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Liaison, 17 août 2006

 

 
Lors de ses missions avec Médecins sans frontières, le professeur Vincent Echavé travaille souvent en collaboration avec du personnel médical local.

Lors de ses missions avec Médecins sans frontières, le professeur Vincent Echavé travaille souvent en collaboration avec du personnel médical local.

 


La piqûre humanitaire de Vincent Echavé

Professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Vincent Echavé œuvre depuis plus de 15 ans au sein de Médecins dans frontières. Une vocation qu'il espère transmettre à ses étudiantes et étudiants.

Lorsqu'il entend des plaintes sur le système de santé québécois, Vincent Echavé préfère ne pas entrer dans le débat. Impliqué avec Médecins sans frontières depuis plus de 15 ans, ce chirurgien a été témoin de situations inimaginables lors de la quinzaine de missions auxquelles il a participé au Darfour, au Congo, au Bengladesh et ailleurs. «Évidemment, le système de santé du Québec et ceux qu'on retrouve dans ces pays ne se comparent pas, précise-t-il. Autre pays, autre contexte.»

Neutralité et dénonciation

Organisme humanitaire indépendant fondé en France en 1971, Médecins sans frontières (MSF) s'est doté d'une section canadienne en 1991. Son mandat principal est d'offrir une assistance médicale d'urgence, que ce soit dans un contexte de guerre, de catastrophe naturelle, d'épidémie ou de déplacement de population, par exemple.

Présentement actif dans plus de 70 pays, MSF a comme mot d'ordre de soigner tout le monde, sans discrimination de race, de religion ou d'opinion. «Personnellement, il est certain que nous avons des opinions, mais nous devons les laisser de côté, explique Vincent Echavé. On ne peut pas se permettre de diviser les gens, même s'il arrive que nous ayons à soigner des bourreaux, des gens responsables de la mort d'autres personnes.»

Malgré cette neutralité lors de conflits, les volontaires de MSF se donnent le mandat de témoigner des situations désastreuses auxquelles ils sont confrontés quand ils sont en mission. C'est d'ailleurs un aspect auquel l'organisme accorde beaucoup d'importance, comme le mentionne le professeur : «Médecins sans frontières ne propose pas de solutions politiques, mais a le devoir de soulager la souffrance et de dénoncer les violations graves des droits des humains.» Ainsi, l'impartialité permet aux personnes impliquées de travailler dans tous les pays et de soigner tout le monde, mais aussi de dénoncer. Cette capacité de témoignage crée parfois certaines tensions avec les autorités politiques.

En Irak, par exemple, la présence de MSF a été complètement rejetée. Vincent Echavé y voit un lien direct avec le mandat de dénonciation de l'organisme : «De tels pays cherchent à garder le contrôle absolu de ce qui se passe sur leur territoire et surtout, ils ne veulent pas de témoins.» Ce contrôle se traduit également par l'émergence d'interventions humanitaires militaires, un phénomène qui préoccupe de plus en plus MSF. «Dans les Balkans ou au Kosovo, par exemple, les militaires camouflent parfois leurs actions sous des missions humanitaires, explique le professeur. Les populations en viennent alors à confondre les militaires et les volontaires des organismes humanitaires.»

Au-delà du danger

Le danger que représente bien souvent les missions de MSF n'entache aucunement la motivation de Vincent Echavé : «Je crois qu'en tant que médecin, nous avons l'obligation de donner de notre savoir, de notre temps et de notre expertise dans ces pays. Quand on est sur le terrain, on sait pourquoi on y est. Devant toute cette détresse, nous avons deux choix : pleurer ou aider.»

Le chirurgien qui pratique également au CHUS est l'un des rares qui continuent de partir en mission année après année. «Beaucoup de médecins ne font qu'une seule mission, souligne le professeur Echavé. C'est une expérience difficile, souvent dangereuse. Les conditions sont précaires. Ce qui me pousse à continuer, c'est l'injustice dont je suis témoin durant mes voyages, l'inégalité entre le Nord et le Sud.»

Une implication qui persiste

Bien au fait des préoccupations de l'organisme, Vincent Echavé supporte activement la campagne pour l'accès aux médicaments essentiels que mène actuellement MSF. «Je trouve immoral qu'ici, une personne atteinte du sida puisse vivre pendant une dizaine d'années alors qu'en Afrique, les personnes atteintes n'ont pas ce droit. Les médicaments ne sont ni un luxe ni un produit de consommation. Malheureusement, de nos jours, il est beaucoup plus rentable pour une compagnie pharmaceutique de développer un médicament contre la calvitie ou la dysfonction érectile plutôt que des remèdes moins coûteux pour la tuberculose ou la malaria.»

L'implication de Vincent Echavé auprès de MSF n'est pas près de se terminer. Après une mission en Côte-d'Ivoire l'hiver dernier, le professeur se rendra cet automne à Port-au-Prince, à Haïti. «Mon rêve serait de partir deux ou trois fois par année, lorsque je serai à la retraite, indique-t-il. Mais mon plus grand souhait, c'est surtout de transmettre la vocation humanitaire aux étudiantes et étudiants en médecine. Notre profession nous permet de soulager la souffrance, si présente dans le monde. Ce n'est pas donné à tout le monde.»

Le professeur Vincent Echavé donne des conférences, publie des articles et accorde des entrevues de façon régulière pour partager son expérience avec Médecins sans frontières. Un film documentaire sur sa vie sera présenté au réseau TV5 cet automne.

A.-S. R.

La coordination entre les différentes actions humanitaires se fait à petite échelle, sur le terrain. Ici, Vincent Echavé collabore avec des Casques bleus dans la prise en charge de patients au Congo.
La coordination entre les différentes actions humanitaires se fait à petite échelle, sur le terrain. Ici, Vincent Echavé collabore avec des Casques bleus dans la prise en charge de patients au Congo.

Photos offertes par Vincent Echavé

 

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