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Liaison, 31 août 2006
Une expérience profitable pour un finissant en
gérontologie au siège de l'OMS à Genève
NADINE FORTIN
À peine sorti des bancs d'école, Christian Bergeron, qui vient de
compléter une maîtrise en gérontologie, a entamé sa carrière par un stage à
l'Organisation mondiale de la santé à Genève, en Suisse.
Le stagiaire s'est retrouvé dans un milieu de travail stimulant où ses
collègues proviennent de tous les continents : «Les discussions étaient
passionnantes car les réalités sont très différentes, que ce soit au plan
culturel ou dans la façon de travailler. Notre point commun, c'est la
méthodologie de recherche, qui demeure la même peu importe notre pays
d'origine», précise celui qui s'est intéressé à la peur du crime chez les
aînés lors de son passage au Centre de recherche sur le vieillissement de
l'Université de Sherbrooke.
Au cours de son été à Genève, Christian Bergeron a collaboré à une étude
sur les soins infirmiers et obstétriques dans le monde. En 2001, l'Assemblée
mondiale de la santé adoptait une résolution sur le renforcement des soins
infirmiers et obstétriques. La résolution, accompagnée d'un plan d'action
stratégique, demandait l'application d'interventions et de politiques
nationales destinées à améliorer la planification des ressources humaines,
la gestion, la formation, la pratique et le leadership des infirmières et
des sages-femmes. La résolution prévoyait en outre la mise au point et
l'application d'indicateurs de performance nationaux, régionaux et mondiaux.
Plus de 200 pays ont été invités à prendre part au projet, qui vient à peine
de prendre son envol.
«Mon rôle consistait à analyser les données des questionnaires envoyés
dans les différents gouvernements, explique Christian Bergeron. J'ai comparé
les données d'un pays par rapport à un autre dont les conditions de vie sont
similaires. Je calculais, par exemple, le nombre d'infirmières par rapport à
une superficie, des ratios de sages-femmes par rapport au nombre d'habitants
d'une région.» Sa formation en recherche a été essentielle à l'exécution de
ses tâches quotidiennes, car il était complètement autonome dans la gestion
du dossier. «Sans les connaissances acquises à la maîtrise, je n'aurais pu
faire ce travail très exigeant mais passionnant», constate le stagiaire.
C'est sans compter la présentation devant ses collègues et le rapport qu'il
a soumis à la fin de son travail.
L'aventure du stagiaire a commencé par l'envoi d'un CV et d'une lettre de
motivation après consultation du site Internet de l'Organisation mondiale de
la santé (OMS). Quelques mois et une entrevue téléphonique plus tard, il se
retrouve en Suisse. «Lors d'une formation d'accueil des nouveaux stagiaires,
j'ai constaté que j'étais le seul à avoir postulé en ligne et à avoir obtenu
un stage, raconte Christian Bergeron. Les autres sont entrés à l'OMS grâce à
des contacts ou à des ententes avec leur université. L'OMS visite les
universités américaines pour recruter, mais rien au Québec.» Il a également
constaté, en discutant avec des employés de l'organisme, «qu'il y a très peu
de représentants de la Belle Province dans cette unité de l'OMS».
Ses travaux sur les aînés ont également intéressé l'OMS et la ville de
Genève. En effet, il a présenté des résultats de recherche très prometteurs
sur les insécurités chez les personnes âgées avec sa directrice de mémoire,
Marie Beaulieu, professeure au Département de service social.
Christian Bergeron n'en est pas à son premier projet international. En
plus d'avoir élaboré un projet à Haïti, il a organisé la première Journée
mondiale contre les abus envers les aînés au Québec pour le compte des
Nations Unies en juin 2006. La Journée est dorénavant célébrée le 15 juin de
chaque année, partout dans le monde.
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Christian Bergeron constate qu'il y a peu de Québécois en poste aux
bureaux de l'Organisation mondiale de la santé à Genève.
Photo fournie par Christian Bergeron |