Les numéros
de Liaison

5 juillet 2007 (no 20)
14 juin 2007 (no 19)
24 mai 2007 (no 18)
3 mai 2007 (no 17)
12 avril 2007 (no 16)
22 mars 2007 (no 15)
8 mars 2007 (no 14)
22 février 2007 (no 13)
8 février 2007 (no 12)
25 janvier 2007 (no 11)
11 janvier 2007 (no 10)
7 décembre 2006 (no 9)
23 novembre 2006 (no 8)
9 novembre 2006 (no 7)
26 octobre 2006 (no 6)
>12 octobre 2006 (no 5)
28 septembre 2006 (no 4)
14 septembre 2006 (no 3)
31 août 2006 (no 2)
17 août 2006 (no 1)
1993-1994 à 2005-2006

Les photos de l'année

Les photos 2005-2006
Les photos 2004-2005

Calendrier des parutions 2006-2007

L'équipe des publications Liaison

Liaison-région
Liaison-recherche
Liaison-Longueuil
Liaison-santé
Liaison-médias
Information sur Liaison
Pour nous joindre


 


 

Liaison, 12 octobre 2006

Griffé ou dégriffé?

Psychologue invitée : STÉPHANIE LALANNE

«Dégriffe est le spécialiste de la fringue de marque fashion et sportswear à prix discount.» Vous avez bien lu. J'ai trouvé cette perle, made in Paris, dans Google.

En plus du vocabulaire très mode, voilà un milieu où les marques et les signatures prestigieuses comptent. On se définit par ce qu'on porte. On est quelqu'un dans la mesure où nos vêtements, nos accessoires, notre maison, notre déco, notre voiture sont griffés. On est certain d'être correct, on se tient entre gens bien : on est du même monde.

Ma vie est monotone

De façon moins caricaturale, on peut parfois avoir le désir bien légitime de sortir de l'ordinaire, de compenser le banal de sa vie quotidienne par la recherche du «spécial». Avoir envie d'être vu, de se distinguer de la masse, d'être reconnu enfin!

Quand mon amie Claire ressent ce besoin, elle se dit qu'il lui manque sûrement quelque chose. Quelque chose d'important. Et elle cherche la source de son ennui. Elle peut alors nourrir son vrai besoin plutôt que de se distraire de façon provisoire. Récemment, Claire s'est aperçue qu'elle était fatiguée de courir pour satisfaire les demandes de tous ceux qui l'entourent. Elle avait besoin de temps pour elle. Pour respirer, écouter sa musique, regarder ses fleurs. Pourquoi alors se laissait-elle envahir? Claire a découvert sa tendance à plaire surtout à ceux qui sont importants pour elle, de peur de ne pas être assez pour eux et d'en être abandonnée.

Avant, frustrée de ne pas remplir son rôle à la perfection, elle se précipitait au magasin pour s'acheter une robe de prix proportionnel à son besoin de compensation. C'est vrai que ça lui faisait du bien sur le coup, «une soupape de sécurité», blaguait-elle. Puis, rapidement, Claire redevenait insatisfaite. Maintenant, elle sait que sa valeur ne repose pas sur ce qu'elle fait pour les autres, mais sur ce qu'elle est. Progressivement elle intègre cette découverte dans sa vie. Elle identifie de plus en plus ce qu'elle aime, ce qu'elle pense, ce qu'elle veut. Et elle tente d'être en accord avec elle-même, ce qui lui apporte beaucoup de joie.

D'où vient cette motivation à se définir?

Faisons un saut dans le temps. Survol, d'abord, d'une première étape. Appelons-la «salle des miroirs» : les années d'enfance où l'on est plus souvent défini par le regard de l'autorité sur soi.

Puis, «la salle d'essayage» : l'adolescence. On a besoin de sortir de la maison, de l'autorité parentale, et de se retrouver avec sa gang. Vous souvenez-vous de cette période de votre vie où vous aimiez vous retrouver en groupe? Certains de partager valeurs et comportements, sans discussion, tous étaient à l'aise au milieu de leurs semblables : mêmes goûts, mêmes idées, mêmes réactions. Mêmes idoles, mêmes modèles. Comme c'était simple et clair!

Le temps passant, l'excitation s'émoussant, la découverte des différences et le désir de s'affranchir et de se définir ont pris le dessus. Écrire son propre script : «la salle du scénario original». Ce désir a nourri la fierté d'aller de l'avant dans l'exploration de sa propre identité. Une curiosité très saine envers soi-même : qui suis-je? Quels sont mes intérêts? mes valeurs? mes croyances? mes rêves? mes compétences? Avoir l'audace de me commettre, parler en mon nom.

Le désir, porteur d'horizon

Comme le dit Claire : «Enlever des pelures, oser être moi, c'était aussi me rendre vulnérable, perdre des couches de protection.» Oui, on doit accepter de quitter quelque chose de confortable, de connu, de sécurisant pour marcher vers son désir profond : être soi. Évoluer, c'est accepter de perdre pour gagner. Se définir, unique, sans se couper des autres.

Aucune griffe, aucun prestige ne pourra m'apporter la satisfaction de mieux me connaître, de me réaliser pleinement, ni de me sentir aimé comme je suis.

Retour à la une

Photo de Stéphanie Lalanne.
Stéphanie Lalanne

 

 

 

LIAISON est une
publication de
l'Université
de Sherbrooke

 

Éditeur :
Charles Vincent

Local F1-113,
Pavillon J.-S.-Bourque

(819) 821-7388

Liaison@USherbrooke.ca