette nouvelle plateforme extrêmement prometteuse offrira à la communauté
académique canadienne des services à des taux préférentiels et avantageux.
Conformément au modèle mis de l'avant par Génome Québec dans la gestion de
ses deux autres plateformes de Montréal, la capacité excédentaire sera mise
à la disposition du secteur privé, aux taux du marché. Déjà, certaines
entreprises ont manifesté leur intérêt pour cette technologie de très haut
niveau.
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