Des professeurs différents…
DOMINICK POISSON
Il y a 40 ans, en instaurant le régime coopératif dans ses programmes,
l'Université de Sherbrooke révolutionnait d'une certaine manière le monde de
l'éducation et changeait du même coup la couleur de ses professeurs.
Récemment, le recteur le précisait dans le cahier spécial
Découvrez nos stages distribué partout au Québec par l'UdeS : «Chez nous, tout est
coloré par le régime coopératif : même nos professeurs sont différents!»
Aujourd'hui, nos étudiantes et étudiants coopératifs profitent d'une
expérience réelle en milieu de travail et rapportent ce vécu dans leurs
cours. Ainsi, plusieurs membres de notre personnel enseignant ont dû adapter
en quelque sorte leurs méthodes d'enseignement.
Jean Roy, professeur au Département de marketing, admet que le régime
coopératif a une influence certaine sur le travail et le quotidien des
professeurs. «Ça nous pousse à nous mettre à jour et à offrir un
enseignement branché sur la réalité du marché», affirme-t-il en précisant
que c'est bon pour la pédagogie. En effet, les étudiantes et étudiants ont
maintenant la chance de tâter le marché de l'emploi pendant leurs études et
de parler en classe des cas vécus ou d'apporter des précisions notamment à
la matière enseignée ou aux outils pédagogiques utilisés.
Jean Roy avoue également avoir constaté une différence marquante dès son
arrivée comme professeur : «J'ai enseigné ailleurs à une clientèle étudiante
non coop, mais ici, lorsqu'on présente un concept théorique, on peut
demander à des étudiantes et étudiants de nous partager une expérience vécue
en milieu de travail. Ça apporte du concret à notre matière.»
Même chose au Département de biologie, où le professeur Claude Déry
confie que, malgré le fait qu'il ne se sente pas si différent, son
département a tout de même modifié quelque peu ses programmes. «En sciences,
on peut difficilement changer la base de notre enseignement puisque la
théorie demeure la même. Par contre, on a dû adapter des choses, c'est sûr,
comme retirer certains travaux pratiques en laboratoire puisque nos
stagiaires acquièrent la formation dans leurs stages. Ça nous permet
d'enseigner autre chose, d'aller encore plus loin dans la matière»,
affirme-t-il.
Des étudiantes et étudiants tout aussi différents
Si l'on qualifie notre personnel enseignant de «différent», on peut en
dire autant de nos étudiantes et étudiants, semble-t-il. «Lorsque les
étudiants arrivent de leur premier stage, la dynamique du groupe est
différente. Ils ont les yeux brillants puisqu'ils ont vécu des expériences
de travail intéressantes», dit le professeur Déry. «Ça leur permet aussi de
réfléchir à leur plan de carrière. Ils savent davantage ce qu'ils aiment et
n'aiment pas, en plus d'avoir maintenant des contacts pour dénicher un
emploi», ajoute-t-il en précisant que même les personnes diplômées de
programmes non coopératifs profitent de l'excellente réputation de nos
stagiaires : «C'est une visibilité pour l'ensemble de nos diplômés.» Le
professeur Roy constate ce même changement d'attitude lorsque sa classe
revient de stage : «On voit clairement qu'ils reviennent plus sérieux, plus
professionnels», confie-t-il.
Que notre personnel enseignant soit réellement différent ou pas, on ne
peut nier que le régime coopératif laisse une trace importante dans leur vie
professionnelle. Mais la plus belle et grande trace laissée derrière le
régime coopératif demeure et demeurera sans contredit celle des multiples
expériences vécues avec nos étudiantes et étudiants.
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