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Liaison région, 19  avril 2007

 

 
Marco Festa-Bianchet est biologiste à l'Université de Sherbrooke.

Marco Festa-Bianchet est biologiste à l'Université de Sherbrooke.

Photo : Roger Lafontaine

 


Selon quatre chercheurs dont un biologiste de l'Université de Sherbrooke

L'économie et la politique l'emportent sur
la protection des espèces menacées au Canada

ROXANNE MERCIER

Des espèces menacées de poissons et d'animaux nordiques ne sont pas protégées par la Loi sur les espèces en péril. Leur mise sous protection par les autorités fédérales fait l'objet d'une obscure discrimination sur des bases économiques et politiques. C'est le constat que dresse Marco Festa-Bianchet, professeur au Département de biologie de l'Université de Sherbrooke, dans un article écrit en collaboration avec trois autres chercheurs canadiens et publié en avril dans la revue internationale Conservation Biology.

Le groupe de chercheurs a établi son analyse d'après les recommandations du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), qui est chargé de dresser la liste des espèces menacées au pays. Marco Festa-Bianchet et ses collègues constatent qu'entre 2003 et 2006, le Canada a refusé de protéger sous la Loi sur les espèces en péril certaines espèces que le COSEPAC considère comme à risque d'extinction, particulièrement les poissons pêchés commercialement et les mammifères nordiques. Pourtant, ces deux groupes d'animaux ont un urgent besoin d'aide. Par exemple, la morue, qui a été surexploitée au cours des dernières décennies, connaît un déclin de 97 % depuis 1970, mais le gouvernement refuse toujours de l'ajouter à sa liste.

 

La protection des ours blancs du Grand Nord est compliquée par des conflits de juridiction entre différentes instances.
La protection des ours blancs du Grand Nord est compliquée par des conflits de juridiction entre différentes instances.

Photo : Pierre Labossièr

En ce qui concerne la classification d'espèces nordiques comme l'Ours blanc, le Béluga ou le Caribou de Peary, le gouvernement fédéral fait face à un problème de juridiction. Les espèces situées au nord du 60e parallèle sont sous la responsabilité des territoires, des conseils de gestion de la faune et du gouvernement fédéral. Ces trois instances ne s'entendent tout simplement pas sur la manière de fonctionner pour protéger les espèces en voie de disparition.

Selon le professeur et membre du COSEPAC Marco Festa-Bianchet, les raisons qui se cachent derrière ces exemples de discrimination sont de nature économique et politique : «Le gouvernement pense d'abord au coût engendré par la préservation d'une espèce et aux problèmes qu'il peut rencontrer avec les gens qui sont touchés directement par l'enjeu. Les décideurs oublient de voir les effets à long terme de leurs jugements sur la biodiversité.»

L'acceptation ou le refus de protéger certaines espèces est un procédé à deux étapes instauré en juin 2003 avec la Loi sur les espèces en péril. D'abord, le COSEPAC, qui est un comité d'experts indépendants, recommande la classification des espèces selon leur risque d'extinction : en voie de disparition, menacées ou disparues du pays. Ensuite, le gouvernement prend la décision d'accepter ou non l'entrée d'une nouvelle espèce sous la Loi.

«Le procédé en tant que tel n'est pas mauvais. Nous aimerions seulement que le gouvernement évalue de façon objective l'ensemble des coûts reliés à l'extinction d'une espèce en comparaison des coûts de rétablissement de cette espèce. Nous croyons aussi que l'opinion de la population canadienne doit être prise en compte puisque le grand public est de plus en plus interpelé par les enjeux environnementaux», souligne le professeur Festa-Bianchet.

L'article du groupe de chercheurs canadiens pourrait servir à améliorer la Loi sur les espèces en péril puisque celle-ci fera l'objet d'un suivi parlementaire en juin 2008. Les auteurs espèrent que leurs recommandations seront entendues par le gouvernement et que des actions concrètes seront prises pour mettre fin à la discrimination envers certaines espèces en voie de disparition.

L'article en ligne

L'article source de ce texte, intitulé «Biases in Legal Listing under Canadian Endangered Species Legislation», est disponible en ligne sur le site de Conservation Biology : www.blackwell-synergy.com/toc/cbi/0/0.

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