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Liaison, 28 septembre 2006
Nouvelles parutions
Jet d'encre,
Revue de création littéraire – No 8
Dans ce numéro, on retrouve des textes qui se déplient sous le signe de
l'«inquiétante étrangeté» et de la logique de l'absurde avec son lot de
violences larvées et de corps en dérive. Les pratiques flamboyantes et
jubilatoires des uns alternent avec les paroles presque chuchotées des
autres, dans un travail de la voix et un effort sur le style qui marquent
le désir des uns et des autres de risquer des formes nouvelles. Qu'elles
soient excessives ou sobres, ces écritures sont résolument tournées vers
la lucidité.
Jet d'encre – Revue de création littéraire, no 8, été 2006,
Sherbrooke, 100 p.
Pamphlet
pour les décrocheurs
Les décrocheurs décrochant plus que jamais, faiseurs de programmes et
fonctionnaires se coupent en quatre depuis un demi-siècle pour à
répétition réformer la pédagogie. Mais on aurait dû s'apercevoir de la
vanité des réformes incessantes et comprendre que leur échec provenait de
l'impossibilité pour les jeunes Québécois d'assimiler deux matières en
particulier, les piliers de notre école. Car l'imposition dans leur forme
actuelle de l'orthographe, de la grammaire et de l'arithmétique à tous
sans exception relève de l'aberration mentale et transforme la salle de
classe en chambre des tortures. Comme il ne sert à rien de modifier la
sauce quand c'est le plat lui-même qu'on estime immangeable, il faut avoir
le cran de démolir l'école pour lui donner la chance de renaître de ses
cendres. Que faire pour la métamorphoser en lieu privilégié de culture et
d'apprentissage tout en récupérant les écorcheurs? Sans jamais verser dans
l'utopie, ce pamphlet vous propose de rejeter les évidences actuelles et
de repenser l'École au nom du gros bon sens.
Jean Forest, Pamphlet pour les décrocheurs, Montréal, Triptyque,
coll. «Controverse», 2006, 90 p.
Jalons
historiques pour une éthique de finitude
Si l'homme est seul, qu'il ne peut se reposer sur aucune transcendance
ni aucune après-vie, comment fonder une morale qui assure une existence
individuelle et collective bonne? Ne faut-il pas craindre, comme le
redoutait tel personnage de Dostoïevski, que si Dieu est mort tout soit
permis? La conviction de l'auteur est ici tout autre. Dans l'hypothèse où
la finitude de l'homme ne déboucherait sur aucune
infinitude, écrit-il, dans l'hypothèse où l'être humain ne pourrait
compter que sur lui-même pour régler son agir, il devrait néanmoins être
en mesure de faire ses choix par lui-même, et cela humainement, ce qui
veut dire raisonnablement, voir éthiquement, aussi bien sur le plan
individuel que collectif.
C'est à cette question de la finitude et de l'autodétermination
humaines que l'auteur consacre cet ouvrage, réflexion personnelle autant
que reconstitution historique de toute une tradition de pensée qui, avant,
en marge ou parallèlement au christianisme, a conçu la morale à partir de
l'autonomie et de la liberté de l'homme.
Laurent Giroux, Jalons historiques pour une éthique de finitude,
Montréal, Éditions Liber, 2006, 170 p.
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