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Liaison, 28 septembre 2006

 

 

Terrasses de riz de Banaue.
Terrasses de riz de Banaue.

Marie-France, Catherine et les tarsiers.
Marie-France, Catherine et les tarsiers.

 


Un archipel de contrastes

MARIE-FRANCE BERNIER ET CATHERINE GIRARD-MARTEL
Étudiantes de 3e année en médecine

Qui n'a jamais rêvé de se prélasser sur la plage d'une île déserte après avoir nagé à travers les poissons tropicaux, dans une eau claire et turquoise, tout en ayant la possibilité d'aider une communauté dans le besoin? C'est par surprise que nous avons réalisé ce rêve commun à beaucoup d'entre nous, l'été dernier, aux Philippines. Nous sommes donc parties en direction de cet archipel de plus de 7000 îles en Asie du Sud-Est, avec notre sac à dos et une seule attente, celle de faire un stage médical. Nous avons pu vivre une expérience humanitaire hors du commun et en apprendre énormément sur nous-mêmes, mais nous avons également été éblouies par le monde de contrastes qui s'offrait alors à nous…

Inconnues mais déjà populaires

Dès le premier pas en sol philippin à la sortie de l'avion, sous une chaleur écrasante, notre premier coup d'œil est mémorable. L'océan se déploie tout près de nous avec, à l'horizon, montagnes et volcans de l'île voisine. Assis sous l'ombre des palmiers, des dizaines de Philippins nous regardent. Impossible de marcher incognito, toute personne qui nous rencontre est intéressée à connaître notre nom, d'où nous venons et où nous allons. Avec tous ces gens au teint hâlé qui nous entouraient, être blanche n'avait jamais été aussi déstabilisant.

La richesse des pauvres

Comme dans la plupart des pays en développement, la classe moyenne est quasi inexistante : il n'y a que les riches et les pauvres. Cependant, après avoir côtoyé les habitants locaux moins nantis, nous avons réalisé que la pauvreté dépend plutôt de la différence qui existe entre ce que l'on a et ce que l'on désire. En effet, les enfants plus démunis qui voient des Blancs pour la première fois et qui n'ont jamais regardé la télévision ou un livre ne connaissent pas la vie que mènent les Occidentaux et vivent heureux de leur condition. En regardant ces jeunes habitant dans les bidonvilles s'amuser, le sourire aux lèvres, avec le peu qu'ils peuvent trouver, il y a lieu de se questionner si pauvreté rime vraiment avec tristesse. Dans un pays où l'activité nationale est le karaoké, les paysans chantent en marchant dans la rue et font la fête sans retenue, malgré l'air vicié par la pollution et les déchets qui encombrent les ruelles. C'est donc à travers un regard surpris et ému que nous avons constaté que ces gens trouvent leur propre richesse à travers les liens qu'ils entretiennent entre eux.

Guérir par des médicaments ou par des plantes?

Au cours de notre stage en clinique médicale, nous avons tout d'abord participé à l'admission des patients, alors que la communication n'était possible qu'en anglais et en waray-waray, le dialecte de l'île où nous étions. De ce fait, il est donc facile d'imaginer que le défi n'était pas tant au niveau médical que linguistique. Pour ajouter à ces contacts privilégiés avec la communauté, nous avons eu la chance d'enseigner des principes de santé communautaire, de faire des accouchements dans la jungle, d'apprendre quelques bases sur la médecine traditionnelle philippine par les plantes ainsi que d'organiser une collecte de sang et des cliniques de vaccination. Par contre, il a été dommage de constater que les gens meurent tôt des complications des mêmes maladies que nous retrouvons ici (hypertension, diabète, cholestérol) et qui pourraient être évitées par une simple pilule quotidienne.

Peu de temps, beaucoup d'aventures

Après un mois passé à Tacloban dans le cadre de notre stage, où nous vivions au rythme de notre famille d'accueil, nous avons eu envie de découvrir encore plus de ce que les Philippines avaient à nous offrir. L'aventure a d'abord commencé par les magnifiques plages de sable blanc à Boracay, l'endroit le plus touristique du pays. C'est alors que nous en avons profité pour faire une journée complète d'apnée à travers les récifs de coraux, transportées d'un fond marin spectaculaire à l'autre par un guide local et sa pirogue. Et que dire des tarsiers, les plus petits singes au monde, qui tiennent dans le creux d'une main et qui vous regardent avec leurs grands yeux disproportionnés.

Par ailleurs, les Philippines étant localisées sur la Ceinture de feu, nous ne pouvions passer à côté de l'ascension d'un volcan. L'impressionnant Mayon était en éruption au mois de juillet, lors de notre passage, ce qui rendait sa montée impossible. Nous avons alors opté pour un autre des centaines de volcans qui parsèment le paysage, celui-là également actif, mais moins dangereux. Avec quelques craintes et une bonne dose de courage, nous avons par la suite traversé à la nage une grotte bourrée de chauves-souris (et de guano!), de crabes et qui sait de quelles autres bestioles, le tout avec un guide local et sa lampe à huile, comme dans un film d'Indiana Jones.

Les terrasses de riz de Banaue furent incontestablement notre coup de cœur, forgées tels des escaliers à même les immenses montagnes. Il y a deux mille ans, le peuple Ifugao a débuté cet immense chantier servant à la culture du riz, qui s'est perpétué de génération en génération jusqu'à aujourd'hui. Avec la rareté de l'électricité et le charme du peuple des montagnes, cette «8e merveille du monde», située à la hauteur des nuages, nous a donné l'impression d'être dans un autre univers.

Des risques qui en valent la peine

Malgré toutes les craintes que peut susciter un voyage dans un pays en développement, nous considérons qu'avec prudence et discernement, il est possible de faire un tel périple de façon sécuritaire et agréable. Néanmoins, au delà de toutes ces aventures, reste gravée en nous une impression qui ne se raconte pas. En côtoyant ces gens, nous avons connu leur joie de vivre, en vivant au rythme de la nature, nous avons goûté à la simplicité et, par-dessus tout, en vivant une expérience de la sorte, nous avons appris sur nous-mêmes. C'est donc avec quelques regrets, mais la tête pleine d'émotions et de souvenirs, que nous avons quitté cette terre de beautés cachées, envahies d'un désir encore plus grand qu'auparavant de s'ouvrir à de nouveaux horizons…

Des enfants indigènes.
Des enfants indigènes.

 

Notre guide et sa pirogue.
Notre guide et sa pirogue.

Quartier de Tacloban.
Quartier de Tacloban.

Photos : Marie-France Bernier et Catherine Girard-Martel

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