|
Le brésil : un amalgame d'origines, une seule culture
Un groupe formé de 10 étudiants en génie, de deux étudiantes en
communication et d'un président de mission, François Godbout, s‘est rendu au
Brésil dans le cadre du projet Ingénierie sans frontières – Mission
économique en août. Les participants poursuivaient deux objectifs. D'une
part, créer des liens entre des entreprises, organismes ou chercheurs
québécois et des partenaires potentiels au Brésil, et d'autre part, acquérir
une solide expérience en relations humaines et en affaires internationales.
Responsable des relations publiques du groupe, Junior Lagrandeur et son
collègue Miguel Costa avaient pour mandat de représenter quatre chercheurs
de l'Université au cours de différentes rencontres dans des universités
brésiliennes.
Junior Lagrandeur
Étudiant au baccalauréat en génie mécanique
J'écris cet article à partir de São Paulo au Brésil, la première et
dernière destination visitée par la 15e mission du groupe
Ingénierie sans frontières lors de son périple d'un mois en sol brésilien.
São Paulo… ville qui restera sans doute dans nos mémoires de par son
gigantisme (une des cinq plus grandes villes au monde) et ses habitants
attachants.
Dans le cadre de notre mandat, Miguel Costa et moi avons visité plusieurs
universités brésiliennes non seulement à São Paulo, mais aussi à São Carlos,
Campinas, Curitiba, Belo Horizonte et Rio de Janeiro. Je dois dire que ce
fut une expérience très stimulante de pouvoir discuter avec des professeurs
et des étudiants de ces universités dans un mélange de portugais, d'anglais
et de français et d'en apprendre beaucoup sur des sujets touchant à toutes
les spécialités du génie.
À ces expériences précises s'ajoute aussi l'expérience du voyage
d'affaire. Un tel périple, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour le repos,
croyez-moi. Des gens à rencontrer le jour, des rapports à rédiger le soir et
un peu de tourisme la fin de semaine, mais peu de temps pour se reposer.
Cependant, ça en vaut la peine. Ainsi, un étudiant de São Paulo s'est déjà
montré intéressé à venir faire son doctorat à Sherbrooke avec un des
professeurs de génie électrique que nous représentons. Ça nous pousse à
continuer sur notre lancée.
Le Brésil, un modèle d'intégration culturelle
Dans ce voyage, nous apprenons beaucoup en travaillant, mais aussi en
étant en contact avec une culture différente, mais très ouverte sur le
monde : la culture brésilienne. New York est généralement reconnue comme la
ville où toutes les cultures se rencontrent, le
melting-pot
du monde. Par mon expérience et à la suite d'une discussion avec un
Brésilien y ayant résidé, j'ai constaté que le Brésil présente une richesse
culturelle plus grande encore. Ces deux régions partagent un point en
commun : les diverses origines de ses habitants. Au Brésil, on retrouve des
descendants de Portugais, d'Italiens (45 % de la population de São Paulo),
de Japonais (la plus grande communauté hors du Japon), d'Africains,
d'Allemands, d'Arabes et j'en passe. La différence réside dans l'intégration
de toutes ces cultures. Ici, personne n'est un étranger. Tout ce monde est
brésilien et partage la même langue et la même culture. En fait, la culture
brésilienne, c'est un mélange de tout ce que le monde a de mieux à offrir.
C'est le seul pays où l'on peut voir une personne aux yeux bleus, à la peau
noire et aux traits asiatiques, et où certains grands projets sont des
partenariats entre des personnes d'origine syro-libanaise et juive sans
qu'il y ait de problème. Pourquoi y en aurait-il d'ailleurs?
Bref, je comprends mieux maintenant pourquoi on retrouve un globe sur le
drapeau du Brésil : le monde entier s'est donné rendez-vous ici pour y
danser la samba. Les Brésiliens ont ainsi développé une grande ouverture
face aux autres cultures qui leur permet de s'adapter un peu partout dans le
monde avec beaucoup moins de difficulté. Notre cher ami Helder, le
responsable du gouvernement de l'État du Minas Gerais qui nous a guidés lors
de notre séjour à Belo Horizonte, peut en témoigner. Il est de retour au
Brésil après 20 années passées comme journaliste au Japon. Je dois dire que
nos discussions sont certainement parmi les moments les plus enrichissants
de mon séjour ici.
Bien sûr, tout n'est pas rose au Brésil. Plus de 40 % de la population
vit dans la pauvreté. En plus de la pauvreté régnant au nord du pays et dans
les campagnes, à côté des tours de béton des grandes métropoles s'étendent
d'immenses favélas, les bidonvilles brésiliens, où s'entassent des gens très
pauvres espérant améliorer un peu leur sort à la grande ville. La différence
ne s'établit pas en fonction des races ici, mais en fonction du statut
social. En restant dans des quartiers relativement sûrs des grandes villes,
je n'ai même pas pu vivre cette misère, et c'est ce que je trouve le plus
troublant. Cette misère est cachée, comme si elle n'existait pas, comme pour
prouver que le Brésil doit être compté comme un pays du «premier monde». Le
Brésil est un pays développé, mais de façon inégale, malheureusement.
Alors, c'est déjà tout pour cet article. J'en aurais tellement à dire
encore, mais je dois aller me reposer. Une grosse journée m'attend demain
dont une visite de l'entreprise Alstom et le vol de retour. J'espère que
vous avez apprécié cette petite tranche de vie au Brésil et que ça vous
donnera le goût d'en apprendre plus sur ce pays magnifique.
São Paulo, vu de Liberdade.
Photos : ISF – Mission économique 2006 |
|
Retour à la une |