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Liaison, 14 septembre 2006

 

 

Patrick Desautels sur la route menant à Manakara.
Patrick Desautels sur la route menant à Manakara.

Marché de fruits frais sur la route de Toamasina.
Marché de fruits frais sur la route de Toamasina.

Photos : Patrick Desautels

 


Au revoir à l'île des contrastes

PATRICK DESAUTELS

Bien de l'eau a coulé sous les ponts de la rivière Sasomangana depuis mon dernier récit. Tout en continuant de travailler sur la problématique d'érosion hydrique dans le bassin-versant de cette rivière, j'ai pu faire la découverte d'endroits magnifiques aux quatre coins de ce pays où je me sens maintenant comme chez moi.

Manakara et l'océan Indien

Accessible par voie ferrée et une route cahoteuse d'un peu moins de 200 km traversant, tour à tour, les hauts plateaux malgaches parsemés de rizières, la forêt vierge du parc national de Ranomafana et la végétation plus sporadique des côtes orientales, la petite localité de Manakara m'a charmé dès le premier coup d'œil. Loin d'être riche, sa population est d'une simplicité remarquablement agréable.

Et bien sûr, il y a la mer où, au loin, mes amis malgaches et moi essayions de distinguer l'Australie derrière les nuages. Seules les pirogues de quelques pêcheurs revenant de leur journée de travail étaient cependant visibles à l'horizon. Qu'à cela ne tienne : nous n'aurons peut-être pas pu poser nos yeux sur les rives australiennes, mais notre patience aura tout de même été récompensée par un excellent repas de langoustes bien fraîches.

Une excursion à quelques kilomètres au sud de cette ville nous a conduits à une plage de sable fin s'avançant dans la mer, protégeant ainsi des vagues un petit village de quelques maisonnées. Les enfants nous ont chaleureusement salués et c'est à l'aide de leurs pirogues que nous avons pu rejoindre une large bande sablonneuse qui était toute désignée pour accueillir une partie de soccer de plage. Aucun mot ne me vient en tête pour décrire la joie qui nous habitait lors de ce match amical. Les moments vécus sur les côtes de ce petit village ont été tout simplement magiques.

Toliara, ville de tous les vices

La région sud-ouest, au bord du canal du Mozambique, est relativement désertique et seuls quelques baobabs téméraires arrivent à percer le couvert de végétation arbustive qui borde la route nationale 7. Cette route traverse le parc national de l'Isalo qui offre un décor rappelant ceux du Grand Canyon américain, et la petite localité d'Ilakaka ayant vu le jour il y a quelques années à la suite d'un phénomène que je me permets d'appeler «la ruée vers le saphir». Elle prend fin à Toliara, importante capitale régionale dont la principale artère commerciale se transforme en véritable marché de prostituées une fois la nuit tombée. Dure réalité qui est pourtant monnaie courante dans plusieurs régions. Heureusement, la région offre également plusieurs plages paradisiaques et une forêt de mangroves baignée par le chaud soleil du tropique du Capricorne.

Bien qu'il s'agisse d'une ville où le climat est toujours agréable, il y a des endroits qu'il vaut mieux éviter. Le bureau du haut-commissariat de Toliara est un de ces endroits. Pour ne pas vous attirer d'ennuis, rien de plus simple. Vous n'avez qu'à vous dire que pour les policiers malgaches, le passeport des étrangers est un document plus important que les coupons-réponses des concours de Vazimolo : les photocopies et les fac-similés sont loin d'être acceptés…

Toamasina, là où l'eau est salée

La légende raconte qu'il y a longtemps, sur les rives de Toamasina qui abrite maintenant le plus grand port commercial de Madagascar, le roi d'une importante tribu s'y était désaltéré pour ensuite déclarer : «Cette mer est salée (Toa masina).» C'est cette perspicacité royale qui a donné son nom à cette ville. Il est toutefois impossible de profiter de la salinité légendaire de cette mer pour des fins de baignade en raison des forts courants qu'on y trouve et des requins demeurant à l'affût à quelques centaines de mètres au large des côtes. Nous sommes donc remontés vers le nord, où les plages de Foulpointe, protégées des requins par une barrière naturelle, accueillent bon nombre de touristes d'année en année. Coraux, poissons tropicaux, oursins et serpents de mer : tel fut l'environnement dans lequel j'ai pu faire un peu de plongée en apnée. Crevettes à l'ail et au gingembre, salade de papayes et jus de coco : tel fut le lunch auquel nous avons eu droit. Vivre toutes ces belles aventures avec de véritables amis ça n'a pas de prix. Pour le reste, il y a MasterCard.

Toute bonne chose a une fin, et me revoilà

C'est une formidable chance que j'ai eu de pouvoir vivre trois mois à Madagascar non pas comme un vulgaire vazaha, étranger et touriste, mais un peu comme un zanatan, étranger soit, mais imprégné des rites et coutumes malgaches. Le seul point négatif d'une expérience comme celle-là est qu'inévitablement, en vivant si près de la réalité des gens, on finit par se lier d'amitié avec certaines personnes qu'il faudra tôt ou tard se résoudre à quitter pour rentrer au pays, le nôtre cette fois-ci… Il y a par contre de ces gens qu'on ne peut oublier et de ces contrées qu'on aspire à fouler de nouveau.

Hommage à Ferdinand Bonn

Tous ces souvenirs, je ne les aurais pas en tête sans l'aide de Ferdinand Bonn, professeur au Département de géomatique appliquée. C'est lui qui m'a aimablement ouvert son carnet de contacts lors de ma recherche de stage à l'étranger et qui m'a encouragé quand toutes les portes semblaient se refermer devant moi. À mon retour, le destin a fait en sorte que je ne sois pas en mesure de le remercier de son vivant et à travers ces quelques lignes, je tiens à souligner les conseils qu'il m'a prodigués et la grande humanité qu'il a su inculquer à plusieurs étudiants et collègues à travers le monde. Merci Ferdinand.

Marché de fruits frais sur la route de Toamasina.

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