Magistrale et inoubliable!
La nouvelle formule de la collation des grades tient
ses promesses
ROBIN RENAUD
Dès le début de la cérémonie, l'ambiance était survoltée. La fébrilité et
la frénésie avaient déjà gagné le stade intérieur où étaient réunis les
finissants des neuf facultés. La fierté de participer à cet événement unique
se lisait sur le visage des diplômés. Plusieurs parents, réunis dans
différents chapiteaux pour suivre en son et en image la cérémonie, étaient
aussi transportés par l'émotion. La cérémonie a été marquée par plusieurs
moments forts où de nombreux spectateurs ont tenté péniblement de refouler
quelques larmes. Bref, de quoi faire oublier presque entièrement les
caprices de dame nature.
«Une façon différente de voir le monde»
La virtuosité des musiciens de l'Orchestre symphonique de Sherbrooke a
lancé le bal, annonçant l'arrivée des cortèges de dignitaires. Dans son
allocution, le recteur Bruno-Marie Béchard a interpellé directement les
étudiants : «Que vous êtes beaux à voir!» a-t-il d'abord lancé aux finissants présents, provenant de 55 pays dont les drapeaux flottaient
au-dessus des gradins. «Vous êtes neufs comme le monde parce que vous êtes
la promesse d'un renouveau dans notre société grâce à la puissance de notre
leadership coopératif orienté vers l'action qui nous caractérise partout et
qui est reconnu à travers le monde.» Le recteur a aussi tenu à remercier les
parents, conjoints et amis qui souvent, ont soutenu les diplômés «au prix de
sacrifices importants».
«Les plus belles années de nos vies»
Diplômée en
administration, Isabelle Roy a livré avec assurance un témoignage démontrant
sa fierté d'appartenir à la communauté universitaire de Sherbrooke. Au nom
des finissants, elle a fait le bilan de ce qui a meublé la vie de plusieurs
de ses camarades lors de leur passage à l'UdeS. «On possède tous des
souvenirs communs de nos initiations où nous avons créé des liens, des
activités sociales du jeudi soir qui se terminaient plus tôt que tard, donc
des cours pénibles du vendredi matin, des «rushs» de fin de session et, pour
les étudiants du régime coopératif, des déménagements tous les quatre mois.
Ces hauts et ces bas nous ont permis d'en apprendre sur nous-mêmes et sur la
vie.» Soulignant le «côté humain» et «l'esprit d'entraide» présents sur les
campus, Isabelle Roy a ajouté : «À l'Université de Sherbrooke, on a
l'impression que rien n'est impossible! À partir de maintenant, nous nous
disperserons un peu partout dans le monde, mais je crois qu'il est important
de garder des liens avec les gens qui ont fait partie des plus belles années
de nos vies.»
Plus tard, le cérémonial d'investiture qui marquait la fin de la
cérémonie a été lancé par les neuf doyennes et doyens, qui à tour de rôle et
avec humour, ont vanté les mérites des finissants de leurs facultés
respectives. (autres textes en page 9, 10 et 11)
«L'avenir vous appartient»
«Dans le
verbe connaître, il y le verbe naître.» Sur cette citation de Victor Hugo,
le comédien Guy Nadon a débuté la présentation d'un texte lyrique concocté
par Josée Beaudoin, l'une des plus belles plumes de la région. Ainsi
s'amorçait le cérémonial d'investiture, dans un crescendo d'émotion. Le
grand acteur a poursuivi la lecture de ce texte citant tour à tour Gilles
Vigneault, Félix Leclerc, Goethe et Saint-Exupéry. Ces évocations
constituaient le fil conducteur d'un récit invitant les nouveaux diplômés à
faire rayonner leurs connaissances.
«À vous maintenant de fouler le monde et d'y laisser une trace. Ce que
vous ferez de vos rêves, ce que vous ferez de vos vies, c'est maintenant à
vous de le dire. La suite des choses vous appartient. L'avenir vous
appartient. Et la meilleure façon de prédire l'avenir, c'est encore de le
créer.»
Par la suite, la jeune cantatrice Betty Mongrain, finissante de l'École
de musique, s'est élevée sur une plate-forme, devant une pointe de rose des
vents de plusieurs mètres qui constituait le décor de la scène. Accompagnée
des musiciens de l'Orchestre symphonique de Sherbrooke, elle a interprété
avec brio et intensité une œuvre de Puccini : O Mio Babbino Caro.
L'émotion était à son comble pour faire place au rituel d'investiture (voir
page 1) alors que le parterre de diplômés s'est littéralement couvert d'or
et de vert.
Malgré la bruine qui tombait à la fin de la cérémonie principale, parents
et amis ont spontanément créé une haie d'honneur pour accueillir les
diplômés à leur sortie du stade intérieur et dans les différents lieux où se
tenaient les cérémonies facultaires.
La cérémonie principale a aussi été l'occasion de décerner deux doctorats
honoris causa à l'éminent médecin français Axel Kahn ainsi qu'au
chimiste Bernard Coupal. La proclamation de sept professeurs émérites
(présentés dans notre dernière parution) ainsi que la reconnaissance des
récipiendaires des Prix institutionnels et la remise de Médailles
académiques de la gouverneure générale du Canada à quatre diplômés faisaient
également partie du programme.
Avec la collaboration de Sophie
Vincent
Le recteur Bruno-Marie Béchard s'adressant aux diplômés.
Photo : Martin Blache |
La cantatrice Betty Mongrain a impressionné l'assemblée.
Photo : Roger Lafontaine |
Des échassiers ont amusé la foule
et les finissants tout au long
de la journée.
Photo : Martin Blache |
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