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Partenariat entre l'UdeS et l'UBC
De la Colombie-Britannique au Nouveau-Brunswick,
en passant par Sherbrooke
ANNE-SOPHIE ROY
La Faculté de médecine et des sciences de la santé concrétisera cet
automne son projet de délocalisation de sa formation médicale prédoctorale.
Ainsi, en plus d'être toujours offert au Campus de la santé, le programme
sera donné à Saguenay et à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Toutefois,
l'Université de Sherbrooke n'est pas la seule à avoir eu cette idée.
C'est l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) qui, en 2004, a été
la première à délocaliser sa formation médicale prédoctorale. Lorsque l'UdeS
a voulu faire de même, elle s'est adressée à l'UBC pour obtenir des
conseils. Depuis, les relations entre les deux universités se sont
développées et ont récemment culminé en un partenariat de recherche
prometteur. Ainsi, quatre projets de recherche conjoints, en lien avec la
délocalisation, ont été déterminés par les deux équipes de collaborateurs
lors d'une rencontre de travail qui s'est déroulée à Sherbrooke en juillet.
Choisir un site de formation extérieur
Avec ces projets, l'UdeS et l'UBC veulent d'abord mesurer l'impact de la
délocalisation sur les étudiantes et étudiants. Une première étude
s'interrogera sur leur motivation à choisir un site extérieur plutôt que le
site d'enseignement principal. «À la suite du processus administratif, nous
constatons que le facteur principal qui motive une personne à choisir
d'étudier à Saguenay, par exemple, c'est le fait que ce soit sa région
natale», explique le professeur Daniel J. Côté, président du comité
d'admission et responsable de l'évaluation du projet à la Faculté de
médecine et des sciences de la santé. «Mais peut-être existe-t-il d'autres
facteurs qui le poussent à choisir ce site plutôt que Sherbrooke. C'est ce
que nous tenterons de déterminer en interviewant les étudiants.» Le cas de
Moncton est toutefois particulier, puisqu'une entente avec le gouvernement
du Nouveau-Brunswick, établie il y a plus de 20 ans, assure l'éducation des
futurs médecins de cette province par l'Université de Sherbrooke. La
délocalisation fait donc en sorte que les étudiantes et étudiants néo-brunswickois
n'auront plus à se déplacer à Sherbrooke pour suivre leur formation
médicale.
Un autre projet évaluera les apprentissages de chaque cohorte. «L'un des
défis de la délocalisation est de s'assurer que les étudiants des trois
sites reçoivent un enseignement comparable et développent les mêmes
compétences, sans égard au lieu de formation», explique Sylvie Bourque,
coordonnatrice en mesure et évaluation du programme M.D. Ainsi, l'analyse
des apprentissages de chaque groupe permettra de vérifier la constance entre
les trois sites. «En lançant cette étude dès cette année, nous serons en
mesure d'apporter rapidement un support aux étudiants et aux professeurs si
nécessaire», dit-elle.
Garder les nouveaux médecins en région
Un autre aspect qui préoccupe les équipes de l'UBC et de Sherbrooke est
l'impact de la présence d'un programme de formation médicale dans les
communautés visées, soit, dans le cas de l'UdeS, celles de Moncton et de
Saguenay. «D'abord, nous tenterons de mesurer les impacts dans les
communautés qui accueillent un site de formation délocalisée, par exemple
sur l'économie et les services de santé, explique Paul Grand'Maison,
vice-doyen aux études médicales prédoctorales. Puis, nous effectuerons une
étude à long terme pour savoir ce qu'il advient des étudiants de ces sites :
où feront-ils leur résidence? Où iront-ils pratiquer? Nous chercherons à
savoir si notre objectif d'inciter les nouveaux médecins à pratiquer en
région est atteint.»
À l'Université de Sherbrooke, ce sont les professeurs Daniel J. Côté,
Paul Grand'Maison, Alain Vanasse et Denise Donovan, ainsi que Sylvie Bourque,
qui mèneront ces projets. L'équipe sera fort probablement enrichie de la
présence d'autres intervenants au cours des mois à venir. Les échéanciers de
la prochaine année sont déjà déterminés et les premiers résultats, qui
porteront sur la motivation des étudiants à choisir un site de formation
délocalisée, seront connus avant la période des Fêtes.
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