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Liaison, 17 août 2006

 

 
Martin Brouillette pourrait faire progresser grandement la vaccination conventionnelle en développant une seringue sans aiguille.

Martin Brouillette pourrait faire progresser grandement la vaccination conventionnelle en développant une seringue sans aiguille.

Photo : Marty Meunier

 


Vacciner à moindre coût et sans douleur

Une seringue sans aiguille développée à l'UdeS
sera bientôt soumise à des essais cliniques au CHUS

MARTY MEUNIER

La vaccination conventionnelle a des qualités indéniables, mais elle présente aussi certaines limites. Par exemple, dans plusieurs pays en voie de développement, des millions de personnes n'ont pas accès à certains vaccins en raison de leurs coûts élevés. Aussi, certaines personnes redoutent l'usage de seringues en raison de la douleur qu'elles provoquent et des craintes de contamination. Le professeur à la Faculté de génie Martin Brouillette pourrait bientôt solutionner ces problèmes en développant une seringue sans aiguille.

En plus d'offrir des injections sans douleur, ce type d'appareil permettrait éventuellement de vacciner de 100 à 1000 fois plus de patients avec une même quantité de solution liquide. Le chercheur et son équipe se donnent au moins deux ans pour mettre à l'épreuve ce type d'injecteurs.

Atteindre la cible

Martin Brouillette étudie les écoulements à haute vitesse et les moyens de les reproduire en laboratoire. Il s'est particulièrement intéressé à l'accélération de médicaments sous forme liquide ou solide à travers la peau. Cet ingénieur en aéronautique s'est inspiré du Gene Gun (fusil à gènes) pour en arriver à imaginer l'atomi-sation d'un liquide ou d'un solide en gouttelettes microscopiques. Cette technologie biolistique date d'une trentaine d'années et avait été utilisée pour injecter des cellules d'ADN à des plantes afin de les transformer génétiquement.

Cette recherche sur ce nouveau procédé d'injection a débuté en 1999. Un premier brevet a été déposé en 2000 et un deuxième en 2002 avant que ne soit fondée, en mai, une entreprise spécialisée dans le développement de produits médicaux pour la livraison de médicaments et de vaccins sans aiguille : Iaculor Injection. Iaculor tient son origine du latin et signifie «viser la cible». Le professeur Brouillette ne s'est pas trompé puisque ces seringues révolutionnaires permettent d'effectuer des injections ciblées en contrôlant la taille des particules, la vitesse de l'impact et la profondeur de l'injection.

Éliminer la douleur

La peau est composée de trois couches : le stratum corneum, l'épiderme et le derme. Le procédé développé par ce chercheur est un minicanon utilisant l'hélium pour injecter à très haute vitesse, 1 km/s, une médication liquide ou solide dans l'épiderme. L'injection cutanée ciblée se caractérise également par l'élimination de la douleur associée aux aiguilles. En effet, les cellules nerveuses responsables de la douleur se retrouvent dans le derme. Martin Brouillette affirme que la douleur générée par les aiguilles conventionnelles est occasionnée par la profondeur de l'injection qui atteint le derme. L'endroit idéal pour injecter un vaccin est localisé sous l'épiderme où se retrouvent de fortes concentrations de cellules dendritiques.

Vacciner plus de gens

Cette nouvelle technologie comporte également de nombreux avantages tout aussi intéressants. Si le vaccin est injecté au bon endroit, il nécessitera un dosage moindre, ce qui avantagera les nouvelles générations de vaccins à base d'ADN, qui sont très coûteux. Par ailleurs, lorsque la dose prescrite pour une seringue conventionnelle sera réduite de 100 à 1000 fois, les coûts diminueront en conséquence. En cas d'épidémie comme la grippe aviaire ou d'attentats terroristes utilisant des armes bactériologiques, la réduction du coût associé au dosage et à la main-d'uvre administrant la médication permettra de vacciner un plus grand nombre de personnes. De plus, étant donné qu'aucune aiguille n'est utilisée par ce nouveau procédé, les risques de blessure en milieu médical sont presque nuls et les rebuts médicaux dangereux éliminés.

Essais cliniques

Ces nouveaux injecteurs ne seront pas mis sur le marché avant au moins deux ans. En octobre 2006, Martin Brouillette effectuera les premiers essais cliniques sur des humains au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Par la suite, des tests d'efficacité seront réalisés sur des animaux avant d'entreprendre la dernière étape, la conception de prototypes. Iaculor Injection a sous-traité la recherche dans le Laboratoire d'ondes de choc (LOCUS) de l'Université de Sherbrooke, qui demeure propriétaire de cette nouvelle technologie.

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