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Liaison, 12 octobre 2006

 

 
Plusieurs organismes se sont montrés intéressés par l'étude défaisant le mythe de la retraite dorée, menée par le professeur Louis Ascah.

Plusieurs organismes se sont montrés intéressés par l'étude défaisant le mythe de la retraite dorée, menée par le professeur Louis Ascah.

Photo : Roger Lafontaine

 


Adieu retraite dorée!

Une étude économique du professeur Louis Ascah démontre que les régimes
de retraite publics et privés actuels sont insuffisants pour maintenir le niveau
de vie de la majorité des Québécois au moment de la retraite.

ROBIN RENAUD

Partir à la retraite à 55 ans pour y couler des jours paisibles sur un voilier dans les Antilles offre une vision idyllique. Le concept publicitaire est sans doute efficace, mais la réalité de la plupart des ménages sera tout autre, conclut le professeur Louis Ascah, du Département d'économique.

Le chercheur a mené une étude analysant les trois sources principales des revenus de retraite : les régimes publics, les régimes à l'emploi et l'épargne privée. Ses principales conclusions sont les suivantes. Tout d'abord, les régimes de retraite publics sont insuffisants pour maintenir le niveau de vie des personnes de la classe moyenne. Ensuite, les régimes à l'emploi sont généralement insuffisants et couvrent seulement une fraction de la main-d'œuvre. De plus, dans les régimes à l'emploi, la rente initiale de retraite est souvent insuffisante, l'indexation de la rente est généralement nulle ou partielle et la rente acquise en cas de départ avant la retraite a souvent une petite valeur. Enfin, l'épargne personnelle est seulement le lot d'une minorité plus fortunée. L'étude en vient donc à la conclusion générale que la retraite dorée est un mythe pour un trop grand nombre de retraités.

Depuis un mois, cette étude a intéressé de nombreux médias qui y ont consacré plus d'une vingtaine de reportages. Plusieurs associations, ministères et partis politiques ont aussi demandé copie de l'étude. Nous avons rencontré le professeur Louis Ascah, spécialiste reconnu des régimes de retraite et de l'économie du travail.

Liaison : Qui a créé le mythe de la retraite dorée et à qui ce mythe profite-t-il?

Louis Ascah : Essentiellement, ce sont les compagnies qui vendent des fonds mutuels de placement qui ont créé et entretenu le mythe d'une retraite sans souci qui laisse une grande place aux loisirs. Il faut dire que les gouvernements ont, eux aussi, bien profité de ce mythe, en encourageant les baby boomers à recourir à l'épargne privée. Ainsi, les gouvernements ont évité de s'attaquer eux-mêmes aux problèmes du maintien du niveau de vie à la retraite, avec pour résultat que les régimes employeurs se révèlent insuffisants, tandis que l'épargne privée est en baisse. Finalement, seule une minorité de ménages plus fortunés réussit à épargner suffisamment pour la retraite.

Liaison : L'endettement croissant des ménages et une certaine précarisation du marché du travail risquent d'accentuer l'insuffisance des revenus de retraite. Comment se présente la situation au Québec face à d'autres sociétés industrialisées?

L. Ascah : Au Québec comme aux États-Unis, on voit de plus en plus d'employeurs chercher à se désengager des régimes de retraite à prestations définies. Ce n'est pas étranger à la baisse de la couverture syndicale chez nos voisins du sud. De moins en moins d'industries offrent des possibilités de carrière pour la vie, et la précarisation de l'emploi fait aussi diminuer la couverture des régimes de retraite d'employeurs.

Liaison : Les statistiques démontrent que les Québécois épargnent moins que les autres Canadiens. Pourquoi?

L. Ascah : Les travailleurs québécois ont un revenu inférieur à la moyenne nationale. Il leur est donc plus difficile d'épargner. Il faudrait aussi vérifier si les origines latines des Québécois et leurs habitudes de consommation distinctes ont une influence sur leur façon de planifier la retraite. Je n'ai cependant pas d'indication claire à ce sujet.

Liaison : Le fait de repousser l'âge de la retraite ou de favoriser le travail à mi-temps pour les personnes âgées permettrait-il d'envisager une retraite plus confortable?

L. Ascah : On va sûrement assister à ce phénomène. Le fait demeure : les régimes publics modestes, la diminution des régimes employeurs et le faible taux d'épargne personnelle ne permettront pas au plus grand nombre de maintenir son niveau de vie. Certains devront peut-être travailler parce qu'ils n'auront pas le choix. D'autres voudront peut-être le faire pour éviter d'avoir un niveau de vie plus modeste.

Liaison : Votre étude suscite une réflexion collective. D'après vous, est-il réaliste de bonifier les régimes publics et privés de retraite?

L. Ascah : Il est évident que les gouvernements qui ont une situation budgétaire très tendue n'ont pas les ressources pour hausser le financement des régimes de retraite. Les contribuables qui s'estiment déjà très sollicités ne voudront pas non plus payer davantage. Et les entreprises, face à une concurrence de plus en plus féroce, n'ont pas tendance à payer plus cher pour les avantages sociaux. Reste l'épargne personnelle, mais là aussi, la tendance actuelle montre qu'elle ne permet pas à la majorité de maintenir son niveau de vie. Les gens ont néanmoins intérêt à se renseigner sur les possibilités de placements qui s'offrent à eux. Des ouvrages et des sites Internet comme celui de la Régie des rentes du Québec offrent des outils et des renseignements très pertinents.

Pour en savoir plus

Site de la Régie des rentes du Québec : www.rrq.gouv.qc.ca. Louis Ascah a aussi écrit des livres sur le sujet dont Les secrets de la préparation financière à la retraite et Comprendre les marchés financiers : engraisser votre portefeuille sans vous faire plumer.

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